
Les cyclistes ont-ils tous les droits ?
Les cyclistes, « usagers faibles », ont des droits et des obligations spécifiques. Mais en la matière, les idées toutes faites ont la vie dure. Alors, vrai ou faux ? 7 affirmations sous contrôle.
Contenu :
– Les cyclistes doivent emprunter les pistes cyclables : VRAI
– Les cyclistes peuvent rouler à plusieurs de front sur la route : FAUX
– Les zones protégées sont interdites aux cyclistes : FAUX
– Pour tourner, je dois tendre le bras, mais uniquement quand c’est possible : VRAI
– Rien n’interdit à un cycliste de téléphoner en roulant : FAUX
– L’éclairage fixe sur les vélos n’est plus obligatoire : VRAI
– A vélo, je peux emprunter les sens interdits : VRAI
Les cyclistes sont des usagers de la route comme les autres. Vous devez donc être correctement équipé et respecter la législation routière.
Les cyclistes doivent emprunter les pistes cyclables : VRAI
Le cycliste doit, en principe, emprunter la piste cyclable à droite de la chaussée. Mais, précise l’article 9 du Code de la route, uniquement lorsqu’elle est » praticable « . Or, l’entretien et la sécurité des infrastructures réservées aux cyclistes laissent souvent à désirer : trous, dalles descellées, végétation intempestive... contraignent souvent les cyclistes à descendre sur la chaussée.
Si vous ne disposez pas d’une piste cyclable praticable, vous pouvez circuler sur la chaussée, sauf autoroutes, voies rapides et autres voies spécifiquement interdites aux vélos par un panneau (blanc cerclé de rouge et portant le dessin d’un vélo). Vous pouvez aussi emprunter les accotements et les parkings à condition de tenir votre droite et de céder la priorité aux autres usagers. Et, en dehors des agglomérations, vous pouvez emprunter les trottoirs et autres accotements en saillie réservés aux piétons.
Les cyclistes peuvent rouler à plusieurs de front sur la route : FAUX
Le droit de rouler l’un à côté de l’autre est probablement une des règles qui souffrent le plus d’approximations. Faisons donc clairement le point.
Sur une piste cyclable, vous pouvez rouler de front à autant que le permet la largeur de la piste, à condition de ne pas gêner les autres usagers. Si, en l’absence de piste cyclable, vous roulez sur la chaussée, vous pouvez toujours rouler à deux de front, mais jamais plus, et vous devez vous remettre en file :
- en agglomération : si rouler à deux empêche de croiser un autre usager
- hors agglomération : si rouler à deux empêche de croiser un autre usager ou si un véhicule approche par derrière.
Autrement dit, dans les limites précitées, vous pouvez donc, en agglomération, rouler à deux de front sur la chaussée, même si vous empêchez ainsi des automobilistes de vous dépasser. Mais évidemment, rien ne vous empêche de faire preuve de courtoisie et de vous remettre un moment en file pour laisser le passage aux véhicules qui vous suivent.
Si votre groupe compte au moins 15 cyclistes, il bénéficie de certaines facilités, mais a des obligations supplémentaires :
- vous n’êtes pas obligé d’emprunter les pistes cyclables
- vous pouvez rouler à deux de front à condition de rester groupés et de ne pas occuper plus de la largeur d’une bande de circulation ou la moitié de la largeur de la chaussée
- à partir de 50 cyclistes, vous devez être accompagnés de deux » capitaines de route » et de deux véhicules d’escorte surmontés d’un panneau signalant votre groupe.
Les zones protégées sont interdites aux cyclistes : FAUX
Les cyclistes ont le droit de circuler dans les zones 30 et les zones résidentielles. Mais, comme tout conducteur, ils doivent veiller à respecter le code de la route et redoubler de prudence en présence d’usagers plus vulnérables tels que les piétons et plus particulièrement, les personnes âgées et les enfants. Par contre, les rues piétonnières ne sont accessibles aux cyclistes que si un panneau placé à l’entrée les y autorise.
