Tourisme: 5 bonnes raisons de revenir à Bruxelles

Vous pensiez avoir déjà tout vu de la capitale ? Il y a pourtant eu du changement, ces dernières années... Entre nostalgie et redécouverte, voici 5 lieux qui méritent une (nouvelle) visite!

La Bourse et la Belgian Beer World experience

Ouverte au public depuis septembre 2023, la Bourse de Bruxelles accueille désormais la Belgian Beer World Experience, un musée interactif consacré à l’art de brasser en Belgique. Ladite expérience est un peu déroutante au début, donnant l’impression de pénétrer dans une attraction à la «It’s a small world» de Disneyland, plus que dans un espace muséal. On finit pourtant par se prendre au jeu: la visite se veut à la fois ludique et interactive, en plus d’être instructive. Les informations sont distillées par petites touches, sous forme de «gai savoir» très accessible, et offrent un bon tour d’horizon de la bière belge et du brassage. On goûte, on touche, on manipule, tout en pouvant observer la magnifique architecture de la Bourse sous toutes ses coutures, notamment depuis les hauteurs.

Le petit plus (dans ce cas-ci, c’est même un atout majeur!): les toits de la Bourse accueillent désormais un rooftop dans lequel a été installé un bar. En journée, jusque 17h30, il est réservé aux visiteurs du musée qui, au terme de leur visite, peuvent y déguster un verre compris dans le billet d’entrée. Le panorama est tout simplement hypnotisant, tandis qu’une large sélection de bières au fût permet de trouver la mousse qui conviendra à coup sûr. Un questionnaire, où il faut répondre en manipulant des pompes à bière, permet d’ailleurs de recevoir une liste de suggestions adaptées à ses goûts.

Les galeries rénovées

Si les Galeries Royales restent toujours aussi belles et impressionnantes, il faut bien reconnaître que les groupes de touristes qui s’y succèdent sans discontinuer, s’arrêtant un peu partout pour écouter les explications des guides, nuisent un peu à l’ambiance. La bonne nouvelle, c’est que d’autres galeries couvertes, qui avaient perdu de leur pimpant ces dernières décennies, ont retrouvé tout leur lustre. Le Passage du nord, qui relie la Place de Brouckère à la Rue Neuve, a clôturé sa deuxième phase de restauration en 2023: du sol aux verrières, tout a été restauré dans l’état d’origine de 1882. La Galerie Bortier (rue de la Madeleine, 55) a, elle aussi, bénéficié d’une totale réfection, qui s’est terminée en novembre 2024. Autrefois repaire des bouquinistes et des antiquaires, elle accueille désormais aussi des comptoirs de bouche dans une ambiance plus intimiste.

Le petit plus: même si elle fait un peu polémique, on adore la juxtaposition horeca-culture de la Galerie Bortier, donnant aux lieux une ambiance très parisienne, avec son café littéraire et ses resto-concepts, qui cohabitent avec de vénérables bouquineries. Profitez-en maintenant, la galerie n’ayant pas encore le statut de place to be archi fréquentée.

Le Passage du Nord, comme en 1882.
Pause culture ou pause gourmande à la Galerie Bortier.

Le musée d’Art et d’Histoire de Bruxelles

Parler du Musée d’Art et d’Histoire de Bruxelles, au Cinquantenaire, c’est inévitablement convoquer des souvenirs d’enfance et de sortie scolaire. Celui de la maquette en relief de la Rome antique, très utile aux profs d’histoire ou de latin, ou du premier contact, effrayant, avec des momies. Depuis cette époque lointaine, beaucoup n’y ont plus jamais remis les pieds. C’est que les lieux ont tout du musée de l’époque de papa, quand on regroupait en un seul lieu un maximum d’objets issus des quatre coins de Belgique et du monde, certes magnifiques, mais réunis dans un joyeux capharnaüm un peu indigeste. En octobre dernier, 12 salles ont été rénovées, dont celles consacrées aux collections du XVIIIe siècle et précolombiennes. Et si c’était l’occasion de redonner une chance à l’un des plus grands musées d’Europe?

