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Comment reconnaître et vaincre le blues d’hiver

Vous vous sentez épuisé, émotif, lunatique et vous avez un appétit insatiable pour les friandises sucrées ou grasses ? Alors vous ne faites pas exception : vous souffrez du « blues d’hiver ». Selon une étude britannique, un adulte sur cinq serait atteint de cette forme légère de dépression saisonnière.

Le psychologue britannique Lance Workman (University of South Wales) explique notre sensibilité à ces mois d’hiver sombres et froids en remontant très loin dans notre histoire. Nos ancêtres ont longtemps vécu en Afrique. Leur cerveau s’est donc adapté à un climat chaud avec de nombreuses heures de soleil. Aujourd’hui, le climat est non seulement beaucoup plus froid, mais nous passons aussi la majeure partie de notre journée à l’intérieur. Rester enfermé au bureau joue un rôle important dans notre déprime saisonnière. Plusieurs recherches suggèrent en effet que la lumière du jour a une influence importante sur la production de sérotonine, un neurotransmetteur. Cette hormone du bonheur aide pourtant à réguler notre humeur.

Une carence en sérotonine contribue donc aux sentiments de dépression et d’anxiété. Les personnes qui ont le blues d’hiver seraient également plus sensibles aux fluctuations du taux de sérotonine. Outre la sérotonine, la mélatonine – l’hormone du sommeil – est également impliquée. Dès qu’il fait nuit, le corps produit cette hormone pour nous endormir. Mais pendant les journées sombres de l’hiver, cette production d’hormones est bien sûr beaucoup plus élevée que pendant les longues journées ensoleillées de l’été.

Yeux bleus

Mais il y a bien plus que la simple quantité de lumière du jour à laquelle nous sommes exposés qui influence notre humeur. Alors que certaines études démontrent que les personnes plus éloignées de l’équateur sont régulièrement sujettes à la dépression hivernale, d’autres études montrent quelque chose de très différent. Une étude sur la dépression hivernale dans le sud du Pays de Galles (région plutôt sombre) et à Chypre (région plutôt ensoleillée) n’a pas montré de différence significative.

Les scientifiques ont fait une curieuse découverte. Les personnes aux yeux bleus, tant au Pays de Galles qu’à Chypre, se sentaient beaucoup mieux pendant l’hiver. Contrairement aux personnes aux yeux bruns, elles ont également moins souffert des plaintes typiques du blues d’hiver. « Le pigment bleu laisse passer plus de lumière du jour dans la rétine, ce qui augmenterait la production de sérotonine pendant l’hiver. Il est tout à fait possible que cette coloration bleue de l’iris se soit développée juste pour mieux protéger les habitants des régions septentrionales contre ces dépressions saisonnières « , explique le Dr Lance Workman dans Healthy Magazine.

Les femmes sont également plus sensibles au blues d’hiver que les hommes, surtout dans le groupe d’âge des 20 à 50 ans.

Comment reconnaître les symptômes ?

Une humeur lugubre, une fatigue persistante, une irrépressible envie d’aliments sucrés et une tendance à s’isoler dans son coin sont parmi les symptômes typiques du blues d’hiver. Mais lors d’une véritable dépression (hivernale), l’impact est plus fort et vous éprouvez également des problèmes au quotidien, tant au travail que dans vos relations avec les autres.

Selon Workman, pour savoir s’il s’agit de blues d’hiver, il suffit d’observer l’humeur durant les mois d’été. Les personnes qui ont un véritable blues d’hiver ont en effet ce qu’on appelle des  » symptômes estivaux « . Grâce à la présence de la lumière, de la chaleur et du soleil, elles se sentent remarquablement plus heureuses et plus excitées. Elles peuvent même parfois être insomniaques à cause du trop plein d’énergie.

Comment se soigner ?

Il n’y a pas de réelle solution pour mettre fin à chaque blues d’hiver, mais avec quelques ajustements assez simples, vous pouvez déjà ressentir un effet positif. Le conseil le plus important est de « sortir« . En sortant au moins une demi-heure trois fois par semaine, vous remarquerez déjà une différence. Vous vous sentirez moins déprimé, même en présence de nombreuses personnes. Qu’il s’agisse d’une visite familiale, d’un événement, d’un marché de Noël, etc. Il suffit parfois de rester en contact avec des personnes qui ont une attitude positive pour se sentir mieux. Maintenir les contacts sociaux, même si cela demande un certain effort, aide à briser cette morosité.

Vous pouvez également changer certaines choses dans votre régime alimentaire. L’Islande est le parfait exemple. Ce pays enregistre en effet beaucoup moins de cas de blues d’hiver, malgré la longue période qu’ils passent sans lumière du jour. Et tout cela, grâce au poisson gras souvent présent au menu. Les acides gras « oméga 3 » qu’il contient rendent le cerveau moins sensible aux humeurs lugubres.

S’exposer à la lumière vive pendant 20 à 30 minutes chaque jour peut également éloigner les pensées sombres. Pendant une telle luminothérapie, vous pouvez lire ou travailler tant que vous gardez les yeux ouverts et la tête tournée vers la lumière. Les lunettes de luminothérapie sont également utilisées dans le même but.

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