5 placements pour arrondir votre pension

Tout jeune pensionné, vous voudriez ajouter un revenu fixe au montant de votre pension légale. C’est tout à fait possible grâce aux placements rentiers.

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De nombreux pensionnés souhaitent améliorer le montant mensuel de leur pension. Pour cela, il leur faut trouver une formule qui leur permet de toucher un certain montant mensuel (par exemple, 500 euro). Pour répondre à cette demande, banques et assureurs ont développé des produits dont le rendement se traduit en une somme versée chaque mois. Certains laissent votre capital de départ intact tandis que d’autres l’utilisent (partiellement) pour constituer la rente. Certaines formules sont absolument sans risque ; d’autres sont très risquées, ce que la publicité ne laisse pas toujours entendre.

Voici les 5 formules les plus courantes, présentées avec leurs avantages et leurs inconvénients.

1. LE COMPTE RENTIER

Le compte rentier est un produit que vous trouverez auprès des banques.

Qu’est-ce que c’est ?

On peut facilement comparer le compte rentier à un compte à terme ou à un bon de caisse qui vous rapporte un certain montant non pas chaque année, mais chaque mois. Vous pouvez aussi opter pour un versement trimestriel. Ces produits ont une durée comprise généralement entre 1 et 10 ans mais qui peut aussi aller jusque 15 ans. Vous en touchez chaque mois les intérêts sur lesquels vous payez un précompte mobilier, comme pour un bon de caisse ou un compte à terme. Si vous décidez d’ouvrir un compte rentier, n’oubliez pas qu’en principe, il ne vous est pas possible de récupérer votre capital avant la date d’échéance, à moins de payer une pénalité. Certaines banques exigent une mise minimum de 10.000 euros ou plus.

Qu’est-ce que ça rapporte ?

Comme le rendement d’un compte à terme ou d’un bon de caisse, celui d’un compte rentier dépend entre autres de sa durée : plus longtemps vous laissez votre argent en dépôt, plus le rendement est élevé. Vous payez 15 % de précompte mobilier. Le tableau ci-dessous vous indique le montant que vous auriez touché début octobre 2009 sur un bon compte rentier pour un capital placé de 100.000 euros. Si vous bloquez 100.000 euros pendant 10 ans sur un compte rentier, vous pouvez compter sur un revenu mensuel net d’environ 270 euros. Et pour être tout à fait précis : au bout des 10 ans, vous récupérez votre capital de départ de 100.000 euros.

Compte rentier (avec maintien du capital)
Si vous avez investi 100.000 ?, vous touchez chaque mois :

Durée Taux d’intéret (% – brut) Brut par mois (?) Net par mois (?)
1 ans 2,01 167,50 142,38
2 ans 2,22 185,00 157,25
3 ans 2,59 215,83 183,46
4 ans 2,94 245,00 208,25
5 ans 3,21 267,50 227,38
6 ans 3,45 287,50 244,38
7 ans 3,64 303,33 257,83
8 ans 3,70 308,33 262,08
9 ans 3,75 312,50 265,63
10 ans 3,80 316,67 269,17

Que se passe-t-il en cas de décès ?

Supposons qu’une personne ait souscrit un compte rentier pour une période de 10 ans, mais qu’elle décède après 5 ans seulement. Le contrat passe aux héritiers et continue à courir normalement (5 ans encore).

Pour qui est-ce intéressant ?

Le compte rentier s’adresse aux épargnants qui ne veulent prendre aucun risque et qui estiment important que leur capital reste intact et puisse revenir aux héritiers. C’est une formule sûre où vous savez d’avance ce que vous toucherez.

Le rendement n’est pas très élevé. Pour savoir si vous touchez une rente intéressante, vous devez comparer le taux mensuel (par exemple, 3,21 % sur 5 ans dans notre exemple) à celui d’un bon compte à terme de la même durée. Le taux d’un bon compte rentier sera en général de 0,5 % inférieur à celui d’un bon compte à terme comparable. Théoriquement, vous avez intérêt à choisir le compte à terme, mais dans ce cas, vous ne bénéficiez pas de la facilité de toucher un revenu chaque mois.

Rendement annoncé de 4 % ou plus !

Si on vous propose un rendement de 4 % ou plus sur une assurance rentier, soyez sur vos gardes ! Il est fort probable que, dans ce cas, vous ne retrouviez pas la totalité de votre mise à la fin du contrat ou en cas de décès. Avant de signer le contrat, demandez à l’assureur de vous donner le montant exact de la rente que vous toucherez, après frais et taxes, et si vous retrouverez intact le capital de départ à la fin du contrat ou en cas de décès.

