Le bon d’État qui concurrence le livret d’épargne

L’État sort de sa botte un bon au taux d’intérêt généreux et à la taxe réduite. Pourquoi? Et comment y souscrire?

Un bon d’État au parfum électoraliste, voilà comment certains banquiers ont analysé, cet été, l’initiative du ministre des Finances Vincent Van Peteghem pour concurrencer le livret d’épargne. Que propose-t-il dès ce mois septembre et lors d’une prochaine émission en décembre 2023? Un bon d’État au rendement net d’environ 2,70%, selon les premières estimations. Le rendement exact ne pouvait être encore indiqué au moment d’écrire ces lignes, car il dépend toujours des taux du marché au moment où les souscriptions sont ouvertes. C’est désormais chose faite, et le taux exact s’avère plus intéressant que prévu.

Mais pour arriver à ce rendement attractif, et c’est une nouveauté, le précompte mobilier sur ce bon passe de 30 à 15%. Le précompte mobilier est cette taxe qui est prélevée sur l’intérêt uniquement. Ici, elle est réduite de moitié.

Fixe et sûr

Reste que ce rendement est largement supérieur à ce qu’offrent généralement les comptes d’épargne des banques (en deçà de 1% et parfois au-delà 2%) « Electoraliste » disent donc les banquiers, car le ministre des Finances a, en quelque sorte, répondu à la grogne des petits épargnants concernant le rendement « famélique » de leur taux d’épargne. D’autant que le taux que reçoivent les banques lorsqu’elles déposent de l’argent à la Banque centrale européenne (BCE) est largement supérieur.

Le ministre des Finances, de son côté, y voit une façon « de dynamiser le marché de l’épargne en Belgique grâce à un produit qui entre effectivement en concurrence directe avec le livret d’épargne ». Et de forcer la main aux banques qui peuvent toujours s’aligner au profit des épargnants belges. Mais peu importe finalement le pourquoi du comment. L’intérêt pour le particulier, c’est de bénéficier d’un rendement fixe supérieur. Ce qui lui permet de savoir précisément combien son capital lui rapportera et quand. Il s’agit en outre d’un placement sûr, car avec un bon d’État, vous prêtez de l’argent à l’État belge qui ne va pas tomber en faillite d’ici un an.

Mobiliser l’argent seulement un an

Cette obligation d’État à 1 an est une première, car les échéances pour ce type de produit sont habituellement de 3, 5, 8 ou 10 ans. Techniquement, l’argent n’est pas bloqué. Un bon d’État peut être revendu avant l’échéance sur le marché secondaire. Son prix dépendra néanmoins de l’évolution des taux d’intérêt depuis son émission. Une petite décote n’est pas à exclure. Autant partir du principe que l’argent est bloqué une année.

Comment souscrire?

Vous pouvez acheter des bons d’État en vous adressant à votre banque qui les livrera sur un compte-titre. Il faut compter des frais de garde (par ex. 0,12%), une commission d’environ 0,5%... L’épargnant peut néanmoins se passer d’intermédiaire, et éviter les frais, en s’adressant directement à l’Agence fédérale de la dette et souscrire en ligne via Itsme ou l’e-ID. Infos sur www.debtagency.be

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