
Escapades insolites : en vieille voiture, en vespa ou en bateau
Une journée en Vespa ou au volant d’un « ancêtre ». Un week-end dans une maison flottante. Un après-midi à bord d’un train à vapeur. Des idées pour des excursions dont vous vous souviendrez longtemps !
UNE JOURNEE AU VOLANT D’UN ANCÊTRE
Les cabriolets des années 50 et 60 font battre le cour des amoureux de belles mécaniques au rythme de la sonorité envoûtante de leurs moteurs. Pour que vous puissiez vivre le plaisir intense de la conduite les cheveux au vent, nous vous invitons à un fabuleux rallye touristique...
Elles sont toutes là, plus belles les unes que les autres, sagement garées dans la cour du Classic Club à Rhodes-Saint-Genèse. Un club de passionnés d’autos anciennes qui propose à ses membres une vingtaine de modèles à la location : MG A Roadster, Alfa Spider 1.6 Duetto, Austin Healey Mk II 3000...
Dans quelques minutes, chaque équipage, composé d’un pilote et d’un navigateur, prendra possession de son bolide pour partir à l’assaut des petites routes de Wallonie. Pour le moment, les organisateurs expliquent à tous les participants comment lire le road-book, le manuel hyper précis qui indique l’itinéraire à suivre. Avec ça, pas moyen de s’égarer. Pour ne pas faire de jaloux, on procède à un tirage au sort. Mon collègue Luc et moi nous voyons attribuer une superbe Austin Healey MkII 3000 noire et argent. Cet élégant cabriolet a remporté de nombreuses victoires en compétition. Sous son long capot se niche un moteur 6 cylindres de 3 litres développant 132 chevaux... ça promet de décoiffer ! Je me glisse dans l’habitacle étroit et, la main un peu tremblante, tourne la clé de contact. Rien ne se passe. Devant mon air déconfit, un organisateur me précise qu’il faut aussi appuyer sur le bouton du démarreur... Cette fois ça y est, le moteur laisse échapper des grondements envoûtants et des effluves d’essence. Je suis grisé avant même d’avoir avancé d’un mètre! J’enfonce doucement l’embrayage, un peu trop doucement d’ailleurs... je cale. A la deuxième tentative, l’Austin Healey s’ébranle.
Mais où est donc le clignoteur ?
Je sors prudemmment du Club et m’avance sur la chaussée. Pas de direction assistée pour tourner le grand volant en bois, rien que de l’huile de bras. Je dois tourner à gauche. Ma main gauche cherche désespérément le bras du clignotant. Luc me regarde en riant et me montre le petit interrupteur situé juste en face de lui, à l’extrême droite du tableau de bord. C’est lui qu’il faut activer pour indiquer la direction qu’on souhaite suivre. Vachement pratique ! Je me concentre sur la conduite et fait hurler la boîte de vitesse en tentant de passer la deuxième vitesse ! Pas moyen de l’enclencher... L’équipage de la voiture qui nous suit se marre franchement et doit se dire que j’ai obtenu mon permis de conduire dans une pochette surprise. Je m’énerve, embraye à fond et finis par trouver cette fichue deuxième. La boîte de vitesse de cette vénérable grand-mère n’a rien à voir avec celles, souples et bien guidées, de nos voitures modernes.
Le plaisir à l’état pur
Sur la route, les autres voitures nous semblent énormes. Nous sommes vraiment assis à ras les pâquerettes dans ce coupé sport. Heureusement, nous quittons rapidement le centre de Rhodes-Saint-Genèse et sa circulation pour emprunter des petites routes qui coupent à travers champs. C’est précisément-là qu’on profite vraiment du plaisir de rouler en cabriolet ! Le puissant moteur ne demande qu’à monter dans les tours et je ne me prive pas d’appuyer sur l’accélérateur. Un sourire ravi se dessine sur nos visages battus par le vent. A 90 km/h, nous avons l’impression d’en faire le double tellement le bruit des remous d’air et du moteur est envahissant... Après avoir parcouru une centaine de kilomètres dans le Namurois, nous arrivons à Rivière où nous nous arrêtons pour le lunch. Confortablement installés sur une terrasse qui offre un panorama à couper le souffle sur la vallée de la Meuse, les différents équipages échangent leurs impressions. Tout le monde est conquis. Rouler en pleine nature, les cheveux aux vents, à bord d’un cabriolet mythique, c’est carrément magique !