Pour tourner, je dois tendre le bras, mais uniquement quand c’est possible : VRAI
Avant 1991, il existait une obligation absolue pour les cyclistes de tendre le bras quand ils voulaient changer de direction. Mais cette règle créait parfois des situations dangereuses. Il vaut en effet mieux tenir son guidon à deux mains lorsque la route est dégradée, les conditions atmosphériques sont mauvaises, on transporte des bagages (mal chargés)... Autant de raisons qui ont justifié la transformation de l’obligation absolue de tendre le bras en cas de changement de direction par l’obligation de le faire uniquement lorsque c’est possible.
Conseil : Si tendre le bras pour signaler que vous souhaitez changer de direction risque de vous mettre en danger, essayez en tous cas d’établir un contact visuel avec le conducteur de la voiture ou autre usager de la route pour vous assurer qu’il est conscient que vous allez faire une manoeuvre.
Rien n’interdit à un cycliste de téléphoner en roulant : FAUX
Circuler à vélo requiert votre pleine attention. Pour protéger les cyclistes contre eux-mêmes, le législateur leur interdit donc, comme aux usagers motorisés, de téléphoner pendant qu’ils roulent à vélo... sauf s’ils disposent d’un kit mains libres. Mais, s’il est vrai que le marché commercialise de tels systèmes spécialement adaptés au vélo, nous ne pouvons que vous conseiller de vous arrêter sur le bord de la route pour prendre un appel sur votre gsm.
L’éclairage fixe sur les vélos n’est plus obligatoire : VRAI
Depuis l’arrêté royal du 18 mai 2006, les cyclistes peuvent utiliser des feux clignotants au lieu des traditionnels feux fixes pour se rendre visibles sur les routes. Vous avez en outre le choix de l’endroit où vous les fixez : sur le vélo, sur votre corps, sur vos vêtements ou votre sac à dos. L’important est qu’ils soient visibles sur les routes. Finis donc, le phare blanc fixe à l’avant, le feu rouge fixe à l’arrière et la dynamo actionnée à la force des mollets.
Attention ! Les autres prescriptions de sécurité restent d’application : votre vélo doit obligatoirement être équipé de catadioptres à l’avant, à l’arrière, sur les pédales et les rayons des roues ou les flancs des pneus.
Sauf s’ils circulent la nuit, les vélos d’enfant, les vélos de course et les VTT ne doivent pas être munis de feux, de catadioptres et de signalisation latérale.
à vélo, je peux emprunter les sens interdits : VRAI
Mais pas de manière absolue. Depuis plus de dix ans, les SUL (sens uniques limités) permettent aux cyclistes d’emprunter les sens interdits et donc, de rouler à contresens. L’expérience montre qu’ils peuvent ainsi éviter de fatigants détours et des artères à grand trafic, plus dangereuses.
Depuis le 1er juillet 2004, les sens uniques sont obligatoirement ouverts à contresens aux cyclistes à condition que :
- la vitesse maximale autorisée n’y dépasse pas 50 km/h
- la largeur libre (hors stationnement) soit de 3 mètres au moins
- des raisons de sécurité ne s’y opposent pas (par exemple, il existe un virage sans visibilité).
Lorsqu’ils répondent à ces conditions, les sens interdits sont signalés par un panneau rectangulaire blanc placé sous le panneau de sens interdit. Seuls ceux-là sont accessibles aux cyclistes.
Plus d’info :
- L’IBSR ( Institut belge pour la sécurité routière) a publié » Les cyclistes et le code « , une brochure de plus de 40 pages qui explique les règles principales du code de la route s’appliquant aux cyclistes et donne des conseils de conduite préventive.
IBSR, chaussée de Haecht, 1405, 1130 Bruxelles,tel. 02 244 15 11, www.ibsr.be - Le GRACQ (Groupe de recherche et d’actions des cyclistes quotidiens) intervient auprès des pouvoirs publics et privés en vue d’obtenir des conditions de circulation et de stationnement plus sûres et plus commodes pour les cyclistes.
Gracq, rue de Londres 15,1050 Bruxelles,tel. 02 502 61 30, www.gracq.org - Pro Vélo , asbl du Gracq, est un prestataire de services qui organise des vélo-tours guidés, des formations dans les écoles, des événements, des locations de vélos...
- Pro Vélo, rue de Londres 15,1050 Bruxelles, tel. 02 502 73 55, www.provelo.org
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