Confierez-vous vos données bancaires à Facebook ?
Une directive européenne contraint les banques traditionnelles à ouvrir leurs données à des tiers qui n’appartiennent pas au monde bancaire. Les Belges restent frileux face à cette évolution.
Selon la KBC, le partage de données financières avec des tiers est un tabou pour une majorité de Belges. Le partage de données financières avec des tiers, késako ? Il existe une directive européenne sur les services de paiement : la PSD2. Ce n’est pas le nom d’une console de jeux mais les initiales de « payment services directive« , deuxième version. Elle autorise, depuis janvier 2018, des tiers à se faire payer des factures au départ de votre compte bancaire, par exemple. Et qu’entend-on par tiers ? Cela peut être d’autres banques, mais aussi des sociétés comme Facebook, Google, Apple, Amazon, eBay, voire des opérateurs télécom.
En clair ? La directive PSD2 oblige les banques européennes à accorder à des prestataires tiers l’accès aux comptes bancaires. Mais attention, le titulaire du compte doit, bien entendu, donner son accord pour que telle ou telle structure puisse avoir accès à ces données. L’idée de l’Europe est de simplifier les paiements, de booster la concurrence, mais aussi de rendre les paiements électroniques plus sûrs et moins onéreux. Les banques sont à ce sujet obligées de fournir une plate-forme sécurisée. Grâce à elle, il sera dès lors possible de payer une course de taxi ou de se commander un film via une application unique. Les intervenants ne pourront plus réclamer de frais supplémentaires lorsque le client utilisera cette méthode de paiement. Et en cas de fraude ? La franchise est désormais 50 euros (au lieu de 150 euros) en cas de transaction frauduleuse avec une carte de débit ou de crédit. « Nous vous conseillons toutefois de n’autoriser l’accès à vos données qu’à des entreprises en lesquelles vous avez une confiance totale, met en garde la banque CBC. Restez également vigilant face aux e-mails de phishing. Les escrocs peuvent exploiter la PSD2 à des fins frauduleuses. »
Alors, les Belges vont-ils aisément partager leurs données financières à des tiers ? Ça, ce n’est pas gagné ! Selon l’enquête de la KBC, « plus de huit Belges sur 10 (82%) ne confieraient jamais leurs données financières aux sociétés de médias sociaux, 62% aux sociétés internet, 46% aux entreprises e-commerce, 36% aux entreprises FinTech, 33% aux sociétés et 11% à une autre banque. » Enfin, sept Belges sur 10 veulent garder un contrôle entier sur leurs données. Ils estiment « très important » que leur banque les informe des conséquences du partage de leurs données financières avec des tiers.
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