Intéressant pour un premier essai, Solja Krapu a une écriture claire et plaisante, elle joue élégamment avec les mots, fait sourire et même rire parfois car son héroïne est une caricature de la femme modèle.
Eva-Lena est parfaite, ordonnée, organisée et si prévisible qu’elle en devient ennuyeuse pour son entourage. Son mari ne la regarde plus, ses enfants sont indifférents mais sa maison est si propre qu’on mangerait par terre. Pas un grain de poussière, pas un verre qui traîne, des menus prévus des semaines à l’avance, des tenues simples mais surtout pratiques forment son petit monde. Une seule chose compte encore pour elle, son travail d’enseignante où elle ne se sent pas appréciée à sa juste valeur mais heureusement pour elle, elle a le sens du sacrifice. La routine est son quotidien. Cette femme psycho rigide qui ne supporte pas la moindre transgression à son planning va vivre une aventure hors du commun. Eva Lena a voulu prendre de l’avance sur son planning et bizarrement, la porte du local à photocopies de son lycée se referme sur elle. La voilà coincée, enfermée un vendredi soir alors que tout le monde est déjà parti. Et dire que son portable est malencontreusement resté sur la table du salon. Evidemment personne ne sait où elle est et l’attente se révèle longue, très longue. Est-elle là pour tout le week-end sans nourriture, sans eau, sans possibilité de...
Petit à petit elle va repenser sa vie et faire voler en éclat son univers si étroit.
Ce petit roman vous fait passer un moment divertissant ce qui est toujours bien agréable.
« Hors-service » de Solja Krapu, éditions Gaïa, 272 p.
