Help, je ne supporte plus son désordre !

Point de vue ménage, entre maniaque et bohème, il y a des solutions...

Souvent, ce sont les femmes qui se plaignent du comportement désordonné de leur cher et tendre. Mais la situation inverse est également vraie.

 » J’apprécie le rangement, mais pas à l’excès, raconte Thérèse Bertolami sur notre site. Mon mari, lui, est terriblement maniaque. Avec deux enfants, ce n’est pas possible. Et un jouet ou un livre qui traîne, c’est aussi la preuve qu’on vit, tout simplement. « 

Au fil des ans, les couples où l’un est maniaque et l’autre plus bohème arrivent en général à trouver un modus vivendi. Il y a toujours un petit côté imparfait chez l’autre, mais ce n’est pas une raison pour ne pas ou ne plus s’aimer. Cet équilibre patiemment atteint peut être mis en péril quand vient le moment de prendre sa pension. Du jour au lendemain, on doit vivre du matin au soir avec les différences de l’autre. Et la situation s’aggrave lorsqu’un enfant adulte vit encore au domicile familial et trouve normal de bénéficier des bons soins de sa mère, sans lever le petit doigt pour l’aider. Très souvent, les parents n’osent pas faire la moindre remarque tant ils sont heureux que leur rejeton vive toujours sous leur toit.

 » La solution est pourtant simple, explique Herman Dierickx, psychologue, spécialisé en thérapie des relations familiales. Il faut apprendre en commun à vivre avec le problème et ensuite s’appliquer à modifier petit à petit le comportement dérangeant de l’autre. « 

1. Il ou elle peut changer

 » Il faut d’abord se convaincre que notre conjoint peut changer, insiste le psychologue. En effet, certains peuvent se révéler d’une grande négligence à la maison mais témoigner d’un ordre exemplaire au travail. Celui dont le boulot nécessite une grande rigueur se laisse parfois aller à la maison. Et inversement. Les personnes désordonnées se montrent d’ailleurs souvent très efficaces dans leur travail ! Tant que personne ne fouille dans leurs affaires, il est parfois étonnant de constater avec quelle facilité ils se retrouvent dans leur fouillis. « 

2. Laisser l’autre s’épanouir

Au cours d’une vie de couple, on tente toujours de façonner son conjoint à l’image de sa propre personnalité. Bien sûr, cela ne réussit que dans des proportions très variables. Mais s’aime-t-on moins pour autant ?  » L’amour véritable, c’est laisser l’autre s’épanouir, affirme Herman Dierickx. Il faut comprendre que votre conjoint est heureux de la manière dont il vit. Et, excepté son excès de désordre ou de maniaquerie, il possède d’autres qualités que vous appréciez. Gardez-les en mémoire parce qu’elles vous aideront à relativiser le problème. « 

3. Rien de tel qu’une petite guerre des nerfs

Faut-il pour autant tout accepter ? Bien sûr que non.  » Des conjoints se ménagent souvent l’un l’autre pendant très longtemps et confondent cette attitude avec de l’amour, souligne le psychologue. En ne disant rien de peur de perdre l’autre, on finit par s’effacer totalement. L’amour ne résiste pas à la dérobade. Pour pousser son conjoint à changer, rien ne vaut une petite guerre des nerfs. En effet, il ne modifiera son comportement que s’il y trouve un intérêt. Il faut donc le confronter avec des petits problèmes qui l’amèneront peu à peu à changer d’attitude. Exemples ? Laver et repasser les vêtements qu’il a mis dans le panier à linge et oublier systématiquement ceux qui traînent. Le conjoint concerné sera ainsi obligé de s’adapter pour ne pas se compliquer la vie. « 

4. Tenir bon, mais avec humour

Votre conjoint adapte enfin son comportement mais, après quelques jours de zèle, il retombe dans ses travers et sème à nouveau le désordre partout. Ne commencez pas à bouder ou à vous énerver, cela ne sert à rien. En vous fâchant, vous obtiendrez exactement le contraire de ce que vous espérez. Arriver à ses fins est un travail de longue haleine. Un peu d’humour et quelques taquineries sont souvent souveraines. Voici quelques idées :  » Aujourd’hui, la femme de ménage ne viendra pas...  » ou  » Oh, je suis désolé, je croyais que ces affaires étaient pour la poubelle !  » Et surtout, évitez de dire sur un ton péremptoire  » J’en ai marre, ça ne peut pas continuer comme ça ! « 

