© Myriam Thys

Road trip en camping-car dans l’est du Canada

Avec ses lacs, cascades, eaux vives et vastes étendues boisées, le Canada est un pays rêvé pour qui souhaite voyager en camping-car. Rouler avec ce type de mastodonte n’est pas de tout repos, mais la sensation de liberté, les grands espaces et la nature omniprésente rendent le voyage inoubliable !

Notre road trip démarre à Montréal, qui nous charme illico par son mélange bien dosé d’esprit européen et d’urban cool à l’américaine. Pour admirer des tranches d’histoire, on sillonne le Vieux-Montréal ; pour le street-art, les boutiques vintage et le parfum des croissants frais, direction Le Plateau, quartier artistique où les escaliers de secours s’accrochent aux façades victoriennes comme de la vigne vierge. L’ambiance rappelle Greenwich Village, à New York, en version francophone. Nous comparons les petits restos dont la carte se révèle aussi créative que la décoration intérieure. Il ne faut surtout pas manquer RESO, le réseau piétonnier souterrain, ville sous la ville avec ses 33 kilomètres de tunnels bordés de magasins, de cinémas et de restaurants, où les habitants échappent au froid intense en hiver.

L’appel de la nature

C’est un peu impressionnés que nous prenons possession du camping-car, mais nos doutes font vite place à une douce euphorie. Et cela reste le meilleur moyen de se plonger dans la splendide nature de la province de Québec !

Le premier jour, on s’en tient à un trajet de 200 kilomètres en direction du parc national de la Mauricie, où les 63 kilomètres du «scenic parkway» nous font longer des dizaines de lacs. Ils semblent se succéder comme autant de perles irisées. Nous rejoignons à pied la plage du lac Édouard et le point de vue au-dessus du lac Benoît. Il paraît qu’il y a des ours noirs par ici, mais nous ne croiserons que des écureuils curieux, un blaireau et quelques oiseaux timorés.

Notre site de camping se niche au milieu de la verdure, avec une table de pique-nique, un feu de camp et un barbecue dont nous faisons goulûment usage, jusqu’à ce que la fatigue due au jet-lag nous rattrape.

Forêts, lacs, ciel étoilé…

Nous suivons une route panoramique, la 155, vers Lac-Saint-Jean, à 375 kilomètres de là. Toutes vitres baissées, nous remplissons nos narines de l’odeur de pin. À Trois-Rivières, une petite ville forestière, nous croisons une femme originaire de Charleroi habitant les lieux depuis 35 ans, qui nous met malgré tout en garde contre l’accent quasi incompréhensible des habitants des environs de Lac-Saint-Jean. En chemin, nous pique-niquons au pied des Chutes-de-la-Petite-Rivière-Bostonnais, une cascade haute d’une trentaine de mètres, située à La Tuque.

À partir d’ici, nous nous enfonçons réellement en pleine nature. La rivière Saint-Maurice semble nous guider à travers le paysage parsemé de forêts, jusqu’à ce que l’on voit apparaître l’immense lac Saint-Jean qui semble se fondre dans le lointain, au-delà de l’horizon. Nous allumons un feu et sirotons un verre de vin sous un vaste ciel étoilé. Que demander de plus ?

Saguenay, un fjord imposant

À partir de Lac-Saint-Jean, le relief s’accuse nettement et les forêts se font plus denses. Nous traversons de charmants villages aux maisons de bois. Les habitants nous observent depuis leur véranda. Nous descendons vers le fjord de Saguenay par la route 172. Ce gouffre profond, creusé par les glaciers, est le seul de son genre au Québec. Les rochers à pic émergent des eaux sombres, cernés de tapis de verdure à l’infini. Ici, tout respire la sérénité.

Dans le parc national du Saguenay, nous parcourons à pied le sentier de la Statue, une solide montée qui grimpe à 440 mètres. De là-haut, le regard embrasse tout le fjord. Au coucher du soleil, the place to be est l’Anse-de-Tabatière entourée de falaises époustouflantes.

En kayak avec les baleines

Un trajet de 250 kilomètres et une courte traversée en ferry nous mènent aux Grandes-Bergeronnes, où le Saint-Laurent mêle ses eaux à celles de l’Atlantique. Chez Mer et Monde, notre guide nous explique que les courants marins froids et l’abondance du plancton attirent pas moins de treize espèces de baleines.

Nous montons à bord d’un kayak de mer… dont ces géantes ne feraient qu’une bouchée. Mais le guide nous rassure : nous resterons à distance des cétacés. Tout à coup, nous apercevons d’abord le dos, puis la queue d’un cachalot. À quelque distance, ce sont trois belugas dont la blancheur immaculée contraste avec les eaux sombres du Saint-Laurent. Magique !

Mieux connaître les peuples autochtones

Après une nuit au Camping Chutes Fraser à La Malbaie, où nous sombrons dans le sommeil au son apaisant des cascades du domaine, nous reprenons la route, cette fois la 138, vers Wendake. En chemin, à Baie-Saint-Paul, petite ville très vivante, les maisons colorées, les galeries d’art et les cafés accueillants assurent un intermède arty.

À Wendake, au musée Huron-Wendat, on apprend à mieux connaître les peuples autochtones du Canada. Quelle différence avec les réserves aux États-Unis ! Ici, la population a créé un site très abouti, culturellement, économiquement et politiquement. Dans une «long-house» traditionnelle, Dominic Ste-Marie, conteur issu de la Nation Wendat, nous parle avec passion de sa culture et des quatre clans : celui des ‘ours’ maintient l’équilibre des écosystèmes ; les ‘cerfs’ transportent des messages de village en village et les ‘tortues’ incarnent la mémoire collective, en l’absence de langue écrite. Dominic, quant à lui, appartient au clan des ‘loups’, gardiens de la paix, et il prend sa tâche très au sérieux.

Au restaurant La Traite, dont la cheffe Anora Collier est la petite-fille d’un grand chef de la Nation Wendat, nous nous régalons de recettes traditionnelles signatures, toutes en lien étroit avec la nature.

Les méandres du Mont Tremblant

Le lendemain matin, il fait frais, nos cheveux ont gardé l’odeur du feu de bois. Nous arrivons au parc national du Mont-Tremblant, le plus ancien du Québec, par une route qui serpente et dévoile des éclats de soleil filtrant poétiquement à travers des paysages d’un vert éclatant.

Au lac Chat, nous faisons du canoé sur les méandres de la rivière du Diable, au gré de rapides sillonnant entre rochers et plages miniatures. Seul le clapotis de nos rames et une chouette dans le lointain rompent le silence. Mais voilà que, tout à coup, une biche et son faon surgissent avant de s’enfuir dans la forêt. Nous ne disons rien, les lieux parlent d’eux-mêmes… Et c’est en cela que le Canada est grand.

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