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Un implant pour restaurer la marche chez les patients atteints de Parkinson

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Des neuroscientifiques lausannois et français ont présenté une neuroprothèse corrigeant les troubles de la marche associés à la maladie de Parkinson. Cela a permis à un premier patient de marcher avec fluidité, confiance et sans chute.

Des troubles de la marche invalidants surviennent chez environ 90% des personnes présentant un stade avancé de la maladie de Parkinson. Ces problèmes résistent souvent aux traitements disponibles.

« L’idée de développer une neuroprothèse stimulant électriquement la moelle épinière pour harmoniser la démarche et corriger les troubles locomoteurs de patients parkinsoniens est le fruit de plusieurs années de recherche », explique Grégoire Courtine, professeur en neurosciences à l’EPFL, au CHUV et à l’Université de Lausanne.

Contrairement aux traitements conventionnels qui ciblent les régions du cerveau directement affectées par la perte des neurones producteurs de dopamine, cette neuroprothèse vise la zone de la moelle épinière responsable de l’activation des muscles des jambes pendant la marche. Une zone qui n’est a priori pas directement affectée par la maladie.

Un concept thérapeutique à optimiser

Le projet a démarré en 2009. « Nous nous sommes dits « pourquoi pas ? » », d’autant plus que qu’il n’y a pas de lésion de la moelle épinière », ajoute la neurochirurgienne Jocelyne Bloch, professeure au CHUV, à l’UNIL et à l’EPFL, et co-directrice du centre NeuroRestore avec Grégoire Courtine.

Aujourd’hui, « il est impressionnant de constater qu’en stimulant électriquement de façon ciblée la moelle épinière, de la même façon que nous l’avons fait chez les patients paraplégiques, on arrive à corriger les troubles de la marche dus à la maladie de Parkinson », relève la chercheuse.

À ce stade, ce concept thérapeutique a démontré son efficacité chez une seule personne, avec un implant qui doit encore être optimisé pour un déploiement à grande échelle, nuancent les auteurs de cette recherche publiée dans la revue Nature Medicine.

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