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Déclaration fiscale: l’accord de gouvernement rabote les avantages fiscaux

Vous pouvez désormais compléter votre déclaration fiscale pour l’année 2024. Certaines dépenses vous donnent droit à une réduction d’impôts. Mais que faut-il attendre pour l’an prochain ?

Les changements prévus dans le cadre de l’accord de gouvernement concernent vos revenus de 2025, que vous devrez déclarer en 2026. Les avantages fiscaux seront moins nombreux… à condition que toutes les mesures annoncées soient au final traduites en loi. Ces dernières ne sont pour le moment que des projets prévus dans l’accord.

Du côté des bonnes nouvelles, vous ne risquez plus d’amende en cas d’erreur de bonne foi dans votre déclaration. Le fisc ne vous infligera plus automatiquement une majoration de 10 % dès la première faute, et ne vous adressera qu’une simple mise en garde.

La fin du bonus logement fédéral

L’achat d’un logement a longtemps été encouragé par des incitants fiscaux. L’acquisition de votre habitation propre fait depuis quelque temps partie des compétences régionales. Le montant que votre prêt hypothécaire peut vous rapporter dépend donc de votre lieu de résidence et de l’année de souscription du crédit (voir le tableau en toute fin d’article). C’est la Région où vous résidez au 1er janvier 2025 qui détermine l’avantage auquel vous avez droit, et non celle où se situe le bien immobilier.

A Bruxelles et en Flandre et, il n’y a plus de réduction d’impôts pour les prêts contractés à partir du 1er janvier 2020. Ceux qui ont souscrit un crédit hypothécaire avant cette date peuvent encore bénéficier d’un avantage qui disparaît ainsi progressivement. En contrepartie, les Bruxellois et les Flamands profitent d’un taux réduit de droits d’enregistrement lors de l’achat d’un logement familial (compétence régionale). En Wallonie, un crédit hypothécaire souscrit en 2024 donne encore droit au Chèque habitat, permettant de déduire les intérêts payés, le capital remboursé et les primes d’assurance solde restant dû versées. Cependant, le Chèque habitat est également supprimé pour les prêts contractés depuis le 1er janvier 2025. Dès lors, aucun avantage fiscal ne sera plus accordé dans aucune des Régions pour un nouveau prêt hypothécaire destiné à l’acquisition de votre propre logement.

Il existe également toujours un bonus logement fédéral. Cet avantage fiscal est destiné à ceux qui contractent un prêt pour un bien immobilier autre que leur résidence principale. Cela peut être une résidence secondaire ou un bien destiné à la location. Le bonus logement fédéral compense totalement ou partiellement l’imposition de ces biens via votre déclaration fiscale.

L’année dernière, l’avantage fiscal a été supprimé pour le capital remboursé. À partir de l’année de revenus 2025 (c’est-à-dire pour votre déclaration de l’année prochaine), ce sera également le cas pour les intérêts. En effet, l’accord de gouvernement fédéral stipule : « La déduction fédérale des intérêts pour les logements autres que la résidence principale s’éteint complètement. » Les termes « s’éteint complètement » indiquent que cette réforme s’appliquera également aux prêts en cours, ce qui suscite de nombreuses réactions.

Frais professionnels déductibles

Les frais forfaitaires s’élèvent à 30% de vos revenus avec un plafond maximal de 5750€.

Fin de la réduction d’impôts pour les allocations de chômage

Si vous êtes sans emploi, vous devez déclarer vos allocations de chômage comme revenu professionnel dans votre déclaration fiscale. Les montants exacts à mentionner se trouvent sur la fiche fiscale que vous recevez chaque année de votre syndicat ou de la Capac. Vos allocations de chômage sont donc imposées, mais vous bénéficiez actuellement d’une réduction d’impôts allégeant l’ardoise fiscale. Cette réduction sera cependant supprimée.

Avantage fiscal réduit pour les dons

Les dons aux associations reconnues resteront déductibles, mais l’avantage fiscal sera moindre. Ainsi, les dons d’au moins 40 € effectués en 2025 donneront droit à une réduction d’impôts de 30%, au lieu de 45%.

Déduction réduite des pensions alimentaires

Si vous payez une pension alimentaire pour vos enfants ou votre ex, vous pouvez actuellement déduire fiscalement 80% du montant versé moyennant le respect de certaines conditions : vous devez payer cette pension dans le cadre d’une obligation alimentaire légale, le bénéficiaire ne peut pas faire partie de votre ménage, vous devez payer la pension de manière régulière et pouvoir en apporter la preuve, par exemple avec des extraits de compte, des versements sur un compte-enfant ou une attestation du bénéficiaire. Le nouveau gouvernement fédéral prévoit de réduire cet avantage fiscal, l’accord stipulant que « la déduction des pensions alimentaires passera graduellement de 80 % à 50 % ».

Étudiant à charge

L’accord de gouvernement fédéral précise : « Les étudiants qui gagnent aujourd’hui 1€ de trop risquent de ne plus être à la charge de leurs parents, ce qui oblige les parents et les étudiants à payer des impôts et met en péril certains avantages (par exemple, les allocations familiales ou les bourses d’études). C’est pourquoi nous doublons immédiatement le plafond fiscal pour les revenus issus du travail étudiant et nous relevons le montant maximal des moyens d’existence nets à 12 000€ pour tous. »

Suppression de la réduction d’impôts pour les pensions élevées

Les pensions sont soumises aux mêmes tranches d’imposition que les revenus professionnels, mais donnent droit à une réduction d’impôts supplémentaire, calculée automatiquement en fonction de votre situation.
Si vous percevez d’autres revenus imposables en plus de votre pension, par exemple issus d’une seconde résidence, cela peut influencer le montant de l’impôt que vous devez payer. En effet, ces revenus supplémentaires réduisent le montant de la réduction.

Le nouveau gouvernement fédéral veut aller encore plus loin. L’accord précise ainsi que « la réduction d’impôts pour les pensions les plus élevées sera progressivement réduite ».

Suppression des petits postes de déduction et exonération

Certaines petites déductions et exonérations fiscales à l’impôt sur les personnes physiques vont disparaître.
Ainsi, vous ne pourrez plus déduire les primes de votre assurance protection juridique.

Seront également supprimées : la réduction d’impôts pour le personnel de maison, pour les frais d’adoption et pour les motos électriques, tricycles et quadricycles.

Enfin, l’exonération fiscale pour les déplacements domicile-lieu de travail en voiture ne sera pas indexée cette année.

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