
Cancer des ovaires: 5 faits essentiels que chaque femme devrait connaître
Peu connu du grand public, le cancer de l’ovaire touche principalement les femmes après la ménopause. Malheureusement, il est encore trop souvent diagnostiqué à un stade avancé. Voici 5 informations cruciales à retenir sur cette maladie silencieuse.
Chaque année, environ 753 femmes en Belgique se voient diagnostiquer un cancer de l’ovaire. Dans de nombreux cas, ce diagnostic n’est posé qu’au moment où la tumeur a déjà atteint un stade avancé (stade III ou IV). La raison? Des symptômes discrets, peu spécifiques, qui passent facilement inaperçus.
Des signes discrets à ne pas négliger
Le Dr Guy Orye, gynécologue à l’hôpital Jessa, explique: « Le cancer de l’ovaire est particulièrement difficile à dépister précocement. Dans les premières phases, il se manifeste rarement. Et lorsque des signes apparaissent, ils sont souvent si vagues – comme des ballonnements ou des troubles digestifs – qu’ils n’alertent pas immédiatement la patiente. D’où l’importance d’un suivi gynécologique régulier et d’une vigilance accrue face aux signaux d’alerte. »
Pour sensibiliser le public, le groupe de soutien Esperanza, en collaboration avec la société biopharmaceutique AstraZeneca, a lancé une campagne d’information à l’occasion de la Journée mondiale du cancer de l’ovaire.
5 faits à connaître
- Un frottis ne détecte pas le cancer de l’ovaire. Contrairement à certaines idées reçues, cet examen permet de dépister le cancer du col de l’utérus, mais pas celui de l’ovaire.
- La maladie est souvent diagnostiquée tardivement. Dans de nombreux cas, le cancer est déjà à un stade avancé au moment du diagnostic.
- Un dépistage précoce facilite considérablement le traitement. Plus il est identifié tôt, plus les chances de guérison sont importantes.
- Des symptômes à surveiller de près (souvent banalisés, ils doivent pourtant inciter à consulter):
- ballonnements persistants,
- sensation rapide de satiété,
- douleurs abdominales récurrentes,
- troubles urinaires.
- Une prise de conscience peut sauver des vies. Une meilleure connaissance des symptômes permet une intervention plus rapide.
Le contrôle gynécologique annuel: un réflexe essentiel
Le cancer de l’ovaire concerne majoritairement les femmes de plus de 50 ans, ce qui souligne l’importance d’un suivi préventif à tout âge. Selon le Dr. Sofie Joris, oncologue médicale à l’UZ Brussel: « Le cancer de l’ovaire survient principalement chez les femmes ménopausées, et dans ce groupe d’âge, on est souvent moins rigoureuse en matière de suivi gynécologique. Comme il n’existe pas de test de dépistage, un contrôle de routine annuel chez le gynécologue est donc une précaution judicieuse. »
Des symptômes fréquents comme ceux mentionnés ci-dessus, souvent considérés comme anodins, peuvent en effet entraîner des retards importants dans le diagnostic. Des études montrent qu’en moyenne, il s’écoule 6 mois entre l’apparition des premiers signes et l’établissement du bon diagnostic. En Belgique, l’âge moyen au moment du diagnostic est de 67 ans.
L’espoir grâce à de nouveaux traitements
Prof. Dr Toon Van Gorp, gynécologue-oncologue, UZ Leuven : « Trop souvent, le traitement débute alors que le cancer est déjà bien avancé. Mais nous avons aujourd’hui accès à des thérapies innovantes, ciblées, qui améliorent la survie et parfois même la guérison. La recherche avance, et nous poursuivons le combat avec détermination. »
Parmi les avancées majeures: les tests génétiques. Ces outils permettent d’adapter le traitement au profil de chaque patiente, améliorant ainsi la prise en charge.
Dr Liselore Loverix, clinical fellow en oncologie gynécologique au Jessa/UZ Leuven: « Grâce à une meilleure compréhension des mécanismes génétiques de la maladie, nous pouvons désormais identifier très tôt les patientes susceptibles de bénéficier des nouveaux traitements. Cela nous permet d’agir rapidement et efficacement. C’est un grand pas vers une approche plus personnalisée dans la lutte contre cette maladie agressive.»
Bien que des défis subsistent, les recherches en cours et les avancées cliniques promettent un avenir meilleur pour les personnes touchées par le cancer de l’ovaire.
Un dépistage plus rapide
« Grâce aux progrès de la recherche et à de nouveaux médicaments, les perspectives de survie se sont considérablement améliorées ces dernières années », reconnaît Sonia Rademaekers, présidente d’Esperanza. « Mais il reste crucial de mieux repérer les signaux d’alerte et d’orienter rapidement les femmes vers des centres spécialisés. C’est pourquoi nous soutenons pleinement cette campagne : elle donne de l’espoir et contribue à améliorer la qualité de vie des femmes concernées. »
« Grâce à une recherche scientifique plus ciblée et à de nouveaux médicaments, les chances de survie des patientes atteintes d’un cancer de l’ovaire ont effectivement fortement augmenté ces dernières années », reconnaît Sonia Rademaekers, présidente d’Esperanza.
« Mais il reste encore beaucoup à faire pour mieux et plus rapidement dépister les symptômes, et orienter plus rapidement les patientes vers des centres de référence spécialisés. C’est précisément la raison pour laquelle Esperanza soutient cette campagne avec conviction. Nous entretenons un engagement fort envers les femmes touchées par cette maladie et souhaitons contribuer activement à des actions de prévention. L’objectif : leur offrir des perspectives d’avenir plus sereines et une meilleure qualité de vie. »
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