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En Belgique, les femmes gagnent 8% de moins que les hommes à fonction et durée de travail égales

Les violences envers les femmes, qu’elles soient physiques ou d’ordre économique, restent une réalité concrète en Belgique, ressort-il mardi du memorandum rédigé pour la première fois à l’unisson par les Conseils fédéral, bruxellois et wallon de l’Égalité des chances entre hommes et femmes en vue des élections du 26 mai.

Partie émergée de l’iceberg, les salaires de ces dernières sont toujours inférieurs de 8% à ceux de leurs homologues masculins, à fonction et durée du travail égales.

Les discriminations économiques entre hommes et femmes ne se limitent cependant pas à un écart salarial. Le travail à temps partiel en est un autre exemple, pointe le memorandum. « Il a été vivement encouragé dans les années ’70 », précise Dominique De Vos, présidente de la commission Sécurité sociale du Conseil fédéral. Mais en 2016, il concernait 44,9% des travailleuses pour 10,8% de travailleurs et, encore aujourd’hui, ne permet pas d’assurer une indépendance économique à moyen et long terme, ni d’équilibrer les tâches familiales au sein du couple.

À ce sujet, les trois Conseils plaident notamment pour un congé de naissance obligatoire et allongé à 20 jours ouvrables pour les deux parents. « Ce serait une étape vers un meilleur partage » de la charge familiale, estiment-ils. Pour tendre vers l’égalité salariale, il faut par ailleurs « une transparence totale des rémunérations, y compris les avantages extra-légaux » dont bénéficient peu de femmes cadres, selon les trois organes. En outre, un salaire minimum (14 euros brut de l’heure) pour tous améliorerait la situation d’un grand nombre de femmes.

La monoparentalité, qui concerne à 85% des femmes, constitue également un facteur de risque de paupérisation. En effet, « 83% des parents seuls avec enfants sont dans l’incapacité de faire face à des dépenses imprévues, encourent un risque de chômage trois fois plus élevé (que pour les couples avec enfants), connaissent des difficultés à payer leur loyer, les frais d’une crèche et renoncent deux fois plus à des dépenses de santé », relève le memorandum.

Les compensations qui ont été accordées à ces familles en matière d’allocations familiales, logement, santé, fiscalité, mériteraient une vision d’ensemble plus efficace, soulignent les trois Conseils. « En particulier, le SECAL, chargé d’intervenir pour réclamer les pensions alimentaires impayées, devrait bénéficier d’un renforcement structurel et d’une meilleure promotion. »

La Flandre était invitée à participer à l’élaboration de ce memorandum commun mais n’y a pas pris part car elle ne dispose pas d’une structure comparable à celle des trois autres Conseils.

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