Au cœur du glacier d’Aletsch, la Suisse préservée qui fait rêver

Villages sans voitures, forêts d’arolles centenaires et le plus grand glacier d’Europe! Dans le Valais suisse, le domaine d’Aletsch Arena offre une parenthèse rare où les panoramas, telles des toiles vivantes, se nourrissent d’air pur.

Avec ses 22 kilomètres, le glacier d’Aletsch est le plus long des glaciers alpins. Veillé par une série de sommets à plus de 4000 m – l’Eiger, le Mösnch et la Jungfrau –, il s’étire en rubans dessinés par deux moraines médianes. Le site est inscrit dans son entièreté sur la liste du patrimoine mondial, et c’est bien dans cet esprit de protection que l’on vit ici toute l’année.

Dans cette région du Valais, on sent les habitants littéralement amoureux de la nature qui les entoure. Une nature grandiose, qu’ils mettent un point d’honneur à respecter. À tel point que les véhicules à moteur n’ont pas droit de cité dans les villages d’altitude. Résidents comme voyageurs doivent laisser leur voiture dans la vallée du Rhône. Débute ensuite un voyage pas comme les autres: pour rejoindre le village de Bettmeralp, par exemple, il faut se rendre à la Betten Station, y stationner puis grimper dans la benne, direction les nuages.

Arrivé en haut, changement de paysage mais aussi changement de rythme: ici on marche et on skie. Seule concession aux moteurs, quelques taxis chenillettes transportent les moins valides, les bagages ainsi que les approvisionnements pour tous les restaurants, épiceries, boulangeries, bars et boutiques que compte ce village très vivant.

Mobilité douce et villages d’altitude

En hiver, les rues ne sont jamais dégagées. Et c’est pour une bonne raison, puisqu’elles servent aussi de pistes de ski pour rejoindre les remontées et les logements. Dans cette région si atypique, les habitants ont l’habitude de vivre au rythme des rotations de la télécabine qui fonctionne de très tôt le matin à tard le soir.

Les enfants du village – où vivent 350 habitants à l’année – la rejoignent en skis pour aller à l’école! Jadis, la montée se faisait à dos de mulet depuis Blatten dans la vallée. Si la modernité a amélioré les transports, les alpages vivent encore aujourd’hui au rythme des transhumances. L’été, le lait est utilisé pour la fabrication des fromages. Et l’hiver laisse la place aux skieurs. Perché sur le haut plateau ensoleillé valaisan, ce domaine jouit d’un ensoleillement qui laisse rêveur, avec 300 jours de soleil en moyenne par an.

Bettmeralp, c’est l’image même du village alpin rêvé, avec ses vieux chalets de bois tanné par les éléments et les années, ses ruelles en pente et, en toile de fond, les plus hauts sommets valaisans.

Petite pause ensoleillée entre deux escapades.

La benne est le seul moyen de transport possible.

Du chalet aux pistes, ici, c’est direct!

Paysages grandioses et plaisir du ski à Belalp.

Un domaine skiable entre ciel et glace

Relié aux stations voisines de Riederalp et Fiescheralp, le domaine skiable s’étend sur une centaine de kilomètres de pistes et monte jusqu’à près de 3000 m. Pour embrasser le glacier d’Aletsch d’un seul coup d’oeil, il faut prendre les remontées vers plusieurs points de vue perchés sur les hauteurs. Les meilleurs skieurs se doivent de tester la piste noire au départ de l’Eggishorn. Elle offre les vues les plus sensationnelles sur le glacier.

Quand le soleil se couche derrière les crêtes, Bettmeralp se transforme. Les chalets s’illuminent doucement et les étoiles se mettent à scintiller dans un ciel pur. Certains soirs, on peut même apercevoir la voie lactée. Et les plus courageux peuvent s’aventurer en randonnée nocturne, pour une expérience hors du temps.

Une station isolée dans la montagne, loin du tourisme de masse

Pour rejoindre Belalp, plus à l’ouest, même topo : il faut laisser son véhicule à Blatten et emprunter la télécabine. Petite différence pour les valises, que l’on confie à un bagagiste, et qui seront livrées à votre adresse par motoneige. Arrivé à 2000 m, on inspire un grand coup avant de s’extasier face à ce panorama incroyable qui s’ouvre sur les sommets du Valais. Amoureux de quiétude et d’espaces préservés, bienvenue dans une autre dimension!

Pour rejoindre le petit village, il faut encore marcher 15 minutes, dans un silence où seul résonne le crissement des pas dans la poudreuse. Puis apparaissent les chalets aux toits écrasés de neige. À la différence de Bettmeralp, il ne faut pas oublier d’amener ses victuailles car ici, pas de commerce. Juste un bar-restaurant et une terrasse sur les pistes.

C’est un fait, Belalp s’adresse aux amoureux de la montagne qui recherchent l’authenticité, loin des foules et du tumulte des grandes stations. Pour la petite histoire, on nous explique que c’est ici que les Anglais ont inauguré le concept de “sommet en porteur”. Les plus aisés se faisaient en effet porter jusqu’en haut de la montagne pour admirer la vue imprenable sur le glacier et les sommets.

Eggishorn, une descente noire mythique entre les sommets.

Pain et fromage fondu, le duo parfait après le ski.

À Bettmeralp, les rues ne sont jamais dégagées.

Terrasse de Belalp avec vue sur une partie du Valais

Raclette valaisanne après le ski

Les remontées n’étant qu’à quelques dizaines de mètres, on quitte tranquillement son logement skis aux pieds. À l’instar de Bettmeralp, Belalp mise sur la diversité: pistes douces pour les débutants, descentes techniques pour les confirmés, snowpark pour les freestylers et zones ludiques pour les familles.

Avec une moyenne annuelle de plus de trois mètres de neige naturelle, la station garantit des conditions optimales tout au long de la saison. Son orientation plein sud assure un ensoleillement exceptionnel, idéal pour les pauses en terrasse en altitude. Un vrai petit trésor alpin qui ravira autant les skieurs que les contemplatifs.

Un dernier conseil : ne quittez pas cette magnifique région sans goûter à la raclette valaisanne, bien parfumée, et à la croûte au fromage servie dans quasi toutes les auberges de village.