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"J’étais seule devant son cercueil, sans enfants pour me réconforter, sans petits-enfants une fleur à la main." © Getty Images

Témoignage: “Le bonheur familial que je n’ai pas connu me manque”

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Catherine* n’a jamais pu avoir d’enfants. Pour elle, la vie devrait pourtant être une route parsemée de petits bonheurs familiaux. « Cette bonne fortune que je souhaite à tout le monde, j’aurais tellement aimé la connaître. Je ne m’habituerai jamais au fait qu’elle ne m’ait pas été donnée… » Elle nous raconte.

« J’ai réussi à refouler ce sentiment de manque pendant des années, mais depuis que mon mari n’est plus là, la douleur est revenue avec la même intensité. Très souvent, ce sentiment me serre la gorge de manière inattendue. Par exemple, lorsqu’une mère et sa fille s’installent à côté de moi, bavardent et rient, très complices. Je m’éloigne alors rapidement pour cacher mes larmes. Ou lorsque je croise en rue une mère et son grand fils, bras dessus bras dessous. Mais le pire, la recette infaillible pour me faire quitter précipitamment un restaurant, ce sont les mères qui y célèbrent leur anniversaire entourées de leurs enfants et petits-enfants.

Un rêve qui ne se réalise pas

Devenir mère a toujours été mon plus grand rêve. Si je pouvais recommencer, je le deviendrais à vingt ans. Mais comme j’estimais qu’il est tout aussi important d’avoir une belle carrière, j’ai repoussé ce projet. Je me suis fait retirer mon stérilet à 33 ans, impatiente de commencer avec mon mari cette nouvelle étape de notre vie. Malheureusement, je ne suis jamais tombée enceinte. Les examens médicaux n’ayant rien révélé, le médecin nous a simplement conseillé de continuer d’essayer. Peu après, nous avons commencé les traitements. D’abord l’insémination artificielle, puis la fécondation in vitro. Les hormones m’ont déséquilibrée et ma relation avec mon mari a été mise à rude épreuve.

Devenir mère a toujours été mon plus grand rêve.

Après des années, nous avons abandonné, profondément tristes mais aussi quelque peu soulagés. Nous avons tout fait pour changer notre vie, restée en suspens pendant trop longtemps. Un nouvel emploi, une résidence secondaire en France, de multiples activités. Nous avons réussi à retrouver le bonheur, mais une ombre continuait de planer. Je me suis éloignée de mes amies qui avaient fondé une famille car je ne supportais pas d’entendre leurs histoires d’enfants. Heureusement, j’avais mon mari. Ensemble, nous pouvions affronter la vie.

Un deuil difficile

Pourquoi a-t-il fallu qu’il meure si jeune, à peine 62 ans? J’étais seule devant son cercueil, sans enfants pour me réconforter, sans petits-enfants une fleur à la main. Aujourd’hui, quatre ans plus tard, je suis toujours aussi triste. La vie que je n’ai pas vécue, le bonheur familial que je n’ai pas connu me manquent terriblement. Ma meilleure amie me conseille de rencontrer un homme qui soit grand-père. Je crains que cela ne fasse qu’aggraver la situation. Je prendrai bientôt ma retraite et je perdrai alors la seule chose que je possède : ma belle carrière. Je sais que les enfants et les petits-enfants ne sont pas une fin en soi, qu’il y a plus dans la vie. Mais je ne sais plus comment en profiter. »

Auteur: Lydia van der Weide 

*Pour des raisons de confidentialité, le nom de la personne interrogée a été modifié.

 

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