Par sécurité, vous poserez la question à votre banquier si vous voulez ouvrir un compte rentier parce qu’une série de banques et d’assureurs travaillent avec des formules où le capital diminue (vous n’en retrouvez qu’une partie) au lieu de formules avec garantie de capital.

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2. L’ASSURANCE RENTIER

L’assurance rentier est proposée par la plupart des compagnies d’assurance, mais on la trouve aussi de plus en plus dans les banques.

Qu’est-ce que c’est ?

Dans le cadre de l’assurance vie classique, vous versez des primes qui, en fin de parcours, ont généré un capital en cas de vie (et éventuellement en cas de décès). L’assurance rentier est une formule d’épargne déguisée en assurance et qui offre une couverture décès. Tout comme pour un compte rentier, vous versez un capital et vous percevez une rente. Au moment où vous entrez dans ce type d’assurance rentier, vous devez déterminer vous-même le capital que vous souhaitez récupérer en fin de parcours (si vous êtes encore en vie) et celui qui doit revenir à vos héritiers.

EXEMPLE Vous choisissez d’investir 100.000 euros et d’en récupérer 80.000 en cas de vie. Cela vous vaudra bien sûr de percevoir une rente plus élevée puisqu’une partie de votre capital y sera consacrée. Attention ! Pour comparer valablement le rendement d’une assurance rentier avec un compte rentier, vous devez choisir une formule où vous récupérez entièrement les 100.000 euros, par exemple, que vous aviez investis au départ, et ce aussi bien en cas de vie que de décès.

Qu’est-ce que ça rapporte ?

La plupart des assurances rentier ont une durée de 8 ans, mais le contrat peut être plus court ou plus long. Il n’y a pas toujours de mise minimale exigée, mais en général elle se situe entre 10.000 et 50.000 euros.

Contrairement au compte rentier, vous percevez ici un rendement brut. Vous recevez une fiche fiscale et devez reprendre le montant perçu dans votre déclaration d’impôt. Vous payez 15 % de précompte mobilier (+ centimes additionnels communaux) sur 3 % du capital investi (= forfait légal) et 1,1 % de taxe (à l’entrée).

La plupart du temps, le niveau des intérêts ne dépend pas seulement de la durée du contrat. Il est aussi influencé par le montant de la mise initial, le sexe et l’âge de l’assuré. A titre d’exemple, le tableau ci-dessous vous montre le montant net que touchent environ un homme et une femme de 60 ans chaque année.

Le rendement est très proche de celui d’un compte rentier, mais varie aussi selon le sexe et l’âge de l’assuré.

Assurances rentier (avec maintien du capital)
Si vous avez investi 100.000 ?, vous touchez chaque mois :

Homme de 60 ans Fenne de 60 ans
225,70 ? 225,90 ?

Que se passe-t-il en cas de décès ?

Si l’assuré décède avant la date d’échéance, le paiement de la rente est suspendu et le solde prévu en cas de décès est versé au bénéficiaire.

Pour qui est-ce intéressant ?

L’assurance rentier est, comme le compte rentier, un produit destiné à l’investisseur qui privilégie la carte de la sécurité. Vous recevez un montant garanti à titre de rente et si tel est votre choix, vous récupérez la totalité de votre mise à la fin du contrat.

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3. LA RENTE VIAGERE PURE

La plupart des grandes banques et des compagnies d’assurance proposent actuellement des produits de rente viagère.

Qu’est-ce que c’est ?

Une rente viagère est un contrat établissant qu’en échange d’un capital que vous transférez à l’institution financière, vous recevrez une certaine rente durant toute votre vie. Autrement dit, aussi longtemps que vous vivez, vous touchez la rente convenue, quel que soit l’âge que vous atteignez. Vous faites une bonne affaire si vous vivez plus longtemps que prévu dans les clauses du contrat. Si vous décédez peu après la souscription dudit contrat, c’est la banque qui fait la bonne affaire.

Qu’est-ce que ça rapporte ?