5. Se réjouir du moindre progrès

Si votre conjoint est désordonné, il ne quittera jamais la salle de bain en la laissant impeccable. Il ne rangera jamais non plus ses vêtements à leur place. En revanche, il y aura progrès s’il n’abandonne plus ses serviettes humides sur le bord de la baignoire ou s’il n’encombre plus les chaises de la chambre à coucher avec ses pulls et ses pantalons. Apprenez à vous satisfaire de petites améliorations car elles constituent les prémices de la victoire finale.  » Tendre vers la perfection, c’est bien mais qui peut se vanter d’être parfait ?, interroge Herman Dierickx. La vie serait bien monotone si nous étions tous parfaits. Dans un couple harmonieux, les conjoints présentent un bel équilibre entre affinités et différences. « 

6. Dérapages autorisés

 » Mère de famille, je suis obsédée par l’ordre et la perfection « , raconte une lectrice sur notre site internet. Dès son plus jeune âge, j’ai appris à mon fils, qui a 20 ans maintenant, les vertus de l’ordre et de la discipline. Chez nous, personne ne crie ou ne s’énerve quand il cherche quelque chose. C’est un gain de temps considérable. Mon fils est conscient qu’être ordonné et discipliné lui facilite la vie aussi.  » La discipline et les solutions pratiques mises en oeuvres pour faciliter la vie en commun sont primordiales. Elles peuvent, en effet, pousser le conjoint désordonné à modifier son comportement. En revanche, cela ne sert à rien de se mettre dans une colère noire si l’un des membres de la famille les transgresse occasionnellement. Après tout, les lois ne sont-elles pas faites pour être enfreintes ? Le respect des conventions familiales est fait d’exceptions et de beaucoup de tolérance.

7. Les enfants adultes doivent obéir aux règles

 » Des parents qui ne réagissent pas si leur enfant adulte sème le dé-sordre dans toute la maison ne lui rendent pas service. C’est même une forme de désintérêt, souligne le psychologue, car à terme cela mène à des situations conflictuelles. En effet, en voulant préserver à tout prix la bonne entente avec son enfant adulte, on risque de faire payer ses frustrations à son conjoint. Et lorsque celui-ci se défend en enguirlandant copieusement son rejeton, on risque alors de prendre la défense de son enfant...

Pour éviter la guerre générale, il faut définir des règles que l’enfant adulte est prié d’observer. Le meilleur des compromis ? Dire à sa progéniture qu’elle peut disposer à sa guise de sa chambre et y vivre dans le dé-sordre le plus absolu si elle le souhaite. En revanche, partout ailleurs dans la maison, elle respectera les règles imposées par ses parents.

8. Quand la thérapie s’impose

Parfois, vivre avec un conjoint dé-sordonné est tellement insupportable que cela mène tout droit au divorce.  » C’est logique, explique le psychologue. Au fil du temps, les disputes quotidiennes pèsent de plus en plus lourd. Certains se rendent alors comptent qu’ils n’ont qu’une vie et qu’ils n’ont pas envie de la passer à ranger les affaires de l’autre. Une thérapie peut éviter d’en arriver là. Un jour, j’ai reçu un couple dont la femme était incapable de jeter quoi que ce soit. Elle gardait même les rouleaux de papier hygiénique vides, persuadée qu’ils lui serviraient un jour pour bricoler. Son mari en a eu tellement marre qu’il a décidé de faire une thérapie avec sa femme. Je leur ai proposé un compromis grâce auquel Madame s’est progressivement débarrassée d’une partie de sa collection. Mais cela ne s’est pas fait du jour au lendemain ! « 

Françoise :  » J’ai opté pour une solution radicale « 

Mon mari est vraiment bordélique, se désespère Françoise. Il transforme toutes les pièces de la maison en véritable capharnaüm à la vitesse de l’éclair. Il laisse tout traîner : ses sous-vêtements sales, ses pantalons, ses serviettes usagées... Je peux véritablement le suivre à la trace... et ranger derrière lui ! Mais il s’en fiche totalement. Face à mes récriminations permanentes, il se contente de répliquer sèchement que je râle tout le temps... Il ne me respecte pas et j’en souffre.

Depuis qu’il a pris sa pension, c’est encore pire. Il passe ses journées à la maison, avec le résultat que l’on imagine. Jusqu’il y a peu, je vivais dans la hantise que quelqu’un passe nous dire bonjour à l’improviste. J’ai désormais opté pour une solution radicale. J’ai déménagé la télévision dans son bureau. Là, il peut faire ce qu’il veut. Je n’y mets plus les pieds ! Je me suis installé une deuxième télé dans l’ancienne chambre à coucher de notre fils. Grâce à cela, le living est plus ou moins en ordre et je n’ai plus honte d’accueillir des visiteurs. Je suis pourtant convaincue qu’il pourrait changer, s’il le voulait vraiment. Il pourrait prendre exemple sur son fils. Il était pire que lui. Mais depuis qu’il est marié, il est transformé. J’aime mon mari et j’espère du fond du coeur qu’il se reconnaîtra à travers mon témoignage... Cela le poussera peut-être à changer !

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