La pollution de l’air, plus dangereuse encore que le tabac ou l’alcool
La pollution atmosphérique présente un plus grand risque pour la santé mondiale que le tabagisme ou la consommation d’alcool, et ce danger est exacerbé dans certaines régions du monde comme en Asie et en Afrique, détaille une étude.
Selon ce rapport de l’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago (EPIC) sur la qualité de l’air mondiale, la pollution aux particules fines – émises par les véhicules motorisés, l’industrie et les incendies — représente « la plus grande menace externe pour la santé publique » mondiale.
Mais malgré ce constat, les fonds alloués à la lutte contre la pollution de l’air ne représentent qu’une fraction infime de ceux par exemple dédiés aux maladies infectieuses, pointe le rapport.
Maladies, AVC, cancers
La pollution aux particules fines augmente le risque de développement de maladies pulmonaires, cardiaques, d’AVC ou de cancers.
Un respect permanent du seuil d’exposition aux particules fines fixé par l’OMS permettrait d’augmenter l’espérance de vie mondiale de 2,3 ans, estime l’EPIC, sur la base de données collectées en 2021.
En comparaison, la consommation de tabac réduit en moyenne l’espérance de vie mondiale de 2,2 ans, et la malnutrition infantile et maternelle d’1,6 année.
Lutter contre cette pollution
Si des dispositifs internationaux existent pour lutter contre le VIH, le paludisme ou la tuberculose, à l’image du Global Fund qui déploie 4 milliards de dollars par an dans la lutte contre ces maladies, aucun équivalent n’existe pour la pollution atmosphérique.
Aux Etats-Unis, le programme fédéral Clean Air Act a contribué à faire baisser la pollution atmosphérique de 64,9% depuis 1970, permettant à l’espérance de vie moyenne des Américains d’augmenter d’1,4 année.
En Europe, l’amélioration de la qualité de l’air au cours des dernières décennies a suivi la dynamique de celle observée aux Etats-Unis, mais de profondes disparités persistent entre l’est et l’ouest du continent.
Tous ces efforts sont menacés entre autres par la multiplication des feux de forêt à travers le monde – causés par l’augmentation des températures et à la multiplication des épisodes de sècheresse, liés au changement climatique – et qui provoquent des pics de pollution de l’air.