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Gel: quels sont les dégâts pour les arbres fruitiers?

Le Centre d’essai pour la fruiticulture (pcfruit) de Saint-Trond est en train d’évaluer les pertes causées par le gel la nuit de lundi à mardi. « Il est tôt pour faire une estimation correcte, mais il est clair qu’il y aura des dégâts », déclare Serge Remy de pcfruit.

« Les températures ont dégringolé de -3 à moins de -7 dans certains endroits. Ce qui est très dommageable », s’inquiète Serge Remy.

Sur des parcelles où les fruits n’étaient pas protégés, la totalité des fleurs est parfois abimée. A contrario, là où il y avait une protection contre le gel, les dégâts se révèlent beaucoup moins importants. Or, si « la poire Conférence peut en partie récupérer après avoir été endommagée, ce n’est pas le cas pour d’autres variétés, ni pour les pommes », indiquait récemment pcfruit.

Les cerisiers, déjà en fleurs, sont les plus à risque à cette période de l’année. Mais l’utilisation de chaufferettes entre les arbres et des bâches de protection contre la pluie permettent de braver les frimas, du moins partiellement.

Le problème de la météo

Par ailleurs, le mauvais temps actuel soulève un problème supplémentaire. « C’est un temps particulièrement mauvais pour la pollinisation. Il n’y a presque pas d’insectes qui volent, ce qui est négatif pour la nouaison des fruits (le moment où l’ovaire de la fleur se transforme en fruit après la fécondation, NDLR) », explique S. Remy.

« Et nous nous attendons à des problèmes liés à des maladies bactériennes vu la météo et les dégâts causés par le gel aux poires et aux cerises. Il y a donc peu de bonnes nouvelles à annoncer à ce stade », ponctue-t-il.

Miser sur la diversité?

Et le manque de diversité pose également problème à l’heure des gelées printanières tardives. « 90% de la production de poires repose sur une variété, la variété « conférence ». Mais si cette variété est particulièrement sensible au gel, c’est presque l’entièreté de la production de poires belges qui est en péril ! A l’avenir, il faut donc miser sur la diversification des espèces et des variétés« , selon Marc Lateur, chef du département Sciences du vivant du CRA, interviewé par la RTBF.

Planter des variétés d’arbres fruitiers à floraison plus tardive permettrait d’éviter ce problème de gel. Notamment des variétés de pommes comme celle du Cour-Pendu ou de la Reinette de France , dont les arbres fleurissent trois semaines plus tard que pour des variétés comme la Jonagold (qui représente environ 60% de la production de pommes en Belgique).

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