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Les patients atteints de cancer des poumons se heurtent encore aux préjugés

Le cancer n’est heureusement plus un tabou depuis un certain temps, même si ce n’est pas encore le cas pour tous les types de cancer. Par exemple, les patients atteints de cancer des poumons se heurtent encore souvent à des préjugés. Près d’un Belge sur trois considère qu’un patient fumeur est responsable de la maladie.

L’Asbl PROLONG a interrogé un millier de Belges sur leur perception du cancer du poumon et a fait des constatations frappantes. Par exemple, le manque de connaissances sur la maladie semble perpétuer de nombreux préjugés persistants. Près d’un Belge sur trois pense que la maladie est (en partie) de la faute du patient. « Il est vrai que le tabagisme constitue un facteur important et qu’il est souvent lié au cancer du poumon, mais il existe d’innombrables autres causes possibles. Toute personne ayant des poumons peut développer un cancer du poumon. Parfois, c’est simplement une question de malchance. Les patients ont donc besoin de votre soutien et non de votre jugement », souligne Johan Thibo, président de PROLONG. Pour renforcer ce message, l’association lance une campagne de sensibilisation durant le mois de novembre.

Guérissable

Le cancer du poumon est l’un des cancers les plus fréquents dans notre pays. Il arrive en deuxième position chez les hommes et en troisième chez les femmes. Chaque année, quelque 9000 Belges reçoivent ce lourd diagnostic. Pourtant, contrairement aux cancers du sein et du thorax, la plupart des Belges semblent peu informés sur le cancer du poumon. Moins de la moitié d’entre eux savent que le cancer du poumon peut être guéri dans de nombreux cas. Un homme sur cinq et une femme sur trois sont atteints d’un cancer du poumon, il est essentiel que le diagnostic soit posé à temps.

Ce manque de connaissances fait que de nombreuses personnes se sentent peu sûres d’elles lorsqu’elles sont confrontées à des personnes atteintes d’un cancer du poumon. Elles ne savent pas comment réagir lorsqu’un de leurs proches est touché. La moitié des Belges ne disent rien ou ne font rien de peur de commettre une erreur. Le fait que le cancer du poumon soit encore tabou affecte évidemment les patients. Car même si l’on a fumé, on n’a pas choisi consciemment d’avoir ce cancer. Kristien (55 ans) a été confrontée à la maladie pour la première fois il y a cinq ans. Elle fumait depuis l’âge de 14 ans et remarquait régulièrement, à travers la communication non verbale des autres, les jugements portés sur elle. « Des regards qui me disaient : ‘Vous avez fumé, n’est-ce pas?’ Et puis je voyais les gens hocher la tête et froncer les sourcils. Même s’ils ne le disent pas explicitement, je ressens leur jugement. J’avais envie de répondre ‘et alors ?' ».

Leo Stoops

Leo Stoops (70 ans), ancien journaliste de la VRT, a lui aussi été diagnostiqué à 59 ans, alors qu’il n’avait pas touché à une cigarette depuis 40 ans. Je n’arrêtais pas de dire automatiquement: « J’ai un cancer du poumon, mais ce n’est pas à cause du tabac ». J’avais l’impression de devoir me justifier auprès des autres à chaque fois ». Stoops a même remarqué ce phénomène chez le médecin qui l’a soigné. « Après mon diagnostic, lorsque j’ai été examiné pour voir si j’étais assez fort pour l’opération, j’ai trouvé le médecin très distant. Lorsque j’ai mentionné que je ne fumais pas, il a complètement changé d’attitude et nous avons commencé à sympathiser. Même ce médecin a supposé que je fumais ».

Cela dit, le tabagisme est bien sûr un facteur de risque majeur et PROLONG encourage vivement les gens à arrêter de fumer. « La cigarette est en partie responsable de l’augmentation du risque de cancer du poumon. Le fait d’avoir fumé ou non a donc son importance ».

Comment vous pouvez apporter votre soutien

Pour briser la stigmatisation souvent associée au cancer du poumon, PROLONG propose des conseils concrets pour promouvoir l’empathie à l’égard des patients et de leurs proches.

  • Faites attention à ne pas juger;
  • Proposez au patient des activités distrayantes, mais laissez-lui la possibilité d’accepter ou non les invitations;
  • Tenez un journal avec le patient;
  • Ne minimisez pas les symptômes;
  • Faites en sorte que le patient se sente utile;
  • Proposez-lui une aide concrète. Par exemple, dites : « Je prépare des repas chauds pour ma famille chaque semaine. Je peux facilement préparer des portions supplémentaires que vous pourrez congeler ».
  • Continuez à demander au patient, à sa famille et à ses voisins comment ils vont.

Plus d’infos sur www.prolong.be

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