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Mauvaise qualité de l’air dans les hôpitaux

Depuis la pandémie de Covid, on sait à quel point un air intérieur sain est important. Pourtant, la qualité de l’air laisse à désirer dans un certain nombre d’hôpitaux, a constaté Test-Achats en effectuant des mesures dans 25 grands établissements de soins de santé belges.

La crise covid nous a fait réaliser que des microbes et des polluants contaminent l’air que nous respirons et que ceux-ci peuvent avoir un impact négatif sur notre santé. La qualité de l’air est dès lors devenue une question importante de santé publique, en particulier dans les établissements de soins tels que les hôpitaux. Ceux-ci sont fréquentés par des personnes malades qui, sans le savoir, propagent des microbes dans l’air lorsqu’elles éternuent, parlent et respirent. Ainsi, des maladies telles que la grippe, le rhume et le Covid peuvent facilement se transmettre d’une personne à l’autre.

Enquête dans 25 hôpitaux

Pour contrôler la qualité de l’air, Test-Achats a envoyé des enquêteurs armés d’un appareil de mesure du CO2  – appelés Testo 315-3. – dans 25 grands hôpitaux belges. Une concentration élevée de CO2 indique que l’air n’est pas assez renouvelé. En effet, chaque fois que nous respirons, parlons ou toussons, nous émettons du CO2 et de minuscules gouttelettes qui peuvent être contaminées par des micro-organismes, des virus ou des bactéries. Ainsi, plus le taux de CO2 est élevé, plus le risque de transmission de maladies est important. Au-delà d’un certain seuil, il est recommandé de renouveler l’air de la pièce en ouvrant les fenêtres ou en mettant en marche un système de ventilation. Les mesures de Test-Achats ont été réalisées à la réception, dans 3 salles d’attente, à la cafétaria, dans les couloirs, les ascenseurs et les toilettes.

Des résultats inquiétants

Sur les 25 hôpitaux visités par Test-Achats, seuls trois avaient un seuil de CO2 inférieur à la limite de 800 ppm, le seuil indiqué par le Conseil Supérieur de la Santé. En revanche, 7 hôpitaux présentent des mesures qui dépassent les 800 ppm (et souvent même les 1000 ppm) dans plus de la moitié de leurs locaux, ce qui semble indiquer que l’air intérieur y est trop peu renouvelé. C’est aux réceptions que les mesures de CO2 les plus basses ont été observées, sans doute parce qu’en général, elles se trouvent près de la porte d’entrée. À l’inverse, c’est dans les cafétérias que les valeurs de CO2 les plus élevées ont été mesurées, car il est impossible de garder un masque buccal pendant que l’on mange et que l’on boit.

Mesures nécessaires

Une loi visant à améliorer la qualité de l’air intérieur dans les lieux fermés accessibles au public, tels que les hôpitaux, a déjà été adoptée en 2022. Des niveaux de référence seront fixés et un système de certification sera mis en place. Malheureusement, il semble qu’aucun arrêté d’exécution n’ait encore été adopté. « On se rend à l’hôpital pour se faire soigner, pas pour y tomber malade » réagit Julie Frère, porte-parole de Testachats, pour qui « une attention toute particulière devrait donc être apportée par les établissements de soins et nos autorités publiques à la qualité de l’air intérieur ». L’organisation de consommateurs a contacté le ministre de la santé, Frank Vandenbroucke, pour lui demander de réagir aux résultats inquiétants de l’étude et de prendre des mesures.

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