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Une société « sans contact », pratique mais triste

Une société « sans contact » apparaît plus pratique, mais pèse de plus en plus sur le moral des consommateurs européens qui y voient une dégradation des relations humaines, selon une étude publiée par l’Observatoire Cetelem de la banque BNP Paribas.

Si la vie « sans contact » n’est pas apparue avec la crise du Covid-19, explique l’Observatoire Cetelem qui cite le télépéage, le paiement sans contact ou les assistants vocaux, cette période a accentué « sa présence, ses pratiques et surtout la perception qu’en ont les Européens ».

Les sentiments à son égard sont « contrastés », mais la situation est globalement « vécue de manière négative un peu partout en Europe », explique Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire. « 73% des personnes interrogées associent au moins un terme négatif à la vie sans contact, contre seulement 58% un terme positif », avec en premier lieu la « solitude » devant la « tristesse », selon l’étude.

« On est aussi dans une période où la situation pèse sur le moral, où les Européens ont l’impression de la subir », estime Flavien Neuvy, pour qui les réponses auraient « sans doute » été différentes si le sondage avait été réalisé au moment du premier confinement par exemple.

Pratique, mais socialement triste

Toutefois, les Européens se montrent largement convaincus par la praticité de certains comportements « sans contact », comme les courses en ligne, la gestion du budget ou les démarches administratives à distance, le télétravail ou l’information « via des écrans plus que par des médias papier », explique l’Observatoire.

Mais « on perd le lien social malgré les réseaux sociaux », note un des sondés cité par l’Observatoire, qui fait des relations humaines « le talon d’Achille du sans contact ».

L’Observatoire Cetelem évoque en outre « une déflagration » sur l’humeur des Européens, qui « recule dans tous les pays », selon Flavien Neuvy. « Ce n’était pas le cas en 2009 ou en 2012 lors de la crise des dettes souveraines », poursuit-il, notant par ailleurs « un appétit de consommation qui s’érode ». A contrario, la volonté d’épargne reste forte en 2021.

L’étude a été réalisée dans 15 pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Suède), du 27 novembre au 8 décembre 2020 auprès de 14.200 individus âgés de 18 à 75 ans, issus d’échantillons représentatifs de la population de chaque pays, constitués selon la méthode des quotas.

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