
Qu’est-ce que le “fawning” et comment le reconnaître chez soi?

Fight, flight et freeze : peut-être que ces réactions de stress vous sont familières dans des situations où un danger est imminent. En revanche, la réaction de “fawning” reste beaucoup moins connue. De quoi s’agit-il exactement, et comment savoir si vous y avez recours vous-même ?
Avant toute chose, il est utile de savoir que notre corps et notre esprit peuvent réagir de manière instinctive face à un danger réel ou imminent. On distingue généralement plusieurs types de réactions liées au stress ou à un traumatisme : les plus connues sont la lutte (Fight) , la fuite (flight) et l’immobilisation (freeze). À ces réponses s’ajoute une quatrième, moins connue : le fawning, qu’on pourrait traduire par « plaire pour survivre ». Ce terme, introduit en 2013 par le psychothérapeute américain Pete Walker, désigne une stratégie de survie.
Le fawning apparaît généralement dans des contextes de traumatisme ou de situations perçues comme dangereuses. Plutôt que de fuir ou de se défendre, la personne va s’adapter et chercher à se protéger émotionnellement – voire physiquement – en rassurant l’autre, en le satisfaisant ou en évitant tout conflit. Autrement dit, elle essaie de plaire à tout prix, quitte à ignorer ses propres besoins et limites.
Si cette stratégie peut être efficace pour se protéger sur le moment, elle peut devenir un frein important dans la vie quotidienne.
Comment savoir si vous avez tendance à « plaire pour survivre » (fawning) ?
- Vous avez du mal à dire non, même lorsque vous en ressentez le besoin.
- Vous évitez les conflits autant que possible, même si cela vous porte préjudice.
- Vous adaptez votre comportement à ce que vous pensez que les autres attendent de vous.
- Il vous arrive souvent de réaliser, après coup, que vous avez accepté quelque chose que vous ne souhaitiez pas vraiment.
- Vous placez presque toujours les besoins des autres avant les vôtres.
- Vous ressentez de la culpabilité ou de l’anxiété dès que vous essayez de poser vos limites.
- Vous vous sentez responsable des émotions des autres.
- Vous demandez souvent de la validation ou la permission.
- Vous doutez de votre droit à prendre de la place ou à vous exprimer.
- Vous cherchez immédiatement à calmer les tensions ou à réconcilier, même lorsque vous n’êtes pas en tort.
- Vous considérez la colère (chez vous ou chez les autres) comme quelque chose de dangereux.
- Vous êtes extrêmement sensible à l’ambiance et aux signaux émis par les autres.
- Vous essayez d’éviter les erreurs en vous adaptant de façon excessive.
- Vous avez peur d’être un fardeau pour les autres.
Que pouvez-vous faire face au fawning ?
Sortir de cette mécanique consiste à réapprendre que vous êtes en sécurité sans avoir à vous sacrifier. Cela prend du temps et de la pratique, mais c’est tout à fait possible.
- Prenez conscience des moments où vous cherchez à plaire.
Demandez-vous : Qu’est-ce que je veux, moi, dans cette situation ? - Entraînez-vous à poser de petites limites.
Commencez par dire « non » dans des situations où vous vous sentez en sécurité, même si cela vous met un peu mal à l’aise.
Posez-vous cette question : Si je ne me sentais pas responsable de leur réaction, qu’est-ce que je ferais ? - Régulez votre système nerveux.
Le fawning est souvent une réponse liée à un système nerveux activé ou en alerte. Pour vous apaiser, vous pouvez essayer :- des exercices de respiration ;
- des techniques d’ancrage (comme sentir vos pieds sur le sol) ;
- de la thérapie somatique ou du yoga.
- Écrivez ou parlez de vos schémas.
Vous pouvez tenir un journal dans lequel vous notez quand vous vous êtes suradapté·e, et ce que vous avez ressenti.
Une thérapie – en particulier une thérapie du trauma (comme l’EMDR ou une approche corporelle) – peut aussi s’avérer très utile. - Renforcez votre estime de vous.
Travaillez sur l’idée que vos émotions et vos besoins sont importants.
Les affirmations peuvent aider, comme : « J’ai le droit de prendre de la place. »
« Je suis en sécurité, même si quelqu’un ne m’apprécie pas. »
Exercice : faire le point avec vous-même
Prenez quelques instants pour vous asseoir calmement, respirez profondément, puis répondez aux questions suivantes – à l’écrit de préférence :
- Que ressentez-vous physiquement dans votre corps ?
(ex. : épaules tendues, estomac vide, cœur qui bat vite…) - Que ressentez-vous émotionnellement ?
(ex. : agitation, joie, irritation, fatigue…) - De quoi avez-vous besoin aujourd’hui ?
(ex. : repos, soutien, solitude, mouvement, lien, poser des limites…) - Qu’avez-vous envie de faire, là maintenant (ou un peu plus tard) ?
Attention : pas ce que vous devez faire, mais ce que vous aimeriez faire.
Faites cet exercice quelques fois par semaine, ou chaque jour. Vous verrez que vous parviendrez de plus en plus facilement à vous reconnecter à vous-même.
Et si vous n’y arrivez pas seul ?
N’hésitez pas à demander de l’aide professionnelle, auprès d’un psychologue ou d’un thérapeute spécialisé dans les traumas. Vous n’êtes pas obligé de faire ce chemin seul.
Source: Plusonline.nl
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