Comment épargner pour ses petits-enfants en Belgique? 5 solutions à connaître
Si vous souhaitez mettre de l’argent de côté pour vos petits-enfants, il existe différentes formules d’épargne et de placement. Une attention au rendement, aux frais et aux conséquences fiscales vous permettra de le faire de manière avisée.
Vos petits-enfants sont vos petits chéris à qui vous avez peut-être envie d’offrir des cadeaux sous forme d’argent. Si l’argent liquide reste la manière la plus fiscalement avantageuse de le faire, vos petits-enfants peuvent être tentés de le dépenser aussitôt et entièrement, sans plus rien avoir à glisser dans leur tirelire. Si vous ne voulez pas qu’ils dépensent tout à chaque fois, ou si vous voulez les aider à ne pas le faire, il existe des formules qui permettent d’épargner et de placer à long terme. Il faut juste être attentif au rendement, aux frais et aux conséquences fiscales. Pour vous guider, voici 5 formules avec leurs avantages et inconvénients.
Formule 1: Un compte d’épargne à votre propre nom
Comment ça marche?
Vous ouvrez un compte à votre nom auprès d’une banque et y versez chaque mois un montant fixe.
Quels sont les avantages?
- Vous conservez l’entière maîtrise de l’argent destiné à votre petit-enfant, et vous décidez vous-même du moment où vous lui remettrez les fonds.
- Vous pouvez y puiser quand vous voulez pour faire face à un éventuel besoin urgent de liquidités.
Et les inconvénients?
- Le taux d’intérêt d’un compte d’épargne est particulièrement faible. Au moment où nous écrivons ces lignes (novembre 2025), le meilleur taux offert sur un compte d’épargne ordinaire est de 2,85%. Mais il s’agit d’un compte sur lequel vous ne pouvez verser que 500 ou 600 € par mois.
- Vous n’avez aucune garantie que l’argent parviendra bien à votre petit-enfant. Rien ne garantit en effet que cet argent lui reviendra à votre décès : vos enfants hériteront d’abord. Dans votre planification successorale, vous pouvez prévoir par testament que les fonds reviendront plus tard à votre petit-enfant, mais la démarche reste lourde.
- À votre décès, vos héritiers devront payer des droits de succession. Ce compte d’épargne fera partie de votre succession globale, même si le montant reste raisonnable puisqu’il s’agit d’une transmission en ligne directe.
Astuce
L’outil de comparaison des comptes d’épargne de Wikifin vous permet d’évaluer le rendement de presque tous les comptes d’épargne belges.
Formule 2: un compte d’épargne au nom de votre petit-enfant
Comment ça marche?
De nombreuses banques et même des compagnies d’assurance proposent de tels comptes permettant d’épargner au nom d’un petit-enfant avant même sa naissance. Le compte reste alors au nom des parents jusqu’à la naissance du bébé, puis devient un compte jeunesse au nom de l’enfant.
Quels sont les avantages?
- En cas de décès, vous avez la certitude absolue que l’argent revient bien à votre enfant ou petit-enfant, puisqu’il est inscrit à son nom.
- Le compte étant au nom de votre petit-enfant, il reste hors succession à votre décès. Il ou elle ne devra donc pas payer de droits de succession. Mais attention : si vous décédez dans les cinq ans après avoir effectué les versements, il est possible que ces montants soient considérés (en Wallonie, à Bruxelles et en Flandre) comme une donation indirecte. Votre petit-enfant devra alors payer des droits de succession.
Et les inconvénients?
- Un faible taux d’intérêt.
- Le compte est au nom de votre petit-enfant. Une fois majeur, vous perdez tout contrôle : il ou elle peut utiliser les fonds comme bon lui semble.
- Si vous êtes confronté à un problème financier imprévu et avez besoin de récupérer l’argent, la banque pourrait exiger l’autorisation du juge de paix.
Formule 3: un compte d’épargne avec stipulation pour autrui
Comment ça marche?
Avec ce compte assorti d’un tiers bénéficiaire – une formule intermédiaire – vous ouvrez un compte ordinaire à votre nom. Vous y ajoutez une clause composée de deux éléments : vous désignez votre petit-enfant comme bénéficiaire, et vous fixez la date à partir de laquelle il ou elle pourra disposer du capital épargné. Cette date peut donc être postérieure à sa majorité.
