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7 troubles qui nous agacent

Généralement bénignes, on ne s’en inquiète pas vraiment. Pourtant, elles sont agaçantes et peuvent causer des problèmes de vision. Elles ? Les affections oculaires, comme la conjonctivite ou les classiques yeux secs. Nous nous attardons ici sur les sept plus courantes.

Les problèmes oculaires figurent parmi les plaintes les plus fréquentes chez les 50+. Ils sont bénins pour la plupart et quelques mesures préventives peuvent parfois en limiter les conséquences.

1 LA BLÉPHARITE

Le rôle de la paupière est de protéger l’oeil, notamment contre la déshydratation. Mais elle peut aussi être source de quelques soucis quand, par exemple, le bord est atteint d’une inflammation (blépharite), cause courante d’irritation oculaire à tout âge.

La blépharite s’accompagne souvent de démangeaisons, de sensation d’un corps étranger, de sécrétions douloureuses de sébum et d’yeux rouges. En fait, il s’agit d’une inflammation des glandes sébacées et/ou des cils. Comme l’explique le professeur d’ophtalmologie Marcel ten Tusscher (UZ Brussel), il n’existe pas de cause unique :  » Certaines personnes en sont assez souvent atteintes en raison d’une prédisposition ou de leur type de peau, en particulier les peaux grasses.  » Les risques de blépharite augmentent en cas de forte sécrétion de sébum ou lorsque la composition du sébum ou des cellules de votre peau est différente. Le sébum que l’on trouve dans le film lacrymal a pour rôle d’en ralentir l’évaporation. Lorsque la composition du film lacrymal est altérée, comme dans le cas de la blépharite, cela peut également provoquer une sensation de sécheresse oculaire. Chez d’autres patients, la cause est une infection bactérienne, de type streptocoque.

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Ce que vous pouvez faire. Commencez par nettoyer soigneusement le bord des paupières et des cils. Avec un gant de toilette propre, chaud et humide ou une compresse, retirez doucement les sécrétions de sébum. Vous pouvez aussi utiliser une lingette humide prête à l’emploi ou tremper un coton-tige ou une compresse dans du shampoing pour bébé dilué et frotter doucement paupières et cils pour faire tomber les dépôts de sébum et de graisse. Un massage doux des paupières aide aussi à vider les glandes sébacées. S’il s’agit d’un problème récurrent, on conseille de pratiquer ces mesures d’hygiène de manière préventive, même lorsque l’inflammation est terminée. En cas d’infection bactérienne, l’application d’une pommade antibiotique est la meilleure solution.  » On pense qu’il existerait un lien entre la blépharite chronique ou récurrente et l’alimentation, indique le Pr ten Tusscher. « L’affection n’est pas seulement étroitement liée au type de peau mais aussi à la composition des graisses, qui pourrait être directement influencée par les graisses contenues dans l’alimentation. « 

2 L’ORGELET

L’orgelet, tout comme le chalazion (voir point 3), se manifeste sous la forme d’une petite bosse sur le bord de la paupière. Du fait de leur similitude, on confond souvent ces deux affections mais les causes sont différentes et le ressenti du patient n’est pas le même. Un orgelet est un abcès aigu des glandes sébacées de la paupière, généralement dû à une infection bactérienne. Il se présente sous la forme d’une petite boule rouge dont le sommet blanc est douloureux. Dès lors que l’abcès crève et que le pus peut s’écouler, la douleur s’atténue et la guérison est en marche. Si la douleur persiste pendant plus d’une semaine et que l’abcès ne crève pas de lui-même, il vaut mieux consulter un médecin qui pourra l’éliminer par une simple piqûre. Des gouttes antibiotiques sont souvent prescrites pour prévenir toute récidive.

3 LE CHALAZION

Le chalazion ressemble fort à l’orgelet si ce n’est qu’il est causé par une inflammation d’une des glandes de Meibomius, glandes qui produisent le sébum que l’on retrouve dans le liquide lacrymal. Le blocage de l’une d’entre elles entraîne une accumulation de sébum sous la forme d’une petite boule rouge totalement indolore.

« Même si elle peut perdurer des semaines voire des mois, l’inflammation se résorbe d’elle-même. Des massages doux à l’aide de compresses chaudes permettent de fluidifier le sébum, afin de le faire s’écouler par une simple pression. Ce petit traitement donne de bons résultats même s’il n’est pas définitif et qu’un chalazion peut à nouveau se former chez les personnes particulièrement sensibles à ce type d’affection. Une bonne hygiène des paupières et l’application régulière de compresses chaudes sont les seuls moyens de prévention. »

On trouve en pharmacie des masques chauffants dont l’humidité et la chaleur permettent de conserver la bonne fluidité du sébum. Si le chalazion est chronique et affecte la vision ou l’apparence, l’ophtalmologue retire l’accumulation de sébum en pratiquant une petite incision à l’intérieur de la paupière. L’intervention est rapide mais nécessite une anesthésie locale. Elle permet généralement de se débarrasser du chalazion, bien qu’il subsiste parfois un petit kyste.

4 LES YEUX SECS

Parmi toutes les affections oculaires, la sécheresse oculaire – qui se manifeste par la sensation d’un corps étranger, de l’irritation ou une rougeur – est de loin la plainte la plus fréquente chez les plus de 50 ans. « Quasiment toutes les interventions aux yeux, correction des paupières ou opération de la cataracte par exemple, entraînent des problèmes de sécheresse oculaire, explique le Pr ten Tusscher. La conjonctive, la membrane muqueuse transparente qui recouvre l’oeil, contient de petites glandes qui contribuent à la production des larmes basales. Celles-ci hydratent et nourrissent l’oeil chaque fois que vous clignez des yeux. Mais au cours d’une opération, beaucoup meurent et ne sont pas remplacées.

