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Certaines plantes sont contre-indiquées pour les malades du cancer

Alors que les adeptes des médecines alternatives vantent fréquemment les bienfaits sur la santé de certaines plantes et épices, une nouvelle étude jette un pavé dans la mare : ces mêmes herbes ne seraient pas toujours bénéfiques pour les patients atteints d’un cancer.

L’ortie, l’ail et le curcurma n’auraient pas que des effets favorables pour ces patients ou plutôt sur l’efficacité des chimiothérapies. C’est en tous cas ce que révèle cette nouvelle étude israélienne, menée au Moyen-Orient, là où l’usage des herbes médicinales est très prisé, en complément de la médecine allopathique.

Combiner deux médecines

Pour les besoins de cette étude, l’équipe de chercheurs du Pr Eran Ben-Arye du Technion-Israel Institute of Technology (Israël) a interrogé 339 oncologues issus de seize pays du Moyen-Orient sur la consommation d’herbes médicinales de leurs patients. 57% de ces derniers se voient administrer, pendant leur chimiothérapie, au moins un remède naturel sous forme de plante en complément de la médication classique pour traiter le cancer. « Dans une grande majorité des cas, les patients souhaitent combiner le meilleur des deux médecines et ne perçoivent pas les remèdes médicinaux comme une réelle alternative aux traitements actuels », explique le Pr Eran Ben-Arye.

L’ail, l’ortie et le cumin noir

L’ortie, l’ail, le cumin noir (aussi appelé Nigelle) et le curcuma sont les plantes les plus fréquemment utilisées dans le cadre de ces traitements. Sur les 44 les plus consommées, 29 peuvent provoquer des effets secondaires importants ou altérer l’efficacité des traitements. C’est notamment le cas du curcuma, présenté comme un puissant anti-inflammatoire, mais qui augmenterait l’effet toxique de certaines chimiothérapies (chute des cheveux, diarrhées, vomissements, troubles cutanés et cardiaques, douleurs musculaires et articulaires, ...). Quinze autres herbes courantes entraînent des interactions avec les médicaments administrés, tandis que 18 peuvent avoir des effets toxiques directs et sept semblent influencer l’efficacité de la chimiothérapie. Ainsi, le thé vert et le gingko biloba, utilisés pour combattre les troubles de la mémoire et de la circulation sanguine, augmenteraient le risque de saignement interne et externe. Quant au cumin noir, qui est utilisé pour renforcer le système immunitaire, il pourrait altérer l’efficacité des traitements. Avec ces préparations à base de plantes, les patients souhaitent améliorer leur qualité de vie et atténuer les effets indésirables liés aux chimiothérapies. « Même si la phytothérapie est une médecine qualifiée de ‘douce’, elle n’est pas sans conséquences sur la santé des patients : il convient alors d’être prudents avec les plantes que l’on consomme et de demander un avis médical avant de commencer un traitement complémentaire, même naturel. Surtout lorsqu’on souffre du cancer », conclut le Pr. Eran Ben-Arye.

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue médicale Cancer.

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