Le rendement d’un contrat de rente viagère dépend de plusieurs éléments :

  • Le taux d’intérêt octroyé au capital investi. Légalement, ce taux ne peut dépasser 3,75 % par an, mais actuellement les banques et les assureurs n’accordent généralement pas plus de 3 %, voire moins. Il est toutefois souvent assorti d’une participation bénéficiaire ou bonus.
  • L’espérance de vie de celui qui souscrit le contrat de rente viagère : plus il est âgé au moment de la souscription, plus sa rente sera élevée. On se réfère ici aux tables de mortalité.
  • Les frais que les banques et les assureurs facturent en échange de la gestion du capital déposé. Elles/ils comptent généralement 2 % de frais d’entrée.

Le tableau ci-cdessous vous indique la rente viagère sur laquelle peut compter un homme de respectivement 60, 65, 70, 75 ou 80 ans pour un capital de 100.000 euros confié à son banquier ou à son assureur. Notez que le montant croit de manière assez spectaculaire avec l’âge.

Age à la souscription du contrat (ans) Capital investi (en ?)
Sans maintien de capital en fin de contrat
Rente viagère nette par mois (en ?)
60 100.000 470
65 100.000 553
70 100.000 668
75 100.000 832
80 100.000 1.071

CONSEIL Demandez toujours à votre banquier ou à votre assureur si la rente mensuelle qu’il vous propose est un montant brut ou net. Comme bénéficiaire d’une rente viagère, vous devez reprendre chaque année 3 % du capital investi dans votre déclaration d’impôt. Dans notre exemple, il faut donc déclarer 3.000 euros (3 % de 100.000 euros). Vous payerez sur ce montant 15 % de précompte mobilier augmentés de l’impôt communal. Si celui-ci est de 6 %, vous payerez donc 477 euros d’impôt (soit 39,75 euros par mois).

Que se passe-t-il en cas de décès ?

En cas de décès, les proches ne reçoivent rien, à moins que vous n’ayez opté pour une formule avec couverture décès (voir plus loin). L’argent reste aux mains de l’assureur. La mise de fonds n’est pas restituée.

Pour qui est-ce intéressant ?

La rente viagère est une formule intéressante pour celui/celle qui trouve plus important de recevoir une rente élevée que de récupérer son capital de départ. Elle concerne en premier lieu les personnes qui n’ont pas d’héritiers directs. Mais, même si vous avez des enfants, il peut être intéressant de placer une partie de vos avoirs en échange d’une rente viagère pour améliorer votre pension ou vous (r)assurer si vous atteignez un âge très avancé.

Sur mesure, c’est possible

Les contrats de rente viagère peuvent en partie être faits sur mesure.

Sur la tête des deux partenaires. Il est possible de prévoir la transmission de la rente au partenaire. Elle continue à lui être versée si le bénéficiaire décède le premier. C’est une formule intéressante pour les couples mariés et autres cohabitants mais tout a un prix. Supposons qu’un homme de 60 ans décide que s’il décède, la rente continuera à être versée à son épouse (elle aussi âgée de 60 ans). La rente mensuelle sera d’environ 100 euro moins élevée parce que la banque ou l’assureur risque de devoir payer beaucoup plus longtemps.

Une rente indexée. Certaines banques et compagnies d’assurance vous permettent d’opter pour une rente indexée chaque année. Même si l’inflation (hausse du coût de la vie) est négative actuellement, vous pouvez tabler, à long terme, sur une inflation de 2 % par an. Si vous choisissez ce type de rente indexée, le montant de la rente versée chaque mois sera plus faible. Si vous choisissez, par exemple, une indexation de 2 %, votre rente mensuelle sera ici aussi diminuée d’environ 100 euro.

Une rente avec couverture décès. Une rente viagère est un contrat à risque. Si vous décédez peu de temps après avoir signé un tel contrat, vos héritiers ne recevront rien de votre capital et c’est la banque ou l’assureur qui fait une bonne affaire. Pour exclure pareil risque, vous pouvez prévoir une couverture décès.

Une rente pendant une durée limitée. Certains assureurs proposent une rente temporaire, par exemple pendant 10 ou 15 ans. Un choix qui, contrairement aux précédents, a pour effet d’augmenter la rente mensuelle. Mais vous prenez le  » risque  » de survivre à votre rente viagère.

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4. LE PLAN RENTIER

Si vous êtes prêt à prendre un peu plus de risques, un plan rentier est une alternative à envisager. Le risque est certes plus élevé, mais le rendement potentiel l’est aussi.

Qu’est-ce que c’est ?

