Témoignage: “Après le décès de mon père, j’ai appris que ma mère aimait les femmes”
Sybille pensait tout connaître de sa mère, avec qui elle partageait un lien profond. Mais à la mort de son père, elle découvre un secret bouleversant: sa mère aimait les femmes. Une vérité longtemps gardée sous silence, par peur du regard des autres.
«Ma mère a vraiment été la meilleure des mamans. Pour moi, pour ma sœur et notre petit frère, qui est né avec une déficience mentale. Cela a dû être extrêmement dur pour elle et pourtant, quand j’étais enfant, je n’ai quasi rien remarqué. Elle était toujours présente, un vrai soleil pour nous tous. Chaque soir, elle préparait les vêtements de mon père pour le lendemain et elle a toujours refusé que mon frère soit placé en institution. Ce n’est que lorsque ma sœur et moi sommes devenues adultes, et que mon frère a commencé à vivre en partie hors de la maison, qu’elle a pu prendre du temps pour elle.
Une amitié qui cachait un amour
Elle voyait énormément sa meilleure amie, Carla, une femme du voisinage qui avait perdu son mari assez jeune. Elles passaient des heures ensemble à rire et bavarder. Avec Carla, ma mère pouvait être pleinement elle-même, d’une manière tout autre qu’avec mon père, je le voyais bien. Mais je mettais cela sur le compte de leur différence de caractère.
Ma mère est quelqu’un de chaleureux et de pétillant, alors que mon père est du genre plus réservé. Il y avait de l’affection entre eux, ils s’appréciaient. Mais de l’amour, des baisers, des câlins spontanés ? Non, je n’en ai jamais vus. Tous deux étaient très attachés à leur famille. Et apparemment, ça leur suffisait.
Le jour où j’ai découvert que ma mère aimait les femmes
L’année passée, mon père est mort, trois ans après ma mère. Peu après sa disparition, j’ai eu une conversation avec ma tante José, la sœur jumelle de maman. J’en suis ressortie toute chamboulée. Elle m’a confié que ma mère aimait en fait les femmes, et qu’elle avait épousé mon père parce qu’étant donné le village où elle était née et la famille au sein de laquelle elle avait grandi, il était exclu qu’elle puisse vivre selon son cœur.
Tante José était la seule au courant. Quand les deux sœurs étaient adolescentes, José l’avait senti et deviné.
Ce moment a été un choc, mais j’ai su instantanément que c’était la vérité. J’avais 14 ans quand Carla est décédée dans un accident de voiture. Maman était anéantie par le chagrin. Comment n’ai-je pas compris alors qu’elle ne pleurait pas sa meilleure amie, mais le grand amour de sa vie ?
Et pourquoi ne s’est-elle pas confiée à moi ? Nous étions si proches ! ‘Parce qu’elle ne trouvait pas juste de vous lester d’un secret qu’elle cachait à votre père’, a répondu ma tante. Oui, ça je pouvais le comprendre. Et je remercie ma mère d’avoir accepté que sa sœur nous le dise après la mort de notre père. Et qu’elle nous ait légué une partie de sa correspondance avec Carla. Je trouve triste qu’elles aient dû vivre leur amour de manière secrète. En même temps, je suis contente qu’elle ait pu connaître un bonheur intense quand elles étaient ensemble. Et je n’en admire que plus la façon dont ma mère a toujours été là pour nous.»
Auteur: Lydia van der Weide
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