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Yeux secs à la ménopause: que faire? Causes et solutions efficaces

Picotements, sensation de grains de sable dans les yeux, fatigue visuelle ou larmes insuffisantes... On estime que 60% des femmes ménopausées présentent le syndrome des yeux secs.

Les troubles hormonaux liés à la ménopause ne se limitent pas aux bouffées de chaleur ou à la peau sèche. De nombreuses femmes découvrent qu’elles souffrent aussi du syndrome des yeux secs. Un inconfort souvent mal compris, mais bien réel, dont les causes sont principalement hormonales. Heureusement, il existe aujourd’hui des traitements adaptés et des gestes simples pour améliorer durablement le confort oculaire.

Pourquoi cette sécheresse oculaire?

«Le taux d’hormones féminines, mais aussi masculines, diminue fortement à la ménopause, or ce sont surtout ces dernières qui sont responsables de la production de larmes et de l’humectation des yeux», détaille le Dr Ine Lambert, ophtalmologue (UZ Brussel).

Cette chute de la production hormonale perturbe le film lacrymal et peut provoquer de la sécheresse oculaire. «Le film lacrymal est composé de deux couches, dont une couche lipidique (grasse), superficielle, produite par les glandes de Meibomius. Ce sont les androgènes (hormones mâles) qui régulent principalement leur fonctionnement. Dès lors que le taux d’androgène diminue dans l’organisme, la couche lipidique diminue elle aussi et les larmes s’évaporent plus vite. Les glandes lacrymales qui produisent la couche aqueuse et, dans une moindre mesure, les glandes qui assurent l’adhésion du fluide (couche muqueuse), sont sous l’influence des hormones mâles. Après la ménopause, le film lacrymal perd donc en qualité comme en quantité», explique le Dr Lambert.

Les hormones féminines (œstrogènes) jouent également un rôle, mais moins défini. «Certaines femmes sous THS (traitement hormonal de substitution) se mettent à avoir des soucis de sécheresse oculaire, alors qu’elles n’en avaient pas auparavant. Cela peut être dû à un taux d’œstrogènes soit trop haut, soit trop bas. »

Les traitements

Une fois le diagnostic posé, différents traitements peuvent être envisagés en fonction de la gravité des symptômes.

Les larmes artificielles

«Les larmes artificielles sont le traitement de première intention. La composition des gouttes varie et on doit parfois tâtonner avant de trouver la bonne formule. En mettre une fois de temps à autre ne sert à rien: au début, il faut en appliquer 3 à 5 fois par jour avant, éventuellement, de diminuer la fréquence. Si le gouttes ne suffisent pas, un bouchon méatique introduit dans le canal lacrymal limitera l’évaporation du liquide.»

Gare aux infections!

Les variations hormonales et la moindre production lacrymale exposent aussi les femmes à des infections ou des inflammations oculaires plus fréquentes. «Une cure d’antibiotiques, un nettoyage des paupières, voire une pommade à la cortisone sont parfois nécessaires.»

Chez certaines femmes, la THS est parfois à l’origine de sécheresse oculaire.

Sérum autologue et IPL

En cas de sécheresse oculaire résistante, on peut envisager des traitements plus invasifs, comme le sérum autologue, un collyre préparé à partir du propre sang du patient et qu’on applique goutte à goutte, directement dans l’œil. «Ce sérum imite les larmes naturelles de la personne et donne d’excellents résultats. Les laboratoires mènent actuellement des tests sur des collyres à base d’androgènes mais leur commercialisation n’est pas (encore) envisagée chez nous.» Toujours au rayon nouveautés, les gouttes à l’insuline améliorent la qualité de la cornée et stimulent la production de larmes. «Cela permet souvent d’interrompre le cercle vicieux et de repasser ensuite aux larmes artificielles.»

Parmi les alternatives récentes pour traiter les yeux secs, citons la stimulation des glandes de Meibomius grâce à la lumière pulsée (IPL). Bémol: ce traitement est assez cher et doit être répété régulièrement.

A faire soi-même

Outre les traitements classiques, des solutions naturelles et préventives existent pour protéger et hydrater vos yeux au quotidien.

Les compresses chaudes

Chaque jour, pendant quelques minutes, posez sur vos paupières closes une compresse chaude ou un masque pour les yeux et massez doucement. Cela réchauffe la peau et fluidifie la couche lipidique des glandes de Meibomius. Quand vous sortez, protégez vos yeux du vent et du soleil. Veillez aussi à ce que l’atmosphère ne soit pas trop sèche dans vos pièces d’habitation.

Se supplémenter en Omega-3

Notre alimentation influence la composition de la couche de lipides contenus dans le film lacrymal . Consommez des aliments riches en acides gras insaturés, Omega-3, vitamines A, B, C et E. Parmi les produits à privilégier, on peut citer les poissons gras, les fruits secs oléagineux (noix & autres), les coquillages et crustacés, les œufs (type Columbus)…

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