Cette année, la prime totale pour une assurance prenant en charge une hospitalisation en chambre individuelle peut augmenter jusqu’à 11,86%. © Getty Images

Assurance hospitalisation: quelle formule choisir… et à quel prix?

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Lorsque vous recevrez votre prochain avis d’échéance pour votre assurance hospitalisation, vous constaterez sans doute que la prime a sensiblement augmenté. Comment l’expliquer ? Et que se passe-t-il lorsque vous partez à la pension ? Plus Magazine fait le point.

Cette année encore, votre assurance hospitalisation vous coûtera sensiblement plus cher. Une fois par an, assureurs et mutualités peuvent adapter les primes des assurances hospitalisation individuelles à l’évolution des coûts des soins de santé, en hausse constante.

Le pourcentage maximal d’augmentation dépend de l’indice médical, un ensemble de baromètres des prix comportant 4 catégories et publié chaque année par Statbel. Relevé en juillet, il atteint désormais 174,88 pour une chambre individuelle, 140,79 pour une chambre double ou commune, 179,74 pour les soins ambulatoires et 192,86 pour les soins dentaires, contre 100 en 2015 (année de référence). Cela signifie que les primes des assurances hospitalisation, qu’il s’agisse d’assureurs privés ou de mutualités, peuvent grimper dans les mêmes proportions. Les organismes ne sont pas tenus de répercuter intégralement cette hausse, mais dans les faits, beaucoup le font. À noter que la prime ne peut être indexée qu’à la date anniversaire de votre contrat.

De combien votre prime va-t-elle augmenter?

Les modalités d’indexation de votre prime en fonction de l’indice médical dépendent des garanties prévues dans votre contrat. Cette année, la prime totale pour une assurance prenant en charge une hospitalisation en chambre individuelle peut augmenter jusqu’à 11,86%.

Si elle ne couvre que les hospitalisations en chambre double ou commune, la hausse maximale est limitée à 6,47%. En outre, l’assureur peut aussi ajuster les tarifs en fonction des tranches d’âge. Ainsi, une personne de plus de 65 ans ayant droit à une chambre individuelle pourra voir sa prime augmenter jusqu’à 10,13%.

Autant dire que ce sont des hausses significatives, surtout lorsque vous découvrirez l’impact en euros sur votre avis d’échéance. Et pourtant, difficile de se passer d’une assurance hospitalisation : 88% des Belges en possèdent une, même si elle n’est pas obligatoire. Elle est souvent incluse dans l’assurance groupe de votre employeur comme avantage extralégal, mais vous pouvez tout aussi bien souscrire un contrat individuel.

Pourquoi cette assurance est-elle si importante?

Une assurance hospitalisation n’est pas donnée… mais les soins hospitaliers non plus. Pour vous en rendre compte, consultez les estimations de coûts publiées sur les sites de certains hôpitaux.

Par exemple, pour une prothèse de hanche avec un séjour standard de deux jours, certains établissements affichent un coût total de 7950 €, dont 1200 € pour le séjour en chambre individuelle. Heureusement, la sécurité sociale prend en charge une grande partie de ces frais via votre mutualité.

Mais elle ne paie pas tout, même pour un séjour en chambre double. Vous devez ainsi régler les suppléments de chambre, les frais de séjour, certains produits et tout ce qui dépasse les tarifs officiels del’INAMI. Votre ticket modérateur ou votre part personnelle peut donc être beaucoup plus élevé(e) que prévu.

En chambre individuelle, il faut également tenir compte des suppléments de chambre et d’honoraires, qui peuvent atteindre 300% du tarif normal. En d’autres termes, une assurance hospitalisation reste indispensable.

Quelle formule choisir ?

Le premier choix important à faire est de déterminer si vous préférez l’assurance hospitalisation de votre mutualité ou une police auprès d’un assureur privé. Les assurances hospitalisation des mutualités sont généralement plus abordables que celles proposées par des assureurs privés comme DKV ou AG Insurance.

L’assurance Hospi + de la Mutualité chrétienne, par exemple, est accessible à partir de 4,88 € par mois (soit 58,56 € par an), alors que chez les assureurs privés, la prime est en général d’au moins 270 € par an. En outre, les mutualités imposent moins de conditions d’admission. Vous pouvez souvent y souscrire même si vous avez déjà un problème médical, ce qui n’est généralement pas possible avec une assurance privée. Mais attention, payer moins n’est pas sans contrepartie. Les assurances hospitalisation des mutualités sont souvent moins complètes, les remboursements plus faibles et un stage d’attente de six mois, durant lequel vous n’êtes pas (entièrement) couvert, est généralement prévu.

Une police d’un assureur privé est plus chère, mais vous couvre mieux, tout particulièrement si vous souhaitez être hospitalisé en chambre individuelle. En outre, elle prend souvent aussi en charge les frais liés aux soins avant ou après l’hospitalisation. Bref, ce n’est pas toujours simple de faire le bon choix.

