© Wallonie.be (Adobe Stock)

Partez à la chasse au moustique tigre

Il est petit, noir et strié de blanc, actif de jour comme de nuit et peut transmettre toute une série de maladies infectieuses. Le moustique tigre est de retour dans notre pays. L’Institut de médecine tropicale (ITG) et Sciensano appellent tout le monde à se joindre à la chasse.

La saison des moustiques est officiellement ouverte. Cela signifie non seulement le début des piqûres provoqués par le moustique domestique commun (culex pipiens), mais surtout la surveillance de son consort plus dangereux, le moustique tigre (aedes albopictus). Ce dernier s’est établi depuis longtemps dans les pays du sud et dans certains pays voisins comme la France. D’année en année, de plus en plus de rapports font état de leur présence dans notre pays. L’année dernière, des rapports de citoyens et des enquêtes de terrain ont révélé que le moustique tigre avait été repéré dans 25 endroits, dont 7 parkings et 18 jardins privés. Cela représente le double par rapport à 2022. De plus, cette année, les chercheurs ont déjà constaté qu’ils avaient réussi à passer l’hiver à Aat et à Kessel-Lo.

Signaler le moustique tigre

Dans le cadre du projet MEMO+ (Monitoring of Exotic Stinging Mosquitoes in Belgium), Sciensano et l’ITG surveillent de près la propagation de ces moustiques tigres. Afin d’identifier le plus de bestioles, ils font appel à tous les citoyens. L’implication des citoyens dans la surveillance des moustiques tigres est cruciale. Cela permet d’identifier de nouveaux lieux où le moustique serait présent et de mettre en place des mesures de contrôle afin de retarder son établissement en Belgique. « Les signalements de moustiques tigres par les citoyens sont très importants. Ils nous ont aidé à démontrer que le moustique tigre est présent dans un plus grand nombre d’endroits chaque année. Ces endroits ne sont pas toujours accessibles pour la surveillance, car souvent il s’agit de propriétés privées dans des zones résidentielles. Les citoyens sont souvent les premiers à détecter les moustiques tigres, car ils subissent des nuisances pendant la journée lorsqu’ils passent du temps dans leurs espaces extérieurs. C’est pourquoi nous voulons demander à tous les citoyens d’être attentifs », a déclaré Javiera Rebolledo Romero, chercheuse à Sciensano.

Dengue et virus zika

Le moustique-tigre est depuis longtemps à l’origine de risques sanitaires dans les pays du Sud, car cette espèce est capable de transmettre une trentaine de virus à l’homme. Les principales maladies que l’on peut contracter par une piqûre de ces moustiques en Europe aujourd’hui sont la dengue (fièvre dengue), le chikungunya et le zika. Chez la plupart des gens, ces deux premières maladies provoquent des symptômes tels que de la fièvre et des douleurs musculaires, après quoi ils se rétablissent, mais certains d’entre eux conservent des symptômes à long terme. Ces maladies sont particulièrement dangereuses pour les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli. « Ces virus pénètrent généralement dans notre pays par l’intermédiaire de voyageurs qui ont été infectés à l’étranger mais ne présentent souvent aucun symptôme. De retour chez eux, ils sont piqués par un moustique tigre local, qui transmet le virus à la victime suivante. Le nombre de cas augmente lentement jusqu’à ce que ces maladies tropicales deviennent endémiques », prédit l’entomologiste médical et expert en moustiques Bart Knols. Ce phénomène est largement alimenté par le changement climatique, qui permet aux moustiques tigres de se multiplier mieux et plus vite et aux virus de se développer plus rapidement. Ce changement climatique est également à l’origine d’une saison des moustiques beaucoup plus longue, qui s’étend déjà d’avril à octobre dans des pays comme l’Espagne.

Comment le signaler? Si vous avez repéré un moustique tigre rayé noir et blanc, prenez-le en photo et téléchargez-la sur www.SurveillanceMoustiques.be ou l’application du même nom.

Contenu partenaire