La ville est entourée de vertes vallées. © GETTY IMAGES

Un petit tour à Luxembourg, à la découverte des trésors de la capitale

Ann Heylens Journaliste

Il ne faut pas aller loin pour découvrir de beaux endroits. Il suffit, par exemple, de franchir la frontière du Grand-Duché de Luxembourg où nous sommes allés à la découverte des trésors de la capitale.

Avec ses 120.000 habitants, Luxembourg-ville est une capitale de poche. Le plateau – en grande partie piétonnier – qui compose le centre-ville et les quartiers très calmes nichés dans la verdure des collines invitent à sillonner les environs à pied. Mais Luxembourg n’est pas une ville provinciale pour autant, car on ne fait pas plus international. Les institutions européennes, notamment la Cour Européenne de Justice, et les banques – oui, le secteur financier reste le moteur économique du pays – attirent un public venu de l’Europe entière. La capitale ne compte que 30 % de Luxembourgeois, 70 % sont des expatriés. A cela s’ajoutent chaque jour 200.000 travailleurs frontaliers.

Le français et le luxembourgeois sont les langues qu’on entend le plus parler. Car, en dépit de leur ouverture, les Luxembourgeois tiennent à leur identité. Le luxembourgeois s’enseigne à l’école et reste l’idiome véhiculaire au parlement.  » Rien de tel pour s’intégrer que de l’apprendre « , nous confie Sophia Devos, notre guide (une Belge). Les deux autres langues officielles sont le français et l’allemand.

La Place d'Armes est le coeur battant de la ville.
La Place d’Armes est le coeur battant de la ville.© P.G.. ALFONSO SALGUEIRO WWW.ALSALPHOTOGRAPHY.COM / LFT

SOUS LE SIGNE DE L’ÉLÉGANCE

Les rues, les places et les terrasses, le plus souvent bordées de façades en très belle pierre couleur sable, sont nettes et pimpantes. Grâce à la présence des banquiers et des eurocrates au portefeuille bien garni, les marques internationales les plus prestigieuses ont pignon sur rue. Difficile de manquer les boutiques Chanel et Gucci. Mais la capitale du Grand-Duché a aussi ses institutions très réputées, comme le porcelainier Villeroy & Boch, le pâtissier Namur ou le traiteur et fournisseur de la Cour Maison Kaempff-Kohler. Entrez et laissez-vous tenter par le Baumkuchen (une sorte de cake roulé délicieux) et le pastei au Riesling, deux spécialités luxembourgeoises. Des restaurants végétariens, bars et cafés branchés ouvrent ici et là. Notamment le Kaale Kaffi, à l’ombre du Palais grand-ducal, où on déguste un café en admirant une sélection d’objets déco vintage.

La majestueuse Place d’Armes forme le coeur battant de la ville. Elle doit sa grandeur au Cercle Cité (l’ancien Cercle Municipal) construit en 1909, devenu un centre culturel doté de très beaux salons et salles de banquet. Les meilleurs restaurants se trouvent également dans le secteur. Tout aussi imposant, le Boulevard Royal aligne ses palais urbains construits en pierre naturelle luxembourgeoise de couleur sable. La Banque Nationale fait sans conteste partie des plus beaux édifices. Les anciens bains de la Badanstalt, transformés en centre de remise en forme, valent le détour.

Luxembourg-ville ne compte-t-elle pas quelques quartiers moins pimpants ?  » Non, assure Sophia. Nous bénéficions de tous les avantages d’une ville internationale, sans les désagréments. C’est vrai qu’on a eu des sites moins avenants, comme le Grund, dans le creux de la vallée, qui abritait deux prisons.  » Mais à l’Abbaye de Neumünster, les prisonniers ont fait place à la culture. L’endroit très vivant et les prix de l’immobilier ont explosé dans le secteur.

Les rues piétonnes sont nettes et soignées.
Les rues piétonnes sont nettes et soignées.© P.G. VISTIT LUXEMBURG

UN HÉRITAGE MILITAIRE UNIQUE

Les casemates (mot issu de l’italien casamatta qui veut dire « pièce logée sous une fortification ») constituent un impressionnant ensemble militaire, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Au fil des siècles, d’énormes murailles ont progressivement encerclé l’ouest de la ville. Par sa situation très centrale, le Luxembourg était un territoire convoité. Les envahisseurs successifs (Bourguignons, Espagnols, Français, Autrichiens et Allemands) ont fait de Luxembourg l’une des forteresses les plus imprenables du monde. Et des plus vastes : le réseau souterrain de 23km de casemates a été entièrement creusé à la main. Elles offraient non seulement une cachette à des milliers de soldats mais abritaient aussi des ateliers, des fours à pain et des étals de boucherie.

En 1867, il a fallu abattre les murs d’enceinte, le Luxembourg étant devenu une zone neutre. Les Casemates du Bock, ouvertes à la visite, comprennent plusieurs étages. Leurs meurtrières ménagent des points de vue saisissants sur la ville. De temps à autre, on entend tonner les canons. Les casemates constituent en outre une bonne partie de fondations de la ville. Nombre de restaurants et de cafés ont gardé un sous-sols voûté. Les habitations privées elles-mêmes en conservent des vestiges.

Le MUDAM est une oeuvre d'art à part entière.
Le MUDAM est une oeuvre d’art à part entière.© GETTY IMAGES

DES MUSÉES AUDACIEUX

La colline de Kirchberg abrite, outre les institutions européennes, deux prestigieux temples de la culture : la Philharmonie, une salle de concert futuriste où la programmation mêle musique classique et moderne. Et le fameux MUDAM, Musée d’art moderne Grand-Duc Jean, signé du célèbre architecte sino-américain Ieoh Ming Pei, l’homme de la Pyramide du Louvre. Ici, toutefois, la superbe silhouette du MUDAM n’a donné lieu à aucune polémique. Ses larges baies vitrées créent de fantastiques jeux de lumière qui ne sont pas sans évoquer les parois de la pyramide parisienne. Lorsque le MUDAM a ouvert ses portes en 2006, les artistes ont eu carte blanche pour aménager tant les salles d’exposition que les espaces fonctionnels (cafétéria, accueil...) qui constituent à eux seuls des oeuvres d’art. La vaste collection expose plus de 700 oeuvres nationales et internationales, toutes disciplines confondues.

Le Park Dräi Eechelen (Trois Glands) accueille quelques belles pièces. Nous avons ainsi découvert dans la verdure une sculpture du Belge Wim Delvoye,  » Trophy « . Le MUDAM s’appuie au Musée Drai Eechelen (trois glands dorés surmontent, en effet, ses tours rondes). L’ensemble a été bâti au XVIIIe siècle sur les vestiges restaurés du Fort Thüngen. Une balade culturelle qui nous fait remonter jusqu’au XVe siècle et aux origines de l’histoire passionnante du seul Grand-Duché au monde.

L'architecture futuriste du Philarmonie, la salle de concert de la ville.
L’architecture futuriste du Philarmonie, la salle de concert de la ville.© GETTY IMAGES

PRATIQUE

Y aller : Train de Bruxelles à Luxembourg-ville, direct ou avec un arrêt à Arlon. Durée du trajet : environ 3h15. www.sncb.be

Infos : www.visitluxembourg.com

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