Si vous optez pour un plan rentier, vous investissez dans des fonds ou dans une assurance de la branche 23 qui n’est autre qu’un fonds en habits d’assurance. C’est à vous de décider si les fonds dans lesquels vous voulez entrer contiendront peu ou beaucoup d’actions. Le degré de sécurité est d’autant plus grand que le pourcentage d’obligations dans le fonds est important. Si, au contraire, vous choisissez un fonds contenant beaucoup d’actions, vous obtiendrez un meilleur rendement, mais en prenant plus de risques. En pratique, votre banquier ou votre assureur vous proposera souvent une formule de fonds mixte (contenant aussi bien des actions que des obligations) ou une branche 23. Par souci de sécurité, il vous proposera un produit contenant autant ou plus d’obligations que d’actions. En se basant sur les prestations passées, il pourra tabler sur un rendement probable (par exemple, 6 à 6,5 % pour un fonds contenant autant d’obligations que d’actions).

Puisque vous souhaitez recevoir un montant mensuel, le banquier ou l’assureur vendra chaque mois un certain nombre de parts du fonds. Le montant du versement mensuel dépend des perspectives du fonds. Par exemple, pour un fonds composé de 50 % d’actions et 50 % d’obligations qui peut prétendre à un rendement moyen de 6,5 %, on tablera sur cette prestation moyenne pour déterminer le montant mensuel à verser. Si la valeur d’un tel fonds monte en moyenne de 6,5 % comme attendu, le capital investi conserve sa valeur. Ainsi, les plus-values enregistrées et les ventes mensuelles de parts se compensent mutuellement.

Qu’est-ce que ça rapporte ?

Le rendement d’un plan rentier dépend des fonds (ou de la branche 23) dans lesquels il investit. Il n’existe aucune garantie que le rendement supposé sera atteint. Un produit de ce type vaut cependant la peine d’être envisagé (du moins si vous supportez un certain risque) parce que le rendement potentiel est plus élevé. Si, par exemple, vous investissez 100.000 euros dans un plan rentier (par exemple, un fonds mixte qui peut prétendre à un rendement de 6,5 %), vous percevrez environ 500 euros net par mois, ce qui est nettement plus que ce qu’offre un compte rentier ou une assurance rentier.

Que se passe-t-il en cas de décès ?

Dans le cas d’une branche 23, le capital va au bénéficiaire désigné dans la police et le contrat est arrêté. S’il s’agit d’un plan rentier auprès d’une banque, le capital va aux héritiers et les versements mensuels continuent à s’effectuer jusqu’à ce qu’ils arrêtent le contrat.

Pour qui est-ce intéressant ?

Contrairement à un compte rentier ou une assurance rentier, un plan rentier n’offre aucune garantie de capital. En pratique, le fonds n’enregistrera jamais exactement le rendement annuel supposé. A supposer que les bourses se comportent très mal, les gestionnaires devront puiser dans le capital pour honorer la rente mensuelle prévue. On peut dire que vous mangeriez à chaque fois une petite partie de votre capital. Mais l’inverse est tout aussi possible, avec des prestations boursières performantes. Dans le cadre de cette formule, il est même possible qu’au fil du temps, le montant de la rente mensuelle soit revu à la baisse, si les prestations boursières restent mauvaises pendant des années. Il faut donc la réserver exclusivement à ceux qui acceptent de prendre des risques.

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5. VOTRE PROPRE FORMULE DE RENTE

Vous pouvez bien sûr vous constituer vous-même une formule de rente sur mesure.

Qu’est-ce que c’est ?

Si vous ne voulez prendre que peu de risques et même pas du tout, cela veut dire qu’il vous faudra placer une petite partie de votre capital sur un bon compte d’épargne, une autre petite partie dans des comptes à terme et la plus grande part possible dans une branche 21 (une assurance placement) et dans des obligations de qualité que vous achetez à titre individuel. Vous adapterez vos choix en fonction de votre volonté d’investir de manière super sûre ou normalement sûre. Si vous optez pour une sécurité maximale, vous ne prendrez, par exemple, que des produits de la branche 21 avec rendement garanti et des obligations d’Etat avec un rating AA. Si un degré de sécurité normale vous convient, vous pourrez, par exemple, placer une partie de votre argent dans une formule 0 % d’une branche 21 (c’est-à-dire sans rendement garanti), mais avec participation bénéficiaire ou bonus. Vous pouvez aussi investir, par exemple, dans des obligations d’entreprises avec un rating BBB pour obtenir un meilleur rendement. Si vous acceptez un peu plus de risques, vous placerez une partie de votre épargne dans des actions ou des fonds d’actions.

