
Pourquoi vivre seul en Belgique coûte souvent plus cher
Aujourd’hui, 36% des ménages belges sont composés d’une seule personne. D’ici 2060, on atteindra probablement les 50%. Et pourtant, vivre seul reste un vrai défi financier... Explications.
Vivre seul ne signifie pas consommer 2 fois moins. Bien au contraire. Les coûts fixes comme le loyer, l’eau, l’électricité ou les assurances restent les mêmes, qu’on soit une ou plusieurs personnes dans un logement. Mais sans possibilité de partager ces charges, les personnes seules voient leur budget rapidement sous pression. À cela s’ajoutent des politiques fiscales et sociales rarement pensées pour les célibataires ou les ménages isolés.
Le logement est cher
De manière générale, les factures d’énergie et d’eau des célibataires ne sont pas proportionnelles à leurs consommations. Une grande partie des coûts est en effet fixe, ce qui pénalise ceux qui ne peuvent pas les partager. À cela s’ajoutent des mensualités à rembourser pour l’habitation (loyer ou prêt hypothécaire) souvent bien plus dures à assumer pour une seule personne que qu’un couple qui, par définition, bénéficie d’un double revenu.
Un autre point auquel les célibataires doivent faire face est tout ce qui touche aux impôts et taxes forfaitaires. Pensez, par exemple, à la taxe foncière. Cette taxe est payée par famille et non en fonction du nombre d’occupants. Les familles ayant des enfants à charge ont également droit à une réduction de cet impôt.
« Le logement et les coûts qui l’accompagnent constituent le principal point douloureux pour les personnes vivant seules », affirment Carla Dejonghe, députée européenne de Bruxelles, et Gert Van der Eeken, juriste-économiste. Les célibataires réclament depuis des années une fiscalité plus juste, des logements plus abordables (loués ou achetés) et un réflexe « célibataire » en général. Le constat est clair: les règles actuelles continuent de favoriser les foyers à deux revenus, au détriment de ceux qui assument seuls toutes leurs charges.
Plus d’impôt sur le revenu des personnes physiques
En plus des coûts et des taxes liés au logement, l’impôt sur le revenu des personnes physiques n’est pas tendre avec les personnes célibataires ou vivant seules. En termes de revenus professionnels, les travailleurs célibataires sans enfants sont parmi les plus lourdement imposés au monde. Ils perçoivent moins de la moitié de leur salaire brut. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a ainsi calculé qu’un célibataire sans enfant ayant un revenu moyen paie 52,6% d’impôts (et cotisations sociales). Pour un couple avec deux revenus et deux enfants, la charge fiscale atteint 44,8%.
La facture fiscale des familles est plus modérée, grâce à des allégements fiscaux spécifiques. Les parents ayant des enfants à charge ont notamment droit à une majoration de la quotité du revenu exemptée d’impôt. Autrement dit, une plus grande partie de leurs revenus n’est pas taxée et le montant des impôts qu’ils doivent payer peut être diminué. Il existe également un calcul fiscal favorable pour les couples mariés et les cohabitants légaux, dont l’un des partenaires n’a pas ou peu de revenus : le quotient conjugal. Ainsi, jusqu’à 30% des revenus d’un partenaire peuvent être attribués fictivement à l’autre. De cette manière, le conjoint qui dispose des revenus professionnels les plus importants se situe dans une tranche d’imposition plus basse, tandis que les 30% transférés à l’autre seront peu ou pas imposés.
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