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Pourquoi le cholestérol se manifeste-t-il (parfois) différemment chez les femmes?

Ces dernières années, on prend de plus en plus conscience que les maladies cardiovasculaires peuvent se manifester différemment chez les hommes et les femmes. Les crises cardiaques, notamment, mais également le cholestérol...

« Dans le processus d’athérosclérose (artériosclérose), qui est à l’origine de nombreuses maladies cardiovasculaires, nous observons une différence frappante entre les hommes et les femmes », explique le Dr Janneke Wittekoek, cardiologue (Heartlife Klinieken Utrecht), l’une des pionnières de la recherche sur le système cardiaque des femmes. Chez les hommes, l’excès de cholestérol LDL commence à s’accumuler dans la paroi du vaisseau selon le schéma traditionnel, à savoir: le cholestérol s’accumule d’un côté, formant ainsi un rétrécissement. Lorsque ce rétrécissement s’aggrave et obstrue une grande partie de l’artère, il provoque des symptômes évidents tels que l’essoufflement. Ces plaques de cholestérol se révèlent généralement lorsqu’un vaisseau sanguin est complètement obstrué et entraîne un arrêt cardiaque soudain ou un infarctus.

Spasmes vasculaires

Chez les femmes, l’accumulation de cholestérol ne se produit pas à un seul endroit mais plutôt de manière dispersée sur l’ensemble de la paroi (artérielle). Cela provoque généralement des dommages plus généraux dans les petits vaisseaux sanguins dès l’âge de 50 ans. « Cela peut entraîner une diminution du fonctionnement des petits vaisseaux autour du coeur en raison de ce que l’on appelle les spasmes vasculaires. Les femmes ressentent des douleurs thoraciques à cause de ces spasmes, mais lorsque l’on examine les grosses artères par imagerie, rien de tout cela n’est perceptible. Dans le passé, les femmes étaient donc parfois renvoyées chez elles sans traitement, mais un test spécifique a récemment été mis au point pour détecter les minuscules crampes vasculaires. Outre le traitement des facteurs de risque tels que le cholestérol, il existe également des médicaments pour soigner ces minuscules spasmes vasculaires ».

Hormones féminines

Si les femmes semblent moins souffrir de maladies cardiovasculaires et ce, jusqu’à la ménopause, c’est dû aux oestrogènes (hormones féminines). Ceux-ci ont un effet bénéfique sur la paroi des vaisseaux et le métabolisme des graisses et protègent contre l’artériosclérose et les spasmes vasculaires. Après la ménopause, lorsque ces hormones chutent, les femmes rattrapent malheureusement leur retard. Le taux de cholestérol LDL peut également augmenter de 14%. C’est pourquoi il est fortement recommandé à toutes les femmes de faire analyser leur taux de cholestérol après la ménopause afin d’avoir une meilleure idée des facteurs de risque. « En fait, il faut le savoir le plus tôt possible. Plus tôt vous connaissez vos risques, plus vous avez le temps de les combattre en améliorant votre mode de vie. De toute façon, c’est toujours la première étape du traitement. »

Des statines adaptées aux femmes

Les femmes sont en moyenne 60% plus susceptibles que les hommes de souffrir d’effets secondaires liés à la prise de médicaments. En effet, dans le passé, les médicaments étaient principalement testés sur les hommes. « Mais les femmes ont une répartition différente des graisses, un poids plus faible, un système digestif plus lent, un débit sanguin des reins différent, autant de facteurs qui font que les médicaments sont absorbés différemment. Il en va de même pour les statines. « Des études plus récentes prennent en compte les femmes. Les statines sont un excellent médicament, mais les doses pourraient être modifiées pour les femmes. C’est pourquoi ma préférence va à la rosuvastatine, le médicament le plus adapté aux femmes, qui est également métabolisé de manière légèrement différente. En outre, je commence toujours par la dose la plus faible possible, que j’augmente progressivement si nécessaire. Cela diffère donc des directives élaborées pour les hommes ».

Les douleurs musculaires sont les symptômes les plus fréquents chez les femmes et les hommes. Mais selon le Dr Wittekoek, « les douleurs musculaires et articulaires sont de toute façon plus fréquentes avec l’âge et ne sont certainement pas toujours imputables à la prise de statines.

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