Une clé et un... marteau
Pour varier les plaisirs, on procède à un nouveau tirage au sort pour que chacun puisse rouler avec une autre voiture. Nous avons droit à une rutilante MG A Roadster bleue. J’essaie de m’installer à bord mais n’arrive pas ouvrir la portière. Mais où est donc la poignée ? Un des organisateurs du rallye nous explique que les MG n’ont pas de poignées et qu’il faut tirer sur le câble qui pend à l’intérieur des portières pour les ouvrir. Décidément, ces vieilles dames sont plutôt facétieuses. D’ailleurs, tout comme l’Austin Healey, la MG refuse de démarrer. Et pourtant, cette fois-ci, j’ai bien appuyé sur le bouton start après avoir tourné la clé de contact. Le mécanicien arrive, équipé d’un imposant... marteau ! Il ouvre le capot et, d’un air décidé, donne quelques coups bien placés. Drôle de façon de traiter une vieille dame mais, apparemment, elle semble apprécier. Le moteur ronronne...
La MG me semble plus facile à conduire que l’Austin Healey. J’enchaîne les vitesses sans problèmes. Bien étudié, le parcours de l’après-midi nous permet de découvrir de superbes sites en bord de Meuse et de charmants petits villages perdus en pleine nature. Un vrai bonheur, surtout en cabrio, sous un soleil généreux. En fin d’après-midi, nous arrivons aux abords de Waterloo, en pleine heure de pointe. Au milieu des embouteillages, notre belle MG nous semble bien moins agréable. Nous sommes assis juste à la bonne hauteur pour bénéficier de la fumée noire qui s’échappe de la voiture diesel qui nous précède... En revanche, notre capital sympathie est au top. Personne ne nous fait de coup vache et beaucoup de conducteurs nous cèdent le passage, un large sourire aux lèvres... Vive les ancêtres !
Nous arrivons au Classic Club où nous attend un drink. Une dernière occasion de bavarder avec les autres participants, toujours aussi enthousiastes que nous. C’est avec un gros pincement au c£ur que je rends les clés de mon bolide bleu à leurs propriétaires pour reprendre ma petite citadine. Elle est certes plus confortable, plus maniable, plus facile à conduire que ses vieilles cousines anglaises mais, avec elle, je n’ai jamais l’impression de vivre l’aventure avec un grand a.
Pratique
Pour une cotisation de 1.500 euro par an, les membres du Classic Club peuvent rouler avec des voitures anciennes. La formule Dream Days, ouverte à tous, permet de prendre le volant d’un ancêtre pendant 1 ou 2 jours. Pour 450 euro, le Classic Club offre le petit-déjeuner, la mise en main du véhicule, le road-book, un pique-nique et une coupe de champagne à l’arrivée.
The Classic Club, Chemin du Moulin 4A, 1640 Rhodes-Saint-Genèse.
tel. 02 706 50 69 – www.theclassicclub.com
UNE JOURNEE EN VESPA A TRAVERS LES BRYERES

Pendant les premiers kilomètres, j’ai plutôt tendance à tanguer sur mon engin. Mais je retrouve bien vite mon sens de l’équilibre en m’enfonçant dans le Parc national de Haute Campine. Dommage que Sophia Loren ne soit pas assise derrière moi en me tenant par la taille...
Cet été, pour être tendance, il faut se déplacer en Vespa ! Plusieurs sociétés proposent des balades sur le célèbre vélomoteur italien. J’ai opté pour la formule de Giro per Vespa. Cette entreprise belgo-italienne, basée à Maasmechelen, a été initiée par des petits-fils de mineurs. Il est possible de compléter la balade par un repas italien au point de départ ou d’arrivée, au Casino d’Eisden, ancien lieu de réunion de la communauté locale des mineurs.
Ma Vespa est flambant neuve. Avec son moteur 50cc elle ne dépasse toutefois pas les 49 km/h. Cette faible puissance m’autorise à rouler avec un permis B et sur les pistes cyclables. On m’explique de manière sommaire le fonctionnement de l’engin, puis on me remet un carnet de route. L’itinéraire a été fort judicieusement scindé en plusieurs parties, que je n’ai aucun mal à mémoriser.
