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Connaître le salaire des collègues, un tabou?

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

Quel est le degré de transparence en matière de package salarial en Belgique? Une nouvelle étude menée par Acerta Consult, expert RH, montre que de plus en plus d’entreprises communiquent ouvertement quant aux rémunérations. Et entre collègues, le sujet reste-t-il tabou?

Qui gagne combien au sein de l’entreprise? Les collaborateurs qui réalisent le même travail perçoivent-ils le même salaire? Dans de nombreuses entreprises, ces questions étaient encore taboues ces dernières années. Toutefois, selon une étude menée par Acerta, cette situation évolue peu à peu. Aujourd’hui, six entreprises sur dix indiquent clairement à leurs travailleurs le salaire qu’ils percevront pour une fonction donnée.

Et du côté des employés? Le tabou semble disparaître progressivement. Six travailleurs sur dix savent ce que leurs collègues gagnent:

  • Dans 30% des cas, cette communication ouverte s’applique à l’ensemble de l’entreprise.
  • Dans 29% des cas, les collaborateurs ayant les mêmes fonctions savent ce que les uns et les autres gagnent.
  • Dans 42% des entreprises, les rémunérations des travailleurs ne sont pas encore abordées.

Seule la Flandre montre encore quelques réticences à faire preuve de transparence en matière de rémunération est la plus forte : 53% des personnes interrogées ne communiquent pas à ce sujet.

Pour que la transparence en matière de rémunération soit possible, l’entreprise doit évidemment disposer d’une politique salariale. « L’absence de ce type de politique provoque une grande frustration parmi les collaborateurs. Ils ne savent pas ce qu’ils doivent faire pour mériter leur salaire ou pour espérer obtenir une augmentation salariale, par exemple », explique Catherine Langenaeken, experte juridique en matière de rémunération chez Acerta Consult. « Pour de nombreuses entreprises, cependant, l’exercice n’est pas facile. Une rémunération correcte est équitable et conforme au marché. Elle comprend également tous les avantages en espèces ou en nature qu’un travailleur reçoit directement ou indirectement de l’employeur ».

Pas de transparence, pas de confiance

À partir de l’année de travail 2026, de nouvelles directives européennes en matière de transparence entreront en vigueur. Elles indiqueront aux employeurs comment être suffisamment transparents quant à la manière dont ils fixent les salaires et les augmentations salariales. Selon Catherine Langenaeken, « les candidats doivent être informés par leur employeur potentiel du salaire de départ ou de l’échelle salariale, et l’employeur ne peut pas poser de questions sur leurs antécédents salariaux ».

Par ailleurs, les organisations concernées devront rendre compte de l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes aux pouvoirs publics nationaux, et ce, à partir de 2027. L’objectif? Appliquer enfin le principe “à travail égal, salaire égal”. « En Belgique, l’obligation d’établir un rapport sur l’écart de rémunération s’applique déjà à partir de 50 travailleurs. Il est donc de plus en plus important que les entreprises parlent ouvertement des rémunérations », ajoute l’experte. « C’est d’autant plus important qu’en raison du manque général de transparence sur les niveaux de rémunération au sein des organisations, la discrimination salariale et les préjugés sexistes passent inaperçus ».

Pourquoi une bonne communication est essentielle? « Cela peut renforcer la relation entre l’entreprise et les travailleurs. Dans un marché du travail toujours tendu, cela peut représenter un atout supplémentaire pour les entreprises, permettant de renforcer l’esprit d’équipe et d’attirer de nouveaux talents », précise encore Catherine Langenaeken.

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