© UZ Gent

Diagnostic plus rapide du cancer de la peau sans ponction ni délai d’attente

Pour certaines formes superficielles de cancer de la peau, il n’est plus nécessaire d’attendre des semaines le résultat d’une biopsie après une suspicion de la maladie. Le service de dermatologie de l’UZ Gent utilise depuis peu un nouvel appareil qui permet de poser le diagnostic en une demi-heure seulement, sans ponction ni intervention.

Outre l’ULB Erasmus (Bruxelles), l’UZ Gent est, pour l’instant, le seul hôpital en Belgique à utiliser cette technique pour les patients atteints d’un cancer de la peau. Ce nouveau microscope à balayage, le microscope confocal à balayage laser VivaScope 3000, se concentre principalement sur les cellules de l’épiderme. Il s’agit de la couche supérieure de la peau. Grâce à des faisceaux laser, le microscope scanne les points potentiellement suspects de la peau et affiche immédiatement sur l’écran ce qui ne va pas dans les cellules. Le dermatologue peut ainsi déterminer très précisément s’il s’agit d’une tumeur maligne et quel est le traitement le plus approprié. L’examen est indolore et ne fait appel à aucune radiation nocive.

Formes superficielles

« Nous appliquons cette technique aux formes superficielles de cancer de la peau », explique le Dr Isabelle Hoorens, dermatologue. « Pensez à un carcinome basocellulaire, qui est le cancer de la peau le plus courant, ou à un lentigo maligna. Environ 35% de tous les cancers de la peau peuvent faire l’objet de ce nouveau dépistage. Même pour certaines formes très rares, comme la maladie de Paget extramammaire, la technique est très utile. »

Fini les piqûres et l’attente

Tous ceux qui en ont fait l’expérience savent que le diagnostic d’un cancer de la peau est souvent un processus très éprouvant pour les nerfs. Après un premier examen, le dermatologue effectue une biopsie sous anesthésie pour examiner la tache. S’ensuit une période d’attente pour l’analyse du tissu en laboratoire. Au bout d’une à deux semaines, le diagnostic est enfin communiqué par téléphone et un nouveau rendez-vous est fixé pour discuter du traitement. Avec la nouvelle technique, la biopsie et le temps d’attente disparaissent. Le Dr Hoorens : « En une demi-heure, je pose un diagnostic, je donne des explications suffisantes et, si nécessaire, je propose un plan de traitement. De cette manière, je supprime à la fois la douleur de la ponction et l’incertitude pour mes patients. Nous utilisons également cette technique pour préparer une intervention chirurgicale. Les images du scanner montrent exactement la quantité de tissu que le chirurgien doit enlever ».

La recherche

Parallèlement au lancement, l’équipe du Dr Hoorens a entamé une étude sur les patients âgés ayant une faible espérance de vie. Elle cherche à savoir si le traitement du carcinome basocellulaire est toujours nécessaire dans ce groupe cible. Un scanner régulier de la tumeur cutanée permet de suivre son évolution et de n’intervenir qu’en cas de nécessité.

Le financement

Le Fonds d’innovation de l’UZ Gent finance en grande partie la location de l’appareil. En outre, le patient paie un supplément de 50 euros. « À l’avenir, nous voulons plaider auprès du gouvernement pour qu’il rembourse le scanner », déclare le Dr Hoorens. « Le coût supplémentaire ne compense pas les avantages pour le patient, le médecin et l’hôpital.

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