route de l'olivier Turquie
Il existe 141 sortes d’huiles d’olive dans toute la Turquie. © Shutterstock

Turquie: escapade gourmande sur la route de l’olivier

Suivez-nous sur la « Route de l’olivier », dans l’ouest turc, pour des visites de sites historiques ponctuées de dégustations. Ou… l’inverse!

Considéré comme un arbre mythique et sacré, l’olivier aurait vu le jour en Turquie. Aujourd’hui, elle compte parmi les cinq premiers producteurs d’olives et d’huile d’olive au monde. Un fruit ancestral logiquement au centre de la délicieuse cuisine du pays! Là, 75% de ces arbres se trouvent sur la côte égéenne. Nous avons emprunté un morceau de la dite « Route de l’olivier », jamais bien loin de la mer, le temps d’un long week-end.

Alacati, village chic

Première étape de notre périple : Alaçati, paradis des véliplanchistes, dans la province d’Izmir. Nous prenons notre petit-déjeuner dans ce village chic et pittoresque aux maisons traditionnelles en pierres, parfois vêtues de volets bleus. Et quel festin ! Sur la table, une farandole de saveurs: olives forcément, tapenade de poivrons rouges, divers fromages, salade de concombre et tomates, rondelles de sucuk (saucisson turc poêlé aux œufs), börek (pâtisserie salée fourrée au fromage et aux herbes) ou encore une – oh combien gourmande – pâte composée de mélasse de raisin et de tahini, goûtant le beurre de cacahuètes. Pour la digestion, rien de tel qu’une balade dans les ruelles pavées, ornées de bougainvillers, en passant devant d’autres magnifiques boutique-hôtels et sur la place principale où se dresse la surprenante église-mosquée Pazaryeri : cette église construite au XIXe a ensuite été partiellement convertie en mosquée. Du coup, les deux cultes sont séparés par un rideau. C’est unique en Turquie !

L’huile d’olive, un art

Ensuite direction Urla pour y visiter le musée Köstem, plus grand au monde dédié à l’huile d’olive. A côté d’une fascinante racine d’olivier millénaire sont exposées diverses machines, presses et amphores pour évoquer l’histoire de la production de l’or vert du pays. Petite info service au passage : les panneaux explicatifs sont uniquement en anglais et en turc. Pas besoin d’être polyglotte en revanche pour profiter de l’intéressante dégustation d’huile d’olive à l’issue du parcours ! Pour encore mieux s’imprégner du passé de cette production, nous nous rendons à Clazomènes, une cité antique d’Urla. Sur ce site archéologique, on pénètre dans un atelier d’huile d’olive datant du VIe siècle av. J.-C, le plus vieux au monde. On peut même partiellement actionner le mécanisme de presse, juste à côté de cuves d’origine où l’huile était acheminée. Ca, c’était autrefois…

L’olive occupe une place de choix dans la savoureuse cuisine turque

En route vers la campagne pour découvrir une fabrique moderne d’huile d’olive vierge extra. Dans la bruyante salle de pressage aux envoûtantes effluves, le producteur nous apprend qu’il existe 141 sortes d’huiles d’olive dans toute la Turquie, avant de passer à la dégustation. Tout un art ! L’huile d’olive se sert dans un verre à chauffer dans la paume de la main pour atteindre la température idéale qui libérera tous les arômes. On hume le liquide avant d’en faire rouler une petite gorgée autour de la langue en aspirant un peu d’air entre les dents et on avale. La saveur est piquante, constate-t-on, avec une odeur d’herbe fraîche ou de tomate lorsqu’il s’agit d’huile issue d’une récolte précoce donc avant la pleine maturité des olives. Sachez que la qualité de l’huile d’olive ne se juge pas à la couleur, influencée par le sol et la météo.

