Quand pension rime avec action

Epanouissement, bienveillance, altruisme, solidarité... Voici des termes à associer, généreusement, aux personnes rencontrées, depuis onze ans, au fil de notre rubrique ‘C’est ma vie’. Des femmes et des hommes approchant la retraite ou déjà pensionnés qui confient avoir ressenti le « besoin de rester actif ».

Une fois la carrière (quasi) derrière le dos, il y a ceux qui réveillent leur passion, artistique ou autre, enfouie depuis bien longtemps. Car les parents imposaient d’exercer un « vrai » métier. Car la profession était chronophage. Car il fallait s’occuper des enfants. Car...

Des jeux de jeunesse reprennent le dessus... « Je viens de réaliser mon rêve d’enfant! », s’émerveillait cet ex-ingénieur commercial en me montrant le réseau ferroviaire imaginé dans son jardin après s’être remis au train électrique pour, en prime, passer des moments de complicité avec son petit-fils.

Puis, des valeurs s’imposent de plus belle, une fois du temps libéré. Bravo à cet ex-policier marchant, chaque année, pour la bonne cause, lui qui, scout aimait déjà lancer des actions de collectes au profit des personnes défavorisées.

Beaucoup (re)découvrent le bénévolat. « Volontaire un jour, volontaire toujours », affirment fièrement certains. C’est par hasard, via une connaissance ou aiguillé par leurs ados membres d’une association avant eux, qu’ils tombent dans la marmite du bénévolat. Parfois, une maladie les oriente tel cet ex-officier militaire qui a créé une asbl venant en aide aux autres victimes d’AVC pour leur redonner espoir et sensibiliser le public.

Souvent, c’est l’envie de maintenir le contact social et d’aider l’autre qui décide les pensionnés à s’engager. Dans la continuité de leur expérience professionnelle ou pas. En couple ou seul. Que d’histoires marquantes! Un ex-inspecteur de police devenu formateur premier secours pour assouvir son besoin inébranlable d’être au service de la population ; un ex-pharmacien désormais greeter à la Côte ; une ex-institutrice qui enseigne à des enfants malades ; une ex-secrétaire médicale qui aide les enfants soldats ; une ex-recruteuse devenue famille d’accueil d’urgence, avec son mari, pour des bambins placés pour « me sentir utile en faisant ce que j’aime, être maman » ; une grand-mère comblée qui câline les bébés hospitalisés ; un ex-chasseur de têtes qui coache des jeunes réfugiés ; etc.

Il y a aussi l’aide aux animaux et à la nature pour apporter sa pierre à la protection de l’environnement. Je pense à une ex-prof de gym qui aide les batraciens à migrer ; une ex-infirmière qui bichonne les chats d’un refuge ; un ex-vétérinaire devenu bénévole dans un jardin botanique où « le décor de mon bureau évolue au fil des saisons ».

On constate aussi cette sagesse qui pousse à agir sans juger. « Je rends visite aux prisonniers pour que le lien ne se brise pas entre la société et ceux qui en sont exclus », confiait un ex-ingénieur civil. « Je traque les déchets abandonnés sur la voie publique mais c’est dur de changer la mentalité des gens ne voulant pas ramasser ceux des autres », disait un ex-électromécanicien devenu Ambassadeur de la Propreté. Certaines réflexions continuent de résonner comme celle d’une retraitée qui a initié le mouvement Grands-Parents pour le Climat: « Une fois pensionnés, nous avons plus de liberté d’expression pour dénoncer certaines choses! »

Finalement, plusieurs messages forts ressortent de ces échanges passionnants, touchants, inspirants, au gré des nombreux ‘C’est ma vie’. Parmi eux: s’occuper des autres, c’est aussi prendre soin de soi car l’enrichissement est toujours mutuel...

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