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Electronique et eau: mauvaise combinaison!

Ah, l’été! Le soleil, la plage, la piscine, les balades en VTT dans les bois... Autant de moments à photographier pour les graver dans la mémoire. Le rêve! Qui se transforme parfois en cauchemar à cause d’une simple goutte d’eau.

On les emporte partout, dans la voiture, à l’école, au travail ou chez le dentiste. Et bien sûr, en vacances. Mais nos téléphones mobiles, consoles de jeu portables, appareils photo, etc. ne sont pas des engins tout-terrain. Si certains supportent une immersion même prolongée, d’autres, en revanche, risquent de ne pas sortir indemnes d’une exposition à la pluie ou au sable. Pour savoir qui peut quoi, on se réfère à la norme IP.

La norme IP (pour Ingress Protection ou, en français, indice de protection) a été définie en 1989 par l’International electrotechnical commission. Elle se traduit par un score attribué aux appareils électriques selon leurs risques de se voir infiltrés par de la poussière ou de l’eau. Ce score se présente sous la forme des lettres IP suivies de deux caractères. Cela donne par exemple IP67. Mais que signifient ces chiffres?

Le premier chiffre peut aller de 0 à 6 et, pour faire simple, indique le niveau de protection de l’appareil contre les corps solides, qu’ils soient grands ou minuscules. Il exprime la taille du caillou... ou du grain de poussière susceptible de pénétrer à l’intérieur. Comme on peut l’imaginer, un 0 traduit une absence totale de protection. A contrario, un 6 promet qu’aucune poussière ne parviendra à s’infiltrer. Et entre ces deux extrêmes, on observe une progression. Par exemple, un 1 indique une protection contre les corps solides de plus de 5 cm, un 4 contre ceux de 1 mm, etc. Pour le consommateur, le seul score acceptable est évidemment le 6.

Un chiffre n’est pas l’autre

Les choses se compliquent avec le deuxième chiffre du code IP. On l’a dit, il représente la résistance de l’appareil à l’eau. Ici, l’échelle va de 0 à 9. Sans surprise, un zéro équivaut à une absence totale de protection. Un 9 garantit quant à lui une aptitude à survivre à des projections à haute pression et à haute température à proximité. À ce stade, on pourrait penser: « C’est tout simple: je dois privilégier l’achat d’un appareil bénéficiant d’un code IP69 ». Ce serait trop facile. La capacité à supporter un jet à haute pression n’implique pas une protection contre les immersions. Ainsi, vous devriez probablement dire adieu à un smartphone labellisé IP69 qui tomberait au fond de la piscine. Sur ce plan, mieux vaut un 7 (IP67), qui exprime une résistance jusqu’à 1 mètre sous l’eau et pour une durée maximale de 30 minutes. Un 8 est encore préférable... mais aussi moins clair. Il indique une protection dans le cas d’une immersion à plus d’un mètre de profondeur, mais dans les « conditions spécifiées par le fabricant ». Traduction: deux appareils labellisés IP68 ne bénéficient pas forcément d’une même sécurisation. Si l’un supportera peut-être un bain pouvant atteindre une heure à une profondeur de 2 voire 3 mètres, l’autre n’y résistera (probablement) pas.

Le deuxième chiffre du code IP représente la résistance de l’appareil à l’eau.

Le marketing et la réalité

En considérant qu’un consommateur est plus susceptible de voir son téléphone ou ses écouteurs tomber dans l’eau (que ce soit dans une flaque, dans le lavabo ou dans la piscine) que soumis à un jet à haute pression, on peut estimer qu’un code IP68 répond à la majorité des attentes. Mais pas toutes. Ni toujours. Il y a ainsi une différence entre l’eau du robinet, celle de la piscine (chlore) ou celle de la mer. Le sel de cette dernière peut créer un phénomène d’électrolyse pouvant rendre la prise USB ou lightning (Apple) inopérante. Et puis, une protection contre les éléments extérieurs n’est pas perpétuelle. Alors que ses plus récents iPhone bénéficient tous d’un indice IP67 ou IP68, Apple précise par exemple: « La résistance à l’eau, aux éclaboussures et à la poussière n’est pas permanente et peut faiblir avec le temps en utilisation normale. Les dommages causés par des liquides ne sont pas couverts par la garantie.« 

De son côté, Samsung indique que sa propre garantie ne couvre pas « les dommages résultant d’une chute, d’un choc ou d’une autre cause externe, y compris les dommages dus au sable ou à l’humidité « . Traduction: quel que soit le code de protection vanté par le fabricant de votre appareil, mieux vaut éviter de mettre celui-ci en contact avec du sable et a fortiori de l’eau.

Pouvez-vous néanmoins piquer une tête dans la piscine avec votre smartphone pour capturer le moment où vos enfants ou petits-enfants viendront y mettre les pieds? Oui, pour certains modèles, mais de préférence pas trop longtemps ni à grande profondeur. Et si l’eau est chlorée ou salée, pensez à vite rincer l’appareil avec de l’eau claire avant de le sécher soigneusement. Ou alors, équipez votre téléphone mobile d’une coque 100% hermétique...

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