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Manger « piquant » est-il bon pour la santé?

De nombreuses cuisines du monde font une belle place au piment, sous forme de harissa, de pili-pili ou encore de sambal... Une affaire de goût, mais pas seulement!

Si le piment brûle en bouche, c’est avant tout dû à un de ses composants actifs, la capsaïcine. Celle-ci a la faculté d’activer les neurones sensoriels des papilles gustatives et des muqueuses, envoyant au cerveau une sensation de chaleur parfois très intense. Mais manger piquant, est-ce mauvais ou bon pour notre santé?

Son usage est fréquent dans les cuisines traditionnelles des pays chauds et ce n’est pas un hasard: en accélérant le transit intestinal (effet laxatif) et avec ses propriétés antibactériennes, il limite les risques d’intoxication alimentaire, tandis que la sensation de chaleur intense qu’il procure au corps, en haussant brièvement la thermogenèse et la sudation, a paradoxalement un effet rafraîchissant, avant de laisser une sensation de bien-être.

« Toute proportion gardée, l’effet est un peu le même que celui d’un sauna ou d’un hammam », explique Serge Pieters, professeur de diététique à la Haute Ecole Leonard de Vinci. En boostant le métabolisme de base et en laissant transiter moins longtemps les aliments dans le tube digestif, la nourriture « piquante » semble aussi limiter, dans une certaine mesure, la prise de poids.

Anti-cancer et antioxydant

Mais la capsaïcine, en tant que molécule, intéresse aussi beaucoup la médecine scientifique: elle pourrait avoir un effet anti-cancer, en favorisant la mort des cellules tumorales. Bien qu’encore non confirmée, une baisse de la mortalité cardiovasculaire, en cas de consommation modérée et régulière de piment, est également suspectée: l’effet de la capsaïcine se conjugerait ici à celle des antioxydants (flavonoïdes) naturellement présents dans le fruit.

A contrario, de par son effet irritant, la nourriture épicée aggrave les symptômes en cas d’hémorroïdes. Quid au niveau des ulcères ou du reflux gastro-oesophagien? Plusieurs études se contredisent sur le sujet et l’effet varierait selon les personnes. L’intérêt de manger « piquant » dépend donc de tout un chacun: si cela vous réussit, il n’y a aucune raison de ne pas continuer. Mais si chaque bouchée s’apparente à une souffrance, et même s’il est possible de développer une accoutumance à la sensation de brûlure, mieux vaut ne pas s’obstiner...

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