Crédit revolving, payer ses pâtes à crédit ?

Vous achetez un téléviseur et le vendeur vous propose la carte de crédit du magasin ? C’est du crédit revolving. Le crédit revolving est un crédit permanent qui peut accentuer le surendettement.

Vous faites vos courses chez Cora et « on » vous propose une carte de financement avec quelques avantages de fidélité ? C’est aussi du crédit revolving selon le principe du « achetez maintenant, payez plus tard ». Pour certains, le crédit revolving est juste une facilité de crédit avec réserve d’argent permanente. Elle permet de bénéficier de liquidités tout en remboursant de petits montants mensuels (ou tout d’une fois, si vous avez l’argent). Il n’y a en outre pas de justification à fournir : vous disposez des fonds comme bon vous semble. Proposé dans des supermarchés ou d’autres temples de la consommation, le crédit revolving est, par d’autres, pointé du doigt. Car il peut favoriser le surendettement. A priori, la formule semble alléchante. La mensualité est souvent très faible. Le crédit semble léger. Mais en réalité, les taux d’intérêt sont largement plus élevés que ceux d’un crédit à la consommation classique. Les taux d’intérêt peuvent dépasser les 14%. L’air est connu : emprunter de l’argent coûte aussi de l’argent.

Que va payer la famille Tartempion ?

Le crédit revolving est donc à considérer comme un crédit « permanent » proposé généralement chez certains commerçants (Krëfel, Makro, Carrefour) ou certains courtiers en crédit. Il est renouvelable, d’où le nom de revolving.

Illustrons le propos. La famille Tartempion va chez un marchand d’électroménagers pour acheter un nouveau surgélateur à 500 €. Elle n’a pas d’argent de côté, mais se voit accorder une ligne de crédit revolving de 1.500 €. De quoi payer le surgélateur. Elle peut en outre profiter du solde pour faire des achats à crédit ailleurs et même retirer de l’argent.

Des hypermarchés proposent aussi de telles cartes, c’est pourquoi on dit que le crédit revolving incite certains consommateurs à même payer leurs courses alimentaires à crédit au supermarché. C’est comme payer son pain ou ses pâtes à crédit. La famille Tartempion ne devra renflouer qu’un minimum de 75 € par mois des 1.500 €. Le hic, c’est que les Tartempion vont surtout payer des intérêts importants. Ils sont compris généralement entre 12% et 15% de taux débiteurs (TAEG). Les Tartempion, s’ils connaissent des fins de mois difficiles, seront sans doute continuellement au maximum autorisé du crédit. Cela signifie que la famille sera endettée continuellement de 1.500 € tout en payant des d’intérêts d’environ 200 € par an. Re-hic : cette somme de 1.500 € sera reprise à la Centrale des crédits aux particuliers de la Banque Nationale, diminuant de la sorte leur capacité d’emprunt pour des choses plus importantes comme un véhicule pour aller travailler ou un prêt hypothécaire. Re-re-hic : certaines familles ont plusieurs cartes de ce type et elles deviennent particulièrement vulnérables.

Qui se cache derrière le revolving ?

Si elles sont surtout octroyées dans les hypermarchés, des chaînes d’électroménagers et par des sociétés de vente par correspondance, ce sont en réalité de grosses institutions qui se cachent derrière ces cartes. La carte Cora, par exemple, est un produit de Cetelem, une filiale de BNP Paribas Fortis. Là où le bât blesse, c’est la manière et le lieu où les crédits sont concédés (pas dans une banque, mais dans un magasin). Le libellé des produits prête aussi à confusion avec des cartes « avantage » ou « privilège ». Chez Ikea, autre exemple, le crédit renouvelable est associé à la carte Ikea Family.

Zérotage

Le législateur s’est néanmoins rendu compte que le crédit revolving « à vie » n’était pas tenable. La loi a donc prévu, depuis une poignée d’années, la mise en place d’un délai de zérotage. Comme on peut le lire ici, « ce délai de zérotage vous oblige à rembourser l’intégralité du crédit à des échéances périodiques maximum fixées par la loi et ce sans qu’il soit mis fin au contrat. La loi prévoit des délais de zérotage maxima qui varient donc en fonction du montant emprunté et le prêteur est tenu d’avertir le consommateur. Il ne peut pas excéder 5 ans pour les ouvertures de crédit inférieures ou égales à 5.000 € et 96 mois pour les ouvertures de crédit supérieures à 5.000 €. Une fois le crédit revenu à zéro, vous pouvez à nouveau effectuer des prélèvements. » Mais ça, c’est à vous de voir !

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