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Changer d’emploi à 55 ans? Pourquoi c’est risqué en 2025

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Ces derniers mois, les plus de 55 ans semblent trouver moins vite un nouvel emploi, selon une nouvelle analyse de l’expert en RH Acerta Consult.

La mobilité professionnelle est l’un des meilleurs indicateurs de la santé du marché de l’emploi. Pourtant, les derniers chiffres d’Acerta Consult révèlent une tendance inquiétante: au premier trimestre 2025, on observe une baisse générale de 16,2% des nouveaux contrats à durée indéterminée par rapport à l’année précédente. En clair: près d’un contrat sur six n’a pas été signé. Et cette tendance touche de plein fouet les jeunes... mais aussi les travailleurs de plus de 55 ans.

Zoom sur les 55 ans et plus: les oubliés du recrutement?

Si les jeunes paient le prix d’une entrée plus tardive et plus difficile sur le marché de l’emploi, les 55+ font face à une méfiance persistante de la part des recruteurs. -19,3%: c’est la baisse du nombre de nouveaux contrats conclus pour cette tranche d’âge par rapport à 2024. Un chiffre alarmant qui révèle deux tendances:

  • D’un côté, les seniors cherchent la stabilité et misent davantage sur la sécurité. Ils hésitent donc à quitter leur emploi actuel dans un climat incertain.
  • De l’autre, les recruteurs restent frileux à l’idée d’engager des profils qu’ils estiment – souvent à tort – moins flexibles, moins technophiles, ou moins rapidement opérationnels.

« Dans un contexte économique incertain, les employeurs rencontrent aujourd’hui des choix difficiles sur un marché de l’emploi toujours tendu », confirme Laura Couchard, experte du marché de l’emploi chez Acerta Consult. « S’ils ne peuvent recruter qu’une seule personne, ils choisissent souvent celle qui est dotée d’une certaine expérience, mais aussi celle qui désire encore rester à la page pour suivre les évolutions technologiques. »

De manière générale, la baisse la plus forte dans les nouveaux contrats conclus concerne les secteurs de l’horeca (-25,20%), du non-marchand (-24,84%) et de l’alimentation (-32,66%).

Un marché paralysé par l’incertitude, mais...

La conjoncture économique et les récents chocs industriels (fermeture d’Audi Brussels, faillite de Tupperware) ont renforcé le sentiment d’instabilité. « Ces faillites influencent aussi la perception des travailleurs, qui privilégient le statu quo de leur situation actuelle », estime l’experte. En Wallonie, on note une baisse du nombre d’offres d’emploi, ce qui limite d’autant plus les possibilités de changement de carrière. Par conséquent, tout le monde se replie, candidats comme entreprises.

Mais malgré la frilosité des employeurs, on note tout de même une augmentation progressive du nombre de travailleurs plus âgés sur le marché du travail en Belgique. À temps partiel, en intérimaire, en flexi-job... Les plus de 60 ans restent actifs dans de nombreuses entreprises. La preuve que l’expérience compte encore sur un marché agité...

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