Danse, musique, peinture: c’est prouvé, les activités créatives rajeunissent le cerveau

Jouer d’un instrument, peindre, répéter des pas de danse… ou même jouer à un jeu vidéo : ces activités sont souvent associées à la détente. Pourtant, elles sollicitent intensément le cerveau. Une étude internationale récente montre que les activités créatives contribuent à préserver les capacités cognitives et à ralentir le vieillissement du cerveau.

Les bienfaits des loisirs créatifs sur le cerveau ne relèvent désormais plus de la simple intuition. En octobre 2025, une équipe internationale de chercheurs du Global Brain Health Institute publiait dans la revue Nature Communications une étude majeure sur le sujet. Pour la première fois, l’impact des activités créatives sur les fonctions cognitives a été mesuré de manière objective.

Des horloges cérébrales pour mesurer l’âge du cerveau

Les chercheurs ont suivi plus de 1400 personnes issues de 13 pays. Certaines pratiquaient des activités créatives depuis de nombreuses années – du tango à la peinture ou à la musique – tandis que d’autres venaient tout juste de se lancer dans un loisir.

À l’aide de scanners cérébraux avancés et de tests de mémoire, les scientifiques n’ont pas évalué l’âge des participants sur le papier. Ils se sont intéressés à la manière dont leur cerveau fonctionnait réellement. Pour cela, ils ont utilisé des « brain clocks », ou horloges cérébrales. Ces modèles permettent d’estimer l’âge biologique du cerveau, parfois très différent de l’âge chronologique.

Des résultats qui interpellent

Les conclusions laissent peu de place au doute. Les personnes qui pratiquent régulièrement une activité créative présentent un cerveau dont le fonctionnement est biologiquement plus jeune que leur âge réel. Les régions cérébrales habituellement les plus touchées par le vieillissement cognitif semblent ainsi mieux protégées.

Parmi elles:

• L’hippocampe, qui joue un rôle clé dans la mémoire et l’apprentissage.
• Le cortex préfrontal, impliqué dans la planification, la prise de décision et le contrôle des émotions.
• Le lobe pariétal, essentiel pour l’attention et le traitement de l’information.

Autre enseignement majeur : il n’est pas nécessaire d’être un artiste chevronné pour en tirer des bénéfices. Même chez les débutants, un investissement modéré dans une activité créative suffit déjà à produire des effets positifs sur le cerveau.

La créativité pour un cerveau plus jeune

Pour mesurer ces effets, les chercheurs ont comparé notamment la structure, les connexions internes et l’activité du cerveau à celles de milliers d’autres personnes de différents âges.

L’analyse met en évidence des différences particulièrement marquées entre les participants, en fonction du type d’activité créative pratiquée:

• Danseurs de tango : leur cerveau présentait en moyenne un âge biologique inférieur jusqu’à 7 ans par rapport à leur âge réel.
• Musiciens et artistes plasticiens : l’écart observé atteignait 5 à 6 ans.
• Joueurs réguliers de jeux vidéo : leur cerveau apparaissait également plus jeune, avec une différence moyenne de 4 ans.

Créer les bonnes connexions

Des simulations complémentaires, réalisées à l’aide de « cerveaux numériques », montrent plus précisément les mécanismes à l’œuvre. Les activités créatives renforcent la coopération entre différentes régions du cerveau et rendent les réseaux neuronaux plus efficaces.

Autrement dit, la créativité entretient la plasticité cérébrale en maintenant ouvertes les « voies de connexion » du cerveau. L’information circule ainsi plus facilement, ce qui contribue à ralentir le processus de vieillissement cérébral.

Une nouvelle approche holistique

Selon les chercheurs, les activités créatives méritent une place à part entière aux côtés de l’exercice physique et d’une alimentation saine. Accessibles et peu coûteuses, elles contribuent à maintenir un cerveau jeune, résilient et en bonne santé. Bien vieillir ne se résume donc pas aux soins médicaux : la créativité, l’art et le jeu jouent également un rôle clé. Il existe d’innombrables façons de prendre soin de sa santé cérébrale par la créativité, en fonction de ses intérêts et de ses possibilités.