La santé de demain sera connectée
Du lave-linge au frigo en passant par les ampoules LED, de plus en plus d’objets du quotidien sont connectés. C’est également vrai dans le secteur médical où de nouveaux outils visent à seconder les médecins et à automatiser les analyses.
Nos contacts avec le médecin de famille vont changer. A terme, on prévoit qu’une série de systèmes (capteurs, objets connectés...) seront installés dans nos maisons et appartements. Ils enverront des relevés et rapports à notre toubib et seront à même de le prévenir en cas de problème nécessitant une intervention.
On peut aussi imaginer que certaines analyses seront automatisées. Le test d’urine, par exemple. Il suffirait que les toilettes disposent d’un système d’identification de l’utilisateur (peut-être par empreinte digitale ou via son smartphone), d’un capteur intelligent (qui sera en mesure de déterminer le pourcentage de ceci et le taux de cela) et enfin d’un système de transmission via Bluetooth ou Wi-Fi. Sciencefiction ? Pas du tout : voilà des années que le japonais Toto – géant de l’équipement sanitaire en Asie – a développé un concept de ce type. Et il n’est pas le seul. La question n’est plus vraiment de savoir si ce futur deviendra une réalité pour chacun, mais quand. En fait, il s’installe dès à présent dans nos foyers. De façon discrète sinon imperceptible, lente et progressive. Mais il arrive.
Balance intelligente et thermomètre instantané
Désormais retiré du marché des téléphones mobiles, Nokia s’intéresse aujourd’hui au domaine médical. Voici quelques mois, le finlandais a déboursé quelque 170 millions d’euros pour prendre le contrôle d’une petite entreprise française, Withings. Son activité ? Les objets connectés. Comme la balance Body Cardio qui, à chaque pesée » affiche votre poids enrichi de vos mesures de composition corporelle : masse grasse, masse musculaire, masse hydrique et masse osseuse« . Il ne s’agit évidemment pas de données à véritable valeur médicale, mais leur évolution, les tendances constatées peuvent à elles seules informer d’un éventuel problème.
Parallèlement à d’autres appareils, Withings vient aussi de sortir un thermomètre médical d’un nouveau genre : il suffit de le déplacer au-dessus de l’artère temporale, sans même toucher la peau, pour obtenir un affichage ultra-rapide de la température. L’opération ne prend que deux secondes. Voilà deux des pépites de l’entreprise française qui ont convaincu Nokia. Ce dernier n’est pas le seul à s’intéresser à la santé. Google, IBM, Apple et de multiples start-ups de la Silicon Valley ou d’ailleurs développent des systèmes « intelligents » qui ambitionnent d’assister le corps médical en analysant un maximum d’informations en moins de temps qu’il ne faut à un médecin pour commander » Ouvrez la bouche et dites aaaaah « .
La Belgique dans le mouvement
Plus près de chez nous, le néerlandais Philips a lui aussi choisi la santé comme nouveau cheval de bataille avec des systèmes de purification d’air (3000 series) qui vont absorber pollens, poussières, bactéries... Le fabricant propose aussi des brosses à dents connectées (Sonicare Flex-Care Platinum). Toutes les études le confirment : le marché mondial de la santé connectée va exploser. Il devrait être multiplié par dix en l’espace de cinq ans pour atteindre 21,5 milliards de dollars en 2018 contre 2,4 milliards en 2013, estiment les analystes de Deloitte. Un chiffre astronomique qui suscite l’appétit de très nombreux acteurs. Des grands, comme indiqué ci-dessus, mais aussi de plus petits.
En janvier dernier, nous évoquions le Zembro, un bracelet qui, en cas de chute, de malaise ou de tout autre problème, permet à l’utilisateur d’appeler à l’aide. Ici, le concepteur n’est pas un géant de l’électronique ou du numérique, mais une PME installée du côté de Gand. Ce n’est pas un cas unique : la Belgique a elle aussi compris le formidable enjeu de la santé. Ainsi, c’est à Villers-le-Bouillet qu’est développée la Luminette, une sorte de paires de lunettes qui permettent de vaquer à ses activités tout en profitant d’une séance de luminothérapie. Elles sont exportées dans le monde entier.
Par Philippe Desalle
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