Le petit plus: le musée reste un peu fouillis, avec son dédale de 60.000 m² de salles et d’escaliers. Et finalement, c’est cette immensité old school, patinée par le temps, qui nous a le plus charmé: le fait de se perdre volontairement et de se retrouver, sans trop savoir comment, sous une coupole de vitraux, dans un cloître médiéval reconstitué, devant les présentoirs authentiques d’une joaillerie réalisée par Horta ou face à l’immense colonnade antique ramenée d’Apamée en Syrie. Quel autre musée peut encore proposer une telle expérience de balade?

Le Musée d’Art et d’Histoire vient de rénover 12 salles.

L’hôtel Solvay et l’Hôtel Van Eetvelde

On ne vous apprendra rien en vous disant que le patrimoine Art nouveau est l’une des grandes pépites de Bruxelles. La capitale a pourtant mis longtemps à s’en rendre compte, ce qui fait que certaines maisons iconiques viennent seulement d’être remises en valeur ou rendues accessibles au public. Après deux ans de travaux, la façade de l’Hôtel Solvay vient d’être débarrassée de ses échafaudage: on ne peut que vous inciter à passer les portes de ce chef-d’œuvre total de Victor Horta, classé à l’Unesco, probablement l’un des plus authentiques et les mieux préservés. Tout, ou presque, y est resté en l’état. L’hôtel Van Eetvelde, restauré en 2023 et qui n’a longtemps été accessible que lors des journées du Patrimoine, est désormais lui aussi ouvert au public. Seules quelques pièces sont visibles, mais valent le déplacement.

Le petit plus: la visite guidée privée de l’hôtel Solvay est certes chère, mais permet l’accès à quelques pièces non-accessibles aux visiteurs libres. De quoi pénétrer dans l’intimité des maîtres des lieux! Quant à l’hôtel Van Eetvelde, il accueille dans le bâtiment annexe le Laboratoire Art nouveau (Lab.An), un musée qui permet une remise en contexte de ce courant architectural. On y découvre le destin de l’Hôtel Aubecq, dont les pierres de façade dorment dans l’attente (hypothétique) d’être remontées, ou une visite virtuelle du Palais Stoclet. Sans oublier un accès au bureau d’Edmond Van Eetvelde, à l’étage.

L’hôtel Solvay.
Le jardin d’hiver de l’hôtel van Eetvelde.

La Maison de l’histoire européenne

Le quartier européen est pratiquement devenu une entité à part dans la capitale. On y entend plus l’anglais que le français ou le néerlandais, à tel point que cette zone de la ville est un peu délaissée par les Belges. Quitte à passer à côté de certaines pépites? On parie notre chemise que vous n’avez jamais mis les pieds dans la Maison de l’histoire européenne, établie dans les beaux bâtiments Art déco de l’ancienne clinique dentaire Eastman, en plein Parc Léopold. Si l’objet de ce musée ouvert en 2017 peut paraître un peu ronflant et barbant (on avoue y être entré tout à fait par hasard, presque avec les pieds de plomb), la surprise fut grande de se retrouver dans un lieu finalement très intéressant. Avec une scénographie moderne, diablement efficace, et des pièces en provenance des quatre coins de l’UE, sur six étages, la Maison revient sur tout ce qui a fait les fondements de l’Europe d’aujourd’hui, depuis les conflits napoléoniens jusqu’au Rideau de Fer, en passant par l’euphorie des Trente Glorieuses, la consommation de masse ou le rationnement, le sida, le féminisme, la guerre de Yougoslavie... Bref, loin d’un musée barbant sur l’Union européenne et ses institutions, voici un condensé de l’actu des XIXe et XXe siècle, vue sous le prisme européen. Sans oublier les défis de l’avenir… Passionnant !

Le petit plus: c’est suffisamment rare que pour le dire, ce musée est entièrement gratuit.

La Maison de l’Histoire européenne.

On a trop souvent tendance à penser Bruxelles comme une ville figée. Chaque année voit pourtant son lot de rénovations ou de nouveaux lieux ouverts au public. Les bonnes surprises ne manquent pas.

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