
Travailler après la pension
Quels sont les jobs qui vous permettent d’arrondir vos revenus ?
Contenu :
– Ce que nos lecteurs pensent
– Des montants limités
– Eviter les pièges
– Au noir : non !
– Travailler en tant qu’indépendant
– Quels emplois ?
Travailler après la pension, c’est bon pour la santé et pour entretenir ou développer les contacts sociaux, plaident certains. Pour d’autres, le travail permet de mettre du beurre dans les épinards. » Aux Pays-Bas, les retraités ont le droit de travailler pour se constituer des revenus d’appoint, explique un lecteur. Ils coûtent moins cher à la sécurité sociale parce qu’ils restent en bonne santé bien plus longtemps. Moi, je continue à travailler parce que je me sens bien ainsi. Et parce que dans mon secteur d’activité, on ne trouve presque plus de main d’oeuvre spécialisée. «
Mais tout le monde ne souhaite pas travailler après la pension. Loin de là... » Après une carrière de 40 ou 45 ans, chacun devrait bénéficier d’une pension suffisante pour vivre dignement « , estime un lecteur. » Il faudrait accorder au minimum 1.500 ? de pension par mois à tout le monde, estime un autre. Cela permettrait de résoudre beaucoup de problèmes... ».
» Je travaille depuis plus de 40 ans dont 28 en équipe, explique un internaute. Après une lourde opération à l’épaule j’ai demandé un crédit-temps parce que je ne tenais plus le coup. Travailler après la retraite ? Très peu pour moi ! J’ai envie de profiter de la vie... «
Ce que nos lecteurs en pensent
Le mois dernier, 2.300 lecteurs ont participé via notre site internet www.plusmagazine.be à une enquête sur les revenus supplémentaires autorisés après la retraite.
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Quoi qu’il en soit, 76 % des lecteurs qui ont répondu à la question » Pour ou contre le travail après la pension » souhaitent exercer un job qui leur assurerait des revenus supplémentaires, de préférence non plafonnés. Un pourcentage plutôt élevé. Cela n’a rien d’étonnant. L’Etat a plutôt tendance à sanctionner qu’à encourager les pensionnées qui souhaitent continuer à travailler. Faites donc bien vos calculs avant de signer un contrat d’emploi si vous êtes pensionné.
Des montants limités
Le montant des revenus supplémentaires autorisé afin de ne pas voir sa pension diminuer est limité. Il varie aussi en fonction de l’âge, du type de pension, (pension de retraite, pension de survie ou cumul des deux) et du statut (salarié ou indépendant). La promesse de la Déclaration gouvernementale Leterme I d’augmenter de 25 % les plafonds de revenus pour les titulaires d’une pension de retraite (et eux seuls !) doit encore être concrétisée.
Si, par année civile, les revenus supplémentaires n’excèdent pas 15 % du montant limite autorisé, la pension sera réduite, cette année-là, d’un pourcentage égal au pourcentage de dépassement de vos revenus.
Pas d’indulgence si vous dépassez le montant autorisé de 15 % : votre pension pour l’année civile en question sera tout simplement suspendue. Même si le dépassement est minime. Si vous avez déjà perçu des allocations de retraite pour l’année en question, il faudra les rembourser.
Éviter les pièges
Même si vous avez des revenus supplémentaires moins élevés que le montant autorisé, vous risquez malgré tout de tomber dans une tranche d’imposition supérieure. Des revenus supérieurs peuvent également entraîner la perte d’autres avantages sociaux ou l’augmentation du loyer d’un logement social.
» Des revenus supplémentaires sont indispensables lorsqu’on n’a qu’une pension de survie, écrit Mich De Vos. Je suis seule et dois faire face à toutes les dépenses. Or je suis obligée de limiter mes heures de travail pour ne pas dépasser le plafond des revenus supplémentaires. Je passe mon temps à faire attention à ne jamais le franchir. Qu’on laisse travailler ceux qui le souhaitent. Ce n’est pas gai d’être veuf ou veuve... «
Lorsqu’on dépasse le plafond, on ne s’en rend souvent compte que lorsqu’on reçoit l’avertissement extrait de rôle.
» Une fois pensionnée, j’ai décidé de continuer à travailler une quinzaine d’heures par semaine pour ne pas voir ma pension de retraite diminuer, raconte Emi. Je viens de recevoir mon avertissement extrait de rôle 2006 et je constate que je suis tombée dans une tranche de revenus supérieure. Résultat ? Je dois payer un supplément d’impôts et j’ai travaillé quatre mois pour l’Etat... «
Au noir : non !
Comme l’Etat belge a plutôt tendance à pénaliser les pensionnés qui continuent à travailler, certains décident de travailler au noir. » J’ai l’impression qu’au moins 50 % des retraités qui continuent à travailler le font au noir « , écrit un lecteur. Exagéré ? Sans doute... Mais c’est difficile à vérifier parce qu’il n’y a pas de chiffres officiels en la matière. Ces dernières années, la tendance serait passée du noir au gris avec une déclaration partielle des heures prestées. Un phénomène fréquent dans le secteur horeca ou de la construction parce que les contrôles y seraient beaucoup plus fréquents et sévères. Attention ! Le travail au noir n’est pas défendable sur le plan éthique, puisqu’il pénalise toute la société, et il n’est en outre pas sans risque.
