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Pourquoi faire ses courses à l’étranger n’est pas (toujours) un bon plan

Si les produits de marque et les boissons sont en moyenne plus chers en Belgique, les produits de distributeur, les fruits, les légumes, la viande et le poisson sont moins chers qu’en France ou en Allemagne. Cela vaut-il encore la peine de faire ses courses à l’étranger si l’on inclut les frais de transport et le temps perdu?

Fin décembre, l’Observatoire des prix, une institution qui a pour rôle principal de surveiller et d’analyser l’évolution des prix en Belgique, publiait une étude sur les différences de niveaux de prix entre la Belgique et les pays voisins. Et contrairement aux idées reçues, dans plusieurs domaines, les supermarchés belges sont plus compétitifs que leurs concurrents étrangers.

Produits de distributeurs, le bon plan 

L’étude met en lumière un avantage significatif concernant les produits de marque de distributeur (par ex. les produits Delhaize, Cora, Carrefour, Boni chez Colruyt, Saint Eloi chez Intermarché, etc.) et ceux à bas prix, encore souvent appelés les produits blancs. En Belgique, la majorité de ces produits sont vendus à des tarifs inférieurs par rapport aux pays limitrophes. Ainsi, selon l’Observatoire des prix, un panier théorique composé exclusivement de produits de marque de distributeur en Belgique serait environ 15 % moins onéreux qu’en France, 25 % moins cher qu’en Allemagne, et 40 % moins coûteux qu’aux Pays-Bas.

Légumes et viandes

En 2022, en moyenne, les fruits et légumes en Belgique affichaient des prix inférieurs à ceux pratiqués dans les pays limitrophes. Par exemple, ces produits coûtaient environ 17% de plus en France qu’en Belgique, et 12% de plus en Allemagne. Concernant la viande, celle-ci s’avérait également moins onéreuse en Belgique par rapport à la France et à l’Allemagne.

Les marques internationales

Mais alors pourquoi dit-on qu’il est intéressant de faire ses courses dans les supermarchés étrangers ? Car l’étude constate qu’effectivement, les prix de produits de marque sont plus élevés chez nous que dans les pays voisins. C’est facile à comprendre, car plus une zone commerciale est grande (France ou Allemagne) et plus une marque internationale acceptera de baisser ses prix puisqu’elle écoulera davantage de produits. Parmi les autres raisons, on notera également des coûts salariaux par employé belge plus importants, une moindre flexibilité sur le marché du travail. Mais ce sont de bonnes choses pour nos travailleurs !

Et puis, il y a chez nous des coûts élevés pour l’électricité, ainsi que des taxes et accises plus conséquentes, incluant l’écotaxe sur les emballages. L’écart est effectivement marqué au rayon boissons (alcoolisées ou pas). Prenons l’exemple de l’eau : le total des taxes sur le prix d’un litre d’eau en Belgique dépasse celui des trois pays voisins d’environ 10 cents par litre. De même, la taxe sur les emballages et les accises sur la bière sont nettement supérieures en Belgique comparées à celles en France et en Allemagne.

Cependant, de 2016 à 2022, la hausse des prix des aliments et boissons non alcoolisées a été moins marquée en Belgique par rapport aux nations avoisinantes.

Avez-vous compté le transport ?

Enfin, même si des produits sont moins chers en dehors des frontières, à moins d’être frontalier, le consommateur ne devrait pas oublier d’inclure dans ses calculs ses frais de transport. Cela inclut le coût du carburant ET l’usure du véhicule. Le temps passé à se déplacer pour faire ses courses à l’étranger peut être considérable. Il pourrait être utilisé d’une manière plus productive ou agréable. Le temps, c’est de l’argent.

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