Pour vous y aider, nous vous suggérons quatre critères à considérer lorsque vous comparez les différentes formules:

4 critères pour bien choisir

1. Chambre double ou chambre individuelle ?

Les formules proposées par les mutualités offrent unecouverture correcte si vous séjournez en chambre double ou commune. En revanche, si vous tenez absolument à être hospitalisé en chambre individuelle, mieux vaut alors vous tourner vers une police d’un assureur privé.

2. Quelles garanties et quel plafond de remboursement souhaitez-vous ?

Plus la couverture est étendue et le montant maximalremboursé élevé, plus la prime grimpe. Certaines formules couvrent jusqu’à 100%, voire 300% des suppléments d’honoraires. Certaines polices prévoient même un plafond illimité.

3. Quel montant de franchise êtes-vous prêt à accepter ?

La franchise correspond à la part des frais que vous devez assumer vous-même en cas d’hospitalisation. Plus cette franchise est élevée, plus la prime diminue.

4. Souffrez-vous déjà d’une maladie préexistante ?

Les mutualités n’excluent en principe personne, même en cas de pathologie connue, à condition que vous soyez en règle de cotisation. Chez les assureurs privés, la procédure est plus stricte : vous devrez remplir un questionnaire médical – parfois assorti d’un examen – et l’assureur peut refuser de vous couvrir s’il estime le risque trop élevé.

Jusqu’à quel âge peut-on souscrire une assurance individuelle ?

Si vous ne disposez pas encore d’une assurance hospitalisation, ni via votre employeur ni à titre individuel, vous pouvez en principe en souscrire une auprès de votre mutualité à tout âge. À noter toutefois qu’une affiliation à 65 ans vous coûtera certainement deux à trois fois plus cher que si vous l’aviez faite à 40 ans. Les assureurs privés, eux, imposent généralement une limite d’âge. Celle-ci est fixée à 65 ans chez certains, 69 ans chez d’autres.

Que se passe-t-il quand vous partez à la pension et que votre assurance groupe s’arrête ?

Environ 70% des salariés belgesbénéficient, via leur employeur, d’une assurance groupe comprenant une couverture hospitalisation, souvent étendue à toute la famille. Mais au moment du départ à la retraite, ou en cas de licenciement, cette couverture collective prend fin en même temps que votre package salarial. Vous avez toutefois la possibilité de la poursuivre à titre individuel. Le cas échéant, vous devriez alors passer un examenmédical, avec le risque que certaines affections déjà présentes soient exclues, et respecter un stage d’attente.

Pour éviter ces écueils, une procédure de transition a été prévue : si vous avez été couvert sans interruption par une police collective durant au moins deux ans, vous pouvez la convertir en assurance individuelle, à condition d’en informer votre employeur dans les 30 jours suivant la fin de votre contrat. Vous disposez ensuite d’un délai maximum de 105 jours pour signer la nouvelle police, faute de quoi vous perdez ce droit. Le principal inconvénient est que la prime sera alors plus élevée, jusqu’à trois fois plus, car vous êtes plus âgé et ne bénéficiez plus de l’effet demutualisation d’un contrat collectif. Heureusement, il existe pour cela une solution : la police d’attente.

Qu’est-ce que la police d’attente ?

Avec une telle assurance complémentaire, vous avez la garantie qu’à terme, vous pourrez poursuivre une certaine police hospitalisation en conservant la même prime (hors indexation) qui était applicable à l’âge auquel vous avez souscrit la police d’attente. Autrement dit, plus vous la contractez tôt durant votre carrière, plus l’économie est importante. Passé 55 ans, son intérêt devient limité. Vous pouvez la souscrire auprès de l’assureur de votre choix, peu importe la compagnie retenue par votre employeur pour l’assurance hospitalisation collective. La prime varie en fonction de l’âge, allant de quelques euros à une trentaine d’euros par mois. À noter toutefois qu’une fois engagé, vous restez lié à l’assureur sélectionné à l’avenir.

Pouvez-vous facilement changer d’assureur ?

Sachez enfin que si votre assurance hospitalisation est devenue trop chère à force d’indexations, vous pouvez toujours changer d’assureur. Mais ne perdez pas de vue certains inconvénients. Vous serez plus âgé, et la nouvelle prime risque donc d’être nettement plus élevée que celle dont vous bénéficiez aujourd’hui. Dans la plupart des cas, vous devrez également respecter un nouveau stage d’attente, voire dans le pire des cas, passer un examen médical préalable.

Tip: prenez le temps de comparer

Il est recommandé de choisir une assurance hospitalisation adaptée à vos besoins. Vous pouvez comparer les offres auprès de votre courtier, directement sur les sites des mutualités ou des assureurs privés, ou encore via des plateformes spécialisées.

*L’organisation Test-Achats propose par exemple un comparateur qui permet d’obtenir un aperçu des tarifs de plusieurs mutualités et assureurs privés sur base de différents critères personnels (âge, lieu de résidence, type de chambre).

*La plateforme mutuellesante.be propose aussi un comparatif entre les principaux assureurs privés et publics en Belgique. Vous y trouverez par ailleurs des infos sur le fonctionnement de l’assurance hospitalisation et les types de couvertures.

 

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