Ceux qui travaillent au noir ne bénéficient ni de la sécurité sociale, ni des avantages de la réglementation sur les accidents de travail. En cas de flagrant délit de travail au noir, l’employeur doit payer une forte amende et le travailleur au noir doit parfois rembourser jusqu’à cinq ans d’allocations de retraite tout en se voyant infliger une lourde révision de ses impôts.
Les prépensionnés sont plus tentés de travailler au noir que les pensionnés ou ceux qui ont pris leur pension anticipée parce qu’ils n’ont pas le droit de gagner le moindre euro supplémentaire. Ce système est-il vraiment équitable ?
» Quand on prend sa prépension à 60 ans, on ne peut pas gagner un centime de plus, écrit un lecteur sur notre forum. En revanche, à 65 ans, c’est autorisé... C’est tout bonnement de la discrimination. » La différence entre la prépension et la pension est dure à vivre pour ceux qui ont été plus ou moins forcés de prendre leur prépension, lors d’une restructuration par exemple. » On perd ainsi une mine de savoir-faire et d’expérience, estime un de nos internautes. Les prépensionnés ont cotisé pour la sécurité sociale et, du jour au lendemain, on ne les autorise plus du tout à travailler. Quelle perte pour les entreprises ! «
Travailler en tant qu’indépendant
Exercer une activité d’indépendant pour s’assurer des revenus supplémentaires est une option plus intéressante que le travail au noir. Un indépendant sans enfants à charge peut gagner jusqu’à 12.800 ? net par an en plus de sa pension. Vous passerez bien sûr dans une catégorie de revenus supérieure mais vos impôts plus élevés pourront en partie être neutralisés grâce à la déduction fiscale de vos frais de voiture, de téléphone, d’ordinateur, de chauffage, d’éclairage et d’une partie de votre logement.
La meilleure solution ? Ouvrir un commerce ou une sprl (éventuellement avec vos enfants) en vous accordant un salaire inférieur au plafond.
Quels emplois ?
» Les pensionnés qui continuent à travailler volent des emplois aux jeunes » , n’hésitent pas à affirmer certains. Que les jeunes demandeurs d’emplois ne s’inquiètent pas : les pensionnés qui continuent à travailler sont en général contraints de se contenter de jobs mal rémunérés (15 heures par semaine par exemple) ! Il ne faut pas oublier non plus que les pensionnés qui se lancent en tant qu’indépendants peuvent aussi créer des emplois. Comme ils ne veulent ou ne peuvent plus travailler à temps plein mais qu’ils ne veulent pas non plus perdre leur clientèle, ils sont obligés d’engager des employés.
Les secteurs les plus porteurs
L’horeca. Proposez vos services dans les différents établissements de votre quartier. Ils ont souvent besoin de travailleurs à temps partiel le soir et le week-end (surtout en salle et à la plonge). Certains restaurateurs se plaignent souvent de ne plus trouver d’étudiants pour faire ce genre de travaux et se réjouissent de la flexibilité, de l’engagement et de la fiabilité des 60+.
Les chèques-service sont intéressants pour compter avec précision le nombre d’heures que vous prestez. Le salaire est minime (7 ? de l’heure, parfois un peu plus et dans certains cas, les frais de transport sont remboursés). Des travaux comme le repassage, les courses ou le transport de personnes moins mobiles ne sont pas très éprouvants. Le site internet www.dienstencheques-rva.be/fr renseigne les employeurs qui cherchent du personnel (Employés et Offres d’emploi).
Des centres d’appel et des centrales de distribution de toutes boîtes engagent souvent ceux qui ne souhaitent travailler que quelques heures par semaine. Consultez les Pages d’Or aux rubriques Centres d’appel et Toutes boîtes (les éditeurs pourront vous indiquer qui se charge de leur centrale de distribution).
Renseignez-vous également auprès des agences d’intérim où les 50+ sont les bienvenus comme Instant A Plus, Manpower, Randstad, StartPeople et Vedior. Ces agences veilleront à ce que vous ne dépassiez pas le plafond de revenus autorisé.
Le travail saisonnier est une autre piste intéressante. Le manque croissant d’étudiants salariés entraîne un intérêt grandissant de la part du secteur horeca, de centres touristiques, de parcs d’attraction et de centres de jardinage pour les 60 +. Le fabricant de climatiseurs Daikin, par exemple, recrute via les agences d’intérim Randstad, StartPeople et T-Interim pendant les périodes de pointe (février – juillet).
Recourez à votre carnet d’adresses et à votre expérience ! Si vous êtes spécialisé dans un domaine particulier, vous pouvez offrir votre expertise sur une base indépendante à des entreprises pour des projets de consultance. Peut-être même que votre ancien patron deviendra votre premier client...
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