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Bien vieillir chez soi, un état d’esprit

On peut adapter son logement pour éviter les accidents domestiques. Il est possible de bénéficier d’une kyrielle d’aides à domicile pour se libérer de certaines tâches ménagères. Mais rester chez soi demande aussi une certaine gymnastique de... l’esprit. Psychologie et dédramatisation !

L’Institut Montaigne de Paris estime dans son étude « Bien vieillir à domicile », que les besoins pour rester chez soi sont tout d’abord d’ordre psychologique.« Car en demeurant dans un environnement familier, la personne est plus à même de continuer à garder la maîtrise de ses choix, à parler, et à se confier. Il peut aussi conserver la possibilité de transmettre son patrimoine. Des besoins sociologiques ensuite, dans la mesure où rester chez soi lui permet de demeurer à proximité d’individus (famille, amis, voisins, commerçants, etc.) et de lieux qui lui servent de repères. »

Le sociologue Michel Billé, entre autres auteur de « La chance de vieillir » (Ed. Harmattan) estime qu’il faut, pour rester chez soi dans un bon état d’esprit, « dédramatiser le vieillissement, montrer qu’il n’est pas une fin et qu’on peut continuer à faire des choses. » Dédramatiser ? Ce n’est pas toujours simple. Le paradoxe guette. Car, « la situation de dépendance assigne une place dépréciée au moment où, devenue très âgée, la personne a le plus besoin de se sentir reliée et interdépendante », estime le sociologue. Bien vieillir chez soi demande donc de préserver sa santé psychologique, de continuer à entretenir ses aptitudes cognitives et émotionnelles. Certains problèmes de la vie comme une chute peuvent bouleverser rapidement les parents âgés et mettre leur santé psychologique en péril.

Une coiffeuse à domicile empathique ?

Mais alors, que faire pour éviter cet écueil en particulier pour les personnes isolées ? Aristote avait déjà cerné que l’homme est un animal social. Pour garder la tête sur les épaules, il est donc essentiel de discuter avec ses proches. Savoir communiquer tout en étant bien entouré permet de trouver la solution à une majorité des problèmes. Comment procéder ? Par exemple en gardant une place pour la famille et en particulier pour les (arrière) petits-enfants. Transmettre ses connaissances est un excellent moyen d’y parvenir et de garder l’esprit vif. Et ce, que ce soit en racontant un épisode de sa vie ou en divulguant son savoir-faire sous la forme d’une bonne recette de crêpes. Certes, il n’est pas de bon ton d’avouer sa solitude et de dire « venez me voir ». Mais les relations familiales, tout comme l’amitié d’ailleurs, cela s’entretient.

L’ampleur du réseau social sera un frein important à la solitude. Alors, si vos parents très âgés n’arrivent pas à maintenir ce lien social, donnez-leur un petit coup de pouce. Prenez un peu de votre temps pour l’organiser. Parfois, simplement, une coiffeuse à domicile empathique et bavarde peut apporter quelques rayons de soleil dans une journée qui aurait pu être grisâtre. Sa visite ou celle du petit neveu marrant, c’est aussi une question de santé. Et c’est tout sauf futile. Des études ont prouvé que combattre la solitude réduit le stress. La solitude, selon ces études, augmente le risque de mortalité pour la porter au niveau de celle des fumeurs. L’isolement mental serait même deux fois plus dangereux que l’obésité !

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