Un compte d’épargne au nom de votre petit-enfant reste hors succession.
Quels sont les avantages?
- Ce compte vous offre beaucoup plus de contrôle : vous choisissez vous-même la date à laquelle votre petit-enfant pourra accéder aux fonds.
- Vous conservez en outre une grande flexibilité. Tant que la date finale n’est pas atteinte, vous pouvez adapter la date ou le bénéficiaire en fonction de son comportement, de ses besoins, de votre ressenti… Vous pouvez même décider de ne finalement pas remettre l’argent.
- Si nécessaire, vous pouvez retirer vous-même des fonds, sans demander l’accord du juge de paix.
Et les inconvénients?
- Un faible taux d’intérêt.
- Toutes les banques ne proposent pas ce type de compte.
- À votre décès, le compte est bloqué jusqu’à la date prévue. Le capital reste donc immobilisé, et votre petit-enfant pourrait devoir patienter encore plusieurs années avant d’y accéder.
- Si votre petit-enfant reçoit l’argent à la date fixée mais que vous décédez dans les cinq ans après les versements, le fisc pourrait considérer les montants comme une donation indirecte. Votre petit-enfant devra alors payer des droits de succession, qui seront modérés car en ligne directe.
Formule 4: un plan de placement au nom de votre petit-enfant
Comment ça marche?
Si vous voulez obtenir un rendement supérieur aux 2,85% maximum d’un compte d’épargne, il faut investir en actions. Cela semble plus risqué, mais le risque est limité si vous investissez à long terme (plus de dix ans). Un plan de placement proposé par une banque, un courtier ou une compagnie d’assurance est une formule pratique.
Vous versez chaque mois un montant sur le compte-titres au nom de votre petit-enfant. Vous choisissez un plan, un fonds ou un portefeuille, et chaque mois le montant fixé est automatiquement investi selon votre choix : actions, obligations, trackers ou combinaison de produits.
Quels sont les avantages?
- Vous diversifiez intelligemment les investissements de votre petit-enfant, sans y consacrer trop de temps.
- Le rendement est nettement plus élevé que celui d’un compte d’épargne, puisqu’il s’agit d’un placement à long terme.
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Et les inconvénients?
- Toutes les banques, compagnies d’assurance ou plateformes de courtage ne permettent pas d’ouvrir un plan de fonds au nom d’un mineur.
- Si l’argent investi provient du compte de l’enfant, seules les solutions défensives sont autorisées. Pour des produits plus dynamiques, il vous faudra l’autorisation du juge de paix, une démarche lourde.
- Le compte étant au nom de votre petit-enfant, vous perdez tout contrôle lorsqu’il devient majeur.
- Le fisc peut considérer chaque versement comme une donation indirecte : si vous décédez dans les cinq ans, votre petit-enfant devra payer des droits de succession.
- Tenez compte des frais d’entrée (0 à 2,5%) et des frais de gestion annuels facturés par la banque, le courtier ou l’assureur.
- Tenez compte de la taxe sur les plus-values (10%) qui s’applique depuis 2026.
Formule 5: un plan de placement à votre nom/via un tiers bénéficiaire
Comment ça marche?
Comme pour un compte d’épargne, vous ouvrez un plan de placement financé par une somme provenant d’un compte à votre nom. Vous répartissez alors vos investissements entre des dizaines d’actions et d’obligations, limitant ainsi les risques. Si vous optez pour un plan d’investissement d’une compagnie d’assurance, vous pouvez désigner un bénéficiaire en cas de décès – en l’occurrence votre petit-enfant.
Quels sont les avantages?
- Vous gardez le contrôle total sur les sommes.
- La clause de tiers bénéficiaire est aussi possible, offrant une solution intermédiaire flexible: vous choisissez le bénéficiaire ainsi que le moment où votre petit-enfant pourra accéder au portefeuille.
Et les inconvénients?
- Les fonds sont sur un compte à votre nom et intègrent donc votre succession : votre petit-enfant devra payer des droits de succession.
- Tenez compte des frais d’entrée et des frais de gestion annuels.
- Tenez compte de la taxe sur les plus-values (10%) depuis 2026.
Auteur: Johan Lambrechts
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