Qu’est-ce que ça rapporte ?

Le rendement est bien évidemment fonction du portefeuille que vous vous composez. Supposons que vous disposiez d’un capital de 300.000 euros que vous investissez entièrement dans des obligations individuelles (un mélange d’obligations d’Etat et d’obligations d’entreprises) avec un rendement moyen de 4 % brut (3,4 % net). Suivant une stratégie simple, vous pouvez vous assurer un revenu complémentaire tous les mois ou tous les 3 mois, comme vous le souhaitez. Vous pouvez ainsi acheter, par exemple, une douzaine d’obligations individuelles en veillant à ce que la première ait un coupon annuel qui vient à échéance en janvier, la deuxième en février, la troisième en mars et ainsi de suite. La dernière vient donc à échéance en décembre. Des variantes sont bien entendu possibles : en travaillant avec 24 obligations (2 coupons viennent à échéance chaque mois) pour obtenir une meilleure répartition, en achetant des obligations par trimestre, etc. Si vous achetez des obligations que vous conservez jusqu’à leur date d’échéance, vous en connaissez d’avance le rendement et vous êtes sûr de retrouver votre mise de départ en fin de parcours.

A l’achat d’obligations, vous payez des frais de transactions de 0,50 à 0,80 %. Mais si vous achetez sur le marché primaire (c’est-à-dire lorsque l’obligation est émise), vous n’avez pas de frais à payer. Par ailleurs, vous payez une redevance de l’ordre de 0,10 % à 0,15 % par an pour la conservation de vos obligations sur un compte titres. Enfin, l’Etat réclame sa part sous forme d’un précompte mobilier de 15 % sur le coupon.

L’idéal est évidemment que vous usiez d’une combinaison de produits. Une branche 21 (pour laquelle vous ne payez pas de précompte mobilier) en association avec d’autres produits sûrs comme des obligations de qualité, des comptes à terme et des comptes d’épargne est probablement la meilleure option pour un investisseur en quête de sécurité.

Que se passe-t-il en cas de décès ?

Au moment de composer votre propre formule de rente, tenez compte de ce qu’il adviendra des différents composants de votre investissement si vous veniez à décéder. Ainsi, les actions, les obligations et les comptes à terme sont simplement repris dans la succession. Pour les assurances placements branche 21 et 23, cela dépend du bénéficiaire. Celui-ci paiera des droits de succession à moins qu’il n’ait versé lui-même les primes.

Pour qui est-ce intéressant ?

Il serait trop complexe d’expliquer dans le cadre de cet article comment composer une formule de rente moins simple que celle ci-dessus. Elle doit en effet être faite sur mesure (pour une partie du moins) car telle personne (et son capital) peut supporter plus de risques que telle autre. Cette tâche est la spécialité d’un conseiller financier, mais vous devez savoir que l’élaboration d’un plan rentier complet revient vite à 1.500 euros. Ce n’est donc pas intéressant pour les capitaux modestes, disons inférieurs à 100.000 euros.

La règle des 70/30 %

On travaille parfois sur la base de la règle des 70/30 %. Cette règle vous permet de savoir exactement ce que vous pouvez prendre de votre capital sans lui faire perdre en valeur et en pouvoir d’achat. En pratique, cela revient à ce que votre banquier place 70 % de votre capital en bons de caisse et en obligations dont vous pourrez utiliser les coupons tandis qu’il placera les 30 % restant dans des actions de qualité (ou un fonds qui investit dans les actions) auquel vous ne touchez pas, si ce n’est aux dividendes éventuellement distribuées chaque année.

En fonction du taux d’intérêt (loyer de l’argent), votre rendement net tournera autour des 2,5 % par an. Par ailleurs, l’évolution de la bourse assurera, à long terme, le maintien intact de votre capital qui gardera son pouvoir d’achat. Par le passé, la bourse a enregistré une hausse moyenne de 8 % par an, suffisante pour amortir une inflation de 2,5 % (30 % de 8 %).

Est-ce une formule fiable ? Il ne s’agit en fin de compte que d’une règle pratique, rien de plus. En période de mauvaises prestations boursières (comme en 2008), elle peut même être relativement dangereuse parce qu’elle fonctionne uniquement à long terme. Seuls ceux qui résistent bien au stress et disposent d’une confortable marge de temps (en cas de chute de la bourse) peuvent prendre cette règle comme fil d’Ariane.

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