Pendant les premiers kilomètres, je ne me sens pas trop à mon aise. J’ai plusieurs fois la désagréable sensation que je vais tomber, surtout dans les tournants et quand je roule au ralenti. Difficile de résister à l’envie de poser le pied à terre ! Finalement, je trouve le truc : pour freiner, j’avance mes jambes en me déportant légèrement vers l’avant de la vespa. Cela me donne plus d’équilibre et facilite les arrêts.
Le plaisir de rouler au soleil
J’ai choisi le Giro Brughiera qui me mène à travers la nature du Parc national de Haute Campine, au fil de charmants villages pittoresques sur les rives belge et néerlandaise de la Meuse. Un agréable sentiment d’euphorie commence à me gagner. Qu’il est bon de rouler au soleil, loin du trafic, parmi les arbres et la campagne à perte de vue ! Je me prends à espérer que le bruit de mon moteur ne dérange pas la nature et ses habitants, et me félicite d’avoir prévu une veste zippée et une écharpe. Bien que le soleil brille, le vent est plutôt fort... Il fait d’ailleurs s’envoler mon écharpe comme dans un film d’Antonioni.
L’itinéraire s’étend sur 97 km, ce qui me laisse amplement l’occasion de m’arrêter. Je me dégourdis les jambes dans un champ près de Kikbeekbron. Je m’offre une halte en terrase, à Oud-Rekem, élu plus beau village de Flandre en 2008 et me balade entre les arbres sur le Kruinenpad, le long du Zuidwillemsvaart. Enfin, je m’accorde une pause shopping à Maasmechelen Village. Lorsque je rends la Vespa à ses propriétaires, ma décision est prise : je vais en acheter une !
Pratique
Quelles formules ?Giro per Vespa propose trois itinéraires.
De quand à quand ? En principe toute l’année.
Le prix ? Prix par jour (de 10 à 17h) : 70 euro (avec menu italien : 95 euro). Deux places : 100 euro (avec le menu : 150 euro). Garantie : 300 euro. Les prix comprennent le casque, l’assurance omnium, le guide itinéraire et un plein de carburant.
Lieu de départ ? Grand-café Casino, Kerkplein (Kastanjelaan), Eisden-Tuinwijk.
Infos et réservations ? Par téléphone : 089 76 98 88, par internet : www.vespamaasland.be
UN WEEKEND SUR L’EAU EN BATEAU MAISON

Les canards et les cygnes sur l’étang ont eu le temps de s’habituer aux touristes. Ils font des ronds dans l’eau, espérant recevoir quelques miettes de notre repas, tandis que nous prenons le petit déjeuner sur le pont de notre luxueux bateau maison, au Center Parc De Kempervennen.
Qu’il est doux de s’éveiller au chant des oiseaux, des grenouilles et au son du clapotis de l’eau... En outre, les nouveaux bateaux de plaisance sont pourvus de tout le confort : adieu couchettes exiguës et cabine où on ne peut pas se tenir droit.
Le Center Parc de Kempervennen jouxte une très belle réserve naturelle, à deux pas d’ Eindhoven, aux Pays-Bas, et propose une formule de logement sur l’eau. Certes le bateau en question tient plus de la villa de luxe avec ponton que de l’authentique navire, mais le plaisir est au rendez-vous. Les deux chambres à coucher et la salle de bain sont situées au pont inférieur. Depuis les hublots le regard effleure la surface des eaux, comme sur un yacht. Sur le pont supérieur, place à la cuisine super équipée, au salon rouge et bleu avec télévision à écran plat (de même que dans l’une des chambres), au home cinema et aux larges baies vitrées offrant une vue imprenable sur les environs.
Le design et le confort
Les deux ponts extérieurs deviennent très vite nos endroits favoris. L’un est situé à l’avant du bateau, l’autre à l’arrière, de sorte qu’on profite du soleil toute la journée. Prendre l’apéritif et les repas sur le pont, s’y relaxer, lire, laisser le regard dériver au fil de l’eau, parmi les cygnes et les hérons... on ne s’en lasse pas !
Bien que le parc compte des centaines de cottages et une dizaine de bateaux habitables, le site est très paisible. Le soir, on n’entend que les bruits de la nature. Au petit matin, inutile de quitter le bord: les petits pains sont livrés sur le pas de la porte.