Parmi d’autres facteurs de dysfonctionnement de ces glandes, on note encore les inflammations et le vieillissement, qui ont pour conséquence la réduction de la production de larmes basales lors du clignement des yeux.  » La composition de la couche de larmes est également modifiée, entraînant irritations et même douleurs. Il s’ensuit une autre réaction : la glande lacrymale, responsable de la production de larmes lorsque l’on pleure ou que l’on a du vent dans les yeux, en produit davantage  » par réflexe « . Conséquence: un excès de liquide lacrymal qui s’écoule sur les joues. Les maladies auto-immunes, comme la maladie de Sjögren, peuvent également provoquer des problèmes de sécheresse oculaire.

Aucune solution efficace n’a pu être mise au point pour soulager le patient. Le Pr ten Tusscher avance quelques suggestions :  » Puisque la conjonctive contient moins de glandes, on peut essayer de cligner davantage des yeux. Si vous sentez monter des larmes-réflexe en réponse à l’irritation, gardez les yeux fermés pendant un petit moment de manière à stabiliser la couche de larmes.  » Les larmes artificielles, sous forme de gouttes, de gels ou de pommades, apportent une solution mais il faut en appliquer suffisamment et régulièrement.  » Les gouttes n’ont aucun impact sur la vision, mais l’effet hydratant est de courte durée. L’action des gels est un peu plus longue. Quant aux pommades, si elles offrent une meilleure couche protectrice, elles restreignent temporairement le champ de vision. Restent les nébuliseurs, des lunettes spéciales qui permettent d’hydrater les yeux en les baignant de vapeur chaude. Mais leur efficacité est également limitée. » La sécheresse oculaire augmentant le risque d’infection, il est préférable d’éviter les lentilles de contact si vous en êtes atteint. Avec le temps, la sécheresse oculaire peut affecter l’acuité visuelle.  » Pour une bonne vision, les yeux doivent être suffisamment humides. Si la couche lubrificatrice n’est pas homogène, la lumière atteindra la rétine de manière fragmentée. »

5 LA CONJONCTIVITE

La conjonctivite est une inflammation de la conjonctive, membrane qui couvre le blanc de l’oeil. Cette affection très courante peut être causée par une saleté dans l’oeil, une allergie, mais aussi par un rhume, le virus de la grippe ou une infection bactérienne. L’intérieur de la paupière est rouge et un peu gonflé, ce qui s’accompagne souvent de démangeaisons, d’irritations et de larmoiements.  » La conjonctivite consécutive au virus de la grippe touche généralement les deux yeux en même temps alors qu’une infection bactérienne n’en touche le plus souvent qu’un seul. Si une conjonctivite d’origine virale est gênante, elle est sans danger. Des gouttes stériles suffisent à réduire le nombre de virus et la guérison intervient au bout d’une semaine ou deux. Il arrive que le virus de la grippe en- flamme la cornée et affecte la vision, ce qui nécessite un traitement immédiat. Si une infection bactérienne provoque l’apparition de pus, des antibiotiques sous forme de gouttes suffisent à la combattre.  » Quand la conjonctivite résulte d’une réaction allergique, on conseille des antihistaminiques.

 » Une conjonctivite peut aussi provoquer des saignements. En particulier en cas d’hypertension ou de prise d’anticoagulants, les vaisseaux sanguins qui irriguent la conjonctive se mettent soudainement à saigner. Une partie de l’oeil gonfle et rougit. C’est un peu effrayant mais totalement bénin. Mais si la chose se reproduit régulièrement, il vaut mieux consulter pour connaître précisément la cause. »

6 AFFAISSEMENT DE LA PAUPIÈRE

Il existe plusieurs explications à l’affaissement de la paupière inférieure, dont la plus courante est le vieillissement des tissus. Il peut aussi s’agir des conséquences d’une maladie de peau ou d’une paralysie faciale. Cet affaissement provoque un larmoiement chronique et de l’irritation puisque l’oeil ne peut plus se fermer complètement. Sans parler de l’aspect esthétique... Si le problème est dû à un affaissement des tissus, il suffit d’une petite intervention de raccourcissement de la paupière.

7 TREMBLEMENT DE LA PAUPIÈRE

Une paupière qui se met soudainement à trembler toute seule ne doit pas vous alarmer: ce n’est rien d’autre qu’un tic.  » Ce type de tremblement tout à fait bénin s’observe également autour de la bouche et à d’autres endroits. On pense qu’il existe un lien avec le stress et la fatigue.  » Mais l’histoire est tout autre si c’est la vision elle-même qui tremble : ce peut être le signe d’une perturbation du système qui assure la stabilité du regard. Il faut alors absolument consulter.

Yeux rouges: quand consulter ?

Quand la vision est brusquement moins bonne.

Quand regarder la lumière est douloureux.

En cas de douleurs.

7 troubles qui nous agacent
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Les petites usines à larmes

1 Les larmes se forment ici quand on cligne des yeux. Ce sont celles qui hydratent et nourrissent la conjonctive.

2 C’est ici que se développent les larmes-réflexe suite à une émotion ou en réaction à une irritation. Elles sont produites par la glande lacrymale située au-dessus de la paupière supérieure.

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