Nous mangeons ensuite, dans la vieille ville d’Urla, dans un restaurant utilisant l’huile de cette fabrique qui possède 60.000 oliviers. Installée dans un ancien théâtre grec, l’enseigne Hiç Lokanta applique le concept « de la forêt et de la ferme à la fourchette ». Nous y avons bu un chardonnay bien frais – ah oui car la région est aussi connue pour son vin – avec une soupe au poisson, de l’agneau fumé et une étonnante sorte de mousse au chocolat noir et sel marin, arrosée d’un généreux filet d’huile d’olive comme exhausteur de goût. A tomber par terre !

Ephese, l’incontournable

Cap sur le splendide site d’Ephèse, tôt pour éviter la foule. Cette cité grecque antique du Xe siècle av. J.-C., était célèbre pour son temple (dont il ne subsiste qu’une colonne reconstituée) dédié à la déesse Artémis, une des sept merveilles du monde antique. La prospérité de cette cité reposant sur son port, elle connut le déclin au IIIe s. à cause de l’ensablement de celui-ci et de séismes, avant d’être définitivement abandonnée. On peut passer des heures à admirer les vestiges comme la bibliothèque de Celsius, joyau magnifiquement restauré, ou encore un immense théâtre pouvant accueillir plus de 20.000 personnes !

Avant de quitter le site, testez l’expérience immersive à 360° pour voyager dans le passé d’Ephèse, de sa fondation à son apogée. Un spectacle captivant trop court, selon nous, mais, point positif, avec un audioguide francophone pour progresser dans les trois salles.

A nous la recolte

On se replonge divinement dans le volet gastronomique du séjour avec une halte dans un minuscule village, Caferli, pour un menu au calme, à l’ombre d’oliviers quasi millénaires. Les mets locaux aussi raffinés que colorés défilent sur nos papilles alors que nous profitons d’une merveilleuse vue sur les collines avec, au fond, la mer Egée. Un moment hors du temps, idyllique… Tentez, en pousse-café, un gin infusé à l’huile d’olive. Original ! Allez, on reprend la route pour visiter une autre maison de production d’huile d’olive, à Milas, et, cette fois-ci, nous participons – certes, brièvement – à la récolte d’olives. A l’aide d’une gaule électrique, plutôt lourde pour des novices, nous faisons fièrement tomber les fruits sur une bâche étendue au sol. Pendant deux semaines d’automne, une quarantaine de personnes s’attèlent à la récolte des olives de 8.000 arbres. Elles sont ensuite nettoyées, pressées et filtrées sur place. Chouette, il est temps de goûter quelques variétés de leurs huiles extra vierges ! Rebelote pour la traditionnelle procédure de dégustation. Ici aussi, nous savourons l’huile telle qu’elle, donc sans pain. Pas besoin puisqu’il s’agit d’un « jus de fruit naturel», comme le souligne l’experte de l’enseigne.

Cuisiner a bodrum

Dernière étape: la ville de Bodrum. Le château médiéval Saint-Pierre, surplombant la mer, constitue une visite immanquable. On y découvre le musée d’archéologie sous-marine qui abrite une des plus anciennes épaves du monde ! Sont aussi exposés des amphores du Ve et VIIe siècles, des poteries, ustensiles de cuisine, lampes à huile… Et pour terminer notre séjour en beauté, rien de tel qu’un cours de cuisine en bord de mer. En sirotant un jus de mandarine – encore une spécialité régionale – nous concoctons notamment des sarmas (feuilles de vigne fourrées au riz), une crème de carottes au yaourt et des poivrons farcis au fromage de chèvre. Un délicieux repas sain, végétarien, riche en… huile d’olive, évidemment !

Où loger:

• Gaia à Alaçati, www.hotelsgaia.com/gaia-alacati
• The Marmara à Bodrum, www.themarmarahotels.com

Où manger:

• Hiç Lokanta à Urla, www.hicurla.com
• Ciy à Caferli, www.ciy.com.tr
• Memedof Fish Restaurant à Bodrum, www.memedof.com

Où déguster l’huile:

• Eminems Olive Oil Mill à Milas, www.orodimilas.com

Infos:

• GoTürkiye, www.goturkiye.com

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