Il va de soi que les vacanciers bénéficient de toutes les facilités du parc (accès à la piscine subtropicale, restaurants, etc.), mais nous avons voulu faire de notre séjour une parenthèse dédiée aux petits-enfants. En effet, les Center Parcs voient de plus en plus de grands-parents réserver des séjours en compagnie de leurs petits-enfants.
Avec ses bateaux habitables, la chaîne touristique espère attirer un public friand de luxe et de confort, au beau milieu de la nature. Certains parcs proposent des Eden Cottages, de confortables maisons design construites en matériaux durables et serties dans la verdure. Le parc allemand de Bispinger Heide offre même des cabanes tout confort haut perchées, avec terrasse panoramique tutoyant la cime des arbres majestueux.
Pratique
Quelles formules ? Les bateaux maison du Center Parc De Kempervennen peuvent accueillir 4 personnes.
De quand à quand ? Toute l’année.
Prix ? De 429 euro (semaine début décembre) à 769 euro (week-end haute saison d’été) mais réductions si réservation tôt dans l’année. Compris : draps de lit, serviettes de bain, base de cuisine, livraison quotidienne du pain et du journal.
Où ? Entre Bergeijk et Valkenswaard, à 40 km de Turnhout et 17 km de Lommel.
Infos et réservations ?tel. 070 22 03 30 et www.centerparcs.be
Initiatives semblables ? sur la Meuse à Kinrooi (Botel Ophoven, tel. 089 41 85 92), sur l’Yser à Merkem-Houthulst (De Boot, tel. 058 28 70 56) et sur le Canal de Campine à Hasselt (chambres d’hôtes tel. 0476 23 29 41).
UN APRES-MIDI A TOUTE VAPEUR A TRAVERS LE MEETJESLAND

La gare de Maldegem n’est plus en service pour les passagers depuis 1959. Lorsque le transport de marchandises a également cessé, en 1988, la voie était libre pour le train à vapeur reliant Balgerhoeke à Eeklo.
Une gare entière où les amoureux des trains peuvent s’en donner à coeur joie, depuis le buffet de la gare et la salle des guichets jusqu’aux quais, avec un wagon cinéma, une foule de wagons à restaurer ainsi que les deux joyaux : un train diesel des années 50 et un véritable train à vapeur.
Durant les mois d’été, ils reprendront du service pour relier Balgerhoeke à Eeklo. Dans les wagons soigneusement restaurés, on vit une expérience hors du commun à travers le Meetjesland, en passant le canal de Schipdonk, tout en jetant un £il indiscret sur les jardinets arrière et de belles fermes.
Prendre le temps de vivre, tout simplement
Balgerhoeke est le plus ancien quartier d’Eeklo. En attendant le train, on peut se divertir en jouant à la pétanque sur l’une des trois pistes aménagées le long du quai ou bien, assis sur un banc, admirer les trains historiques et rêver du voyage à Eeklo, le terminus.
Ceux qui le désirent peuvent repartir d’Eeklo dans un train moderne : la gare se trouve à cent mètres de l’arrêt des trains diesel et à vapeur. Mais je me laisse séduire par les nostalgiques banquettes vertes du train diesel qui nous reconduit à Maldegem. A mi-chemin, nous croisons le train à vapeur, dont nous ne remarquons que maintenant la taille et l’impressionnant panache de vapeur. Derrière les vitres, les passagers sirotent tranquillement leur boisson. Ils ont bien le temps de le faire à l’aise, car c’est un véritable train touristique. Les passionnés des trains, eux, peuvent réaliser leur rêve d’enfance : se transformer en conducteur d’un jour.
Pratique
Tous les dimanches de mai à septembre inclus, parfois d’autres jours. Prix : adultes 9 euro, enfants/groupes 6 euro, familles 25 euro. Départ : Stoomcentrum, Stationsplein 8, 9990 Maldegem. Infos:
Tél. 050 71 68 52 – www.stoomcentrum.be
Et aussi :
Le Chemin de fer à vapeur des trois vallées propose le même genre d’activités. Chemin de fer à vapeur des trois vallées, chaussée de Givet, 49-51, 5660 Mariembourg.
Tél. 060 31 24 40 Les horaires figurent sur le site internet : http://cfv3v.insite-out.com/
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