Comment gérer sainement les microplastiques dans les vêtements? Attention au polaire

Le polaire, fabriqué à partir de bouteilles en PET recyclées, contribue à la propagation des microplastiques. Cela n’est pas sans risque, tant pour l’environnement que pour votre santé. Si les particules atteignent le cerveau, elles peuvent avoir des conséquences néfastes.

Les microplastiques sont littéralement partout. Même dans la glace de l’Arctique, à des centaines de kilomètres de toute civilisation, on trouve ces minuscules particules de plastique. Chaque année, des quantités gigantesques se retrouvent dans notre environnement. Et elles y restent très longtemps. L’un des coupables est la polaire fabriquée à partir de bouteilles en PET recyclées. Ce tissu très populaire est un diffuseur caché notoire de microplastiques. Cela n’est pas sans risque. Car outre l’environnement, les microplastiques peuvent également nuire à notre santé.

D’où viennent les microplastiques aujourd’hui ?

De tous les types de vêtements, la polaire est celui qui libère le plus de fibres microplastiques. En effet, les tissus qui peluchent davantage, comme la polaire, libèrent plus facilement de petites fibres. La structure du vêtement est donc plus importante que le matériau de base. Une structure dense réduit la libération de fibres. La polaire a une structure lâche et pelucheuse. De plus, il est dommage de fabriquer des vêtements à partir de vieilles bouteilles en PET, car il vaut mieux en faire de nouvelles bouteilles. Il vaut donc mieux ne pas acheter de polaire fabriquée à partir de bouteilles en PET recyclées.

Influence des microplastiques sur le cerveau

Il n’est pas encore possible de déterminer avec certitude si et comment les microplastiques influencent notre santé.

Une expérience menée sur des souris a toutefois déjà montré comment les microplastiques se propagent bien au-delà du tractus gastro-intestinal. Pendant trois semaines, les chercheurs ont ajouté des microplastiques à l’eau potable des animaux. Des particules ont ensuite été retrouvées dans le cœur, les reins, le foie et d’autres organes. Le plastique a même atteint le cerveau.

Peu de temps après, les souris ont développé des troubles moteurs et comportementaux. Les animaux plus âgés, en particulier, se comportaient comme s’ils étaient atteints de démence. Des recherches complémentaires ont montré que les microplastiques présents dans le cerveau des souris entraînaient une diminution d’une protéine spécifique, liée à des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.

Bien que ces effets ne soient pas prouvés chez l’homme, ces études soulèvent des questions. Si les particules atteignent notre cerveau, elles peuvent également avoir une influence directe sur son fonctionnement. Les microplastiques sont de nouvelles entités dont nous ne pourrons évaluer l’impact sur l’homme et l’environnement qu’après coup.

Conseils pour réduire la quantité de microplastiques dans votre garde-robe

« Il est difficile d’interdire tous les produits contenant des microplastiques. Cependant, chacun peut limiter ses émissions et son exposition », explique Milieu Centraal, le centre de compétence Hollandais pour un monde durable. L’organisation donne quelques conseils pour une utilisation responsable des vêtements :

• De tous les types de vêtements, la polaire est celui qui libère le plus de fibres microplastiques. N’achetez de la polaire que si vous en avez vraiment besoin. La laine est une alternative naturelle. Cependant, la laine a également un impact négatif sur l’environnement. Vérifiez l’étiquette pour connaître tous les composants.
• Les microplastiques sont libérés lors de la production, du port, du lavage et du séchage de tous les vêtements synthétiques. Lavez ces vêtements, et surtout la polaire, moins souvent et à basse température. Ainsi, les fibres contenant des microplastiques se détachent moins rapidement.
• N’utilisez pas de sèche-linge pour les vêtements à séchage rapide comme le polaire. Dans le sèche-linge, les vêtements s’usent plus rapidement et libèrent davantage de fibres microplastiques.
• Faites attention au PET provenant des bouteilles consignées dans les vêtements. Il est préférable de l’utiliser pour fabriquer de nouvelles bouteilles ou des emballages alimentaires.

Texte: Thomas Detombe