Réduction des droits d’enregistrement: un bilan positif?
Il y a presque un an, la Wallonie réduisait les droits d’enregistrement pour l’habitation propre et unique. Une réforme qui a favorisé la mobilité et vu (re)venir sur le marché immobilier toute une catégorie d’acheteurs. Quel bilan faut-il en tirer?
Les droits d’enregistrement ont changé en Wallonie au 1er janvier 2025. Quel bilan en tirer près d’un an plus tard ? « C’est une réforme plus équitable par rapport à la Flandre qui bénéficiait déjà de droits réduits pour l’habitation propre et unique, lance Caroline Lejeune, présidente de la Fédération des agents immobiliers francophones (Federia). Cela stimule aussi une plus grande mobilité immobilière. À terme, le parc répondra davantage à l’occupation réelle des logements. »
Déménager à un taux de 3%
« Imaginez une dame âgée et veuve, vivant seule dans une trois façades estimée entre 275.000 et 300.000 €, illustre Caroline Lejeune. Avec des frais de 12,5%, elle ne pouvait pas vendre pour acheter un appartement. Ses enfants lui ont dit ‘maman, tu ne vas pas mettre 25.000 € dans des droits de mutation à 80 ans. On va te laisser dans la maison’.
Si la réforme a relancé la mobilité, elle ne serait pas seule responsable de la hausse des prix.
Un bien qui pouvait loger une famille de quatre personnes est donc resté occupé par une seule personne. Désormais, chaque changement de situation familiale ou de vie permet de déménager à un taux de 3%, pour autant que l’ancien bien soit revendu et que l’acheteur ne soit pas multipropriétaire. »
Cause de la hausse des prix?
En Wallonie, le prix moyen d’une maison atteint désormais 270.627 €. Certains affirment que le taux réduit de 3% aurait fait grimper le marché de plus de 10%. « C’est inexact, rectifie Caroline Lejeune. Mais un phénomène nouveau s’est produit. Les jeunes sans aide financière des parents peuvent revenir sur le marché, tout comme les personnes seules et les familles monoparentales. »
Les habitations bien situées, en bon état, isolées et sans gros travaux sont devenues la cible privilégiée des jeunes acheteurs. Dans ce segment, la demande dépasse l’offre. « Les jeunes ne veulent plus rénover. Les coûts des matériaux ont explosé, et il faut trouver des entrepreneurs fiables. Le prix des maisons à rénover n’a ainsi pas augmenté. »
Même constat pour Renaud Grégoire, porte-parole de Notaire.be, qui soutient que « la hausse des prix ne peut pas être attribuée uniquement au taux de 3% ».
Conclusion ? Si la réforme a relancé la mobilité immobilière, elle ne semble pas être seule responsable de la hausse générale des prix.
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