Des arnaques à 20.000€, mais la honte de les signaler
Le montant des fraudes en ligne explose, tandis que les victimes peinent à dénoncer les escroqueries. Un tabou urgent à lever.
Dans l’édition de « Plus Magazine » actuellement en librairie, nous publions un dossier consacré à la honte ressentie par les victimes d’escroqueries sur Internet. Elles subissent un impact psychologique similaire à celui des victimes de la criminalité classique, mais éprouvent plus de difficultés à s’adresser à un professionnel capable de les aider à affronter les conséquences psychologiques. Sur Internet, la dynamique est différente. De nombreuses personnes ont été manipulées pour communiquer volontairement leurs mots de passe. D’autres ont été abusées par les sentiments, l’amour. Il n’est alors pas facile d’avouer qu’on s’est fait berner. Toutes les catégories d’âge sont concernées, mais les personnes âgées de 50 à 69 ans sont particulièrement dans le viseur des escrocs, car elles disposent souvent d’une plus grande marge de manœuvre financière pour investir. Le Service Public Fédéral Économie a reçu des milliers de signalements en 2023 concernant des escroqueries par téléphone ou par Internet. Le montant total de ces arnaques s’élève à 19 millions d’euros.
Recovery room
Hasard de l’actualité, la FSMA, qui est l’Autorité des services et marchés financiers, vient de publier un communiqué constatant une hausse de 50% des signalements de fraude à l’investissement en ligne au cours du premier semestre 2024. Le montant par victime atteint en moyenne 20.000 €. Si près de la moitié des signalements concernent des plateformes frauduleuses de trading et des fraudes aux cryptomonnaies, un autre élément marquant est l’augmentation fulgurante des fraudes de type « recovery room ». Il s’agit d’une pratique dans laquelle des escrocs prétendent aider les victimes de fraudes antérieures à récupérer les sommes perdues. Plus d’infos sur le sujet à lire ICI sur notre site.
La FSMA met également l’accent sur cette forme de « pudeur » qui empêche les victimes de porter plainte. En effet, bien que le phénomène des fraudes en ligne continue de prendre de l’ampleur grâce aux possibilités qu’offrent le web et les réseaux sociaux d’atteindre facilement un grand nombre de personnes, « nous constatons en parallèle, ajoute Jean-Paul Servais, Président de la FSMA, qu’il est encore nécessaire de convaincre davantage de Belges de signaler une fraude dont ils sont victimes. Nous sommes persuadés que de nombreuses victimes n’osent pas toujours franchir le pas, parfois par honte. Il est important que nous puissions rassembler autant de données que possible pour intensifier la lutte contre les fraudes à l’investissement en ligne et ainsi prendre des mesures encore plus ciblées. »
Toute personne souhaitant signaler une fraude ou ayant des doutes sur une offre peut contacter la FSMA via un nouveau formulaire de contact, disponible ici : https://www.fsma.be/fr/questions-sur-la-fraude-linvestissement.
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