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Les nombreux atouts de l’assurance-vie

Une assurance-vie est souvent considérée comme une assurance qui verse un capital lorsque l’assuré décède. Mais elle a bien plus d’atouts que cela, notamment en tant qu’instrument de planification successorale.

Si vous avez souscrit à une assurance-vie individuelle et décédez avant la fin de la période de contrat, un montant déterminé sera versé à la personne ou aux personnes que vous avez désignées comme bénéficiaires en cas de décès. Un bon conseil: assurez-vous que la clause bénéficiaire de votre police d’assurance-vie soit toujours conforme à l’évolution de votre situation personnelle pour éviter les conflits.

Comme le mentionnera notre expert plus bas, il est essentiel d’y prêter attention en cas de séparation. La clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie peut effectivement réserver des surprises désagréables. D’où l’importance de revoir vos documents d’assurances dès qu’intervient un changement de vie. Une phrase est souvent citée dans le secteur: «Les assurances, c’est comme l’automobile, une bonne révision s’impose de temps en temps.»

Imaginez que vous ayez désigné comme bénéficiaire de votre assurance-vie «mon épouse Betty Jacob». Que se passera-t-il si vous divorcez et vous vous remariez plus tard avec Nadia Durand? Vous n’êtes plus marié à Betty mais à Nadia. Et pourtant c’est votre ex-épouse Betty qui est encore mentionnée comme bénéficiaire de votre assurance. Oublier de modifier les clauses bénéficiaires peut entraîner des complications et des discussions pour le moins indésirables.

Attention si vous désignez vos enfants!

Il en va de même lorsque vous désignez vos enfants comme bénéficiaires. Il est alors utile de bien comprendre la différence entre «désignation nominative» et «désignation générique» des bénéficiaires dans le droit successoral.

Un exemple concret vaut mieux qu’un long discours. Imaginez que vous ayez souscrit une assurance-vie pour 120.000 € et désigné vos trois enfants comme bénéficiaires, à savoir Cecilia, Marc et Frans. Malheureusement, un horrible malheur survient et Cecilia décède dans un accident de la route. Si les bénéficiaires inscrits dans votre police sont désignés comme Cecilia, Marc et Frans, le capital décès à votre mort sera alors réparti entre Marc et Frans, vos deux autres enfants encore vivants. Ils recevront chacun 60.000 €. Hélas, les enfants de Cecilia ne recevront rien du tout, ce qui n’était sans doute pas votre objectif. En revanche, si vous aviez choisi la formulation «les enfants» comme clause bénéficiaire, la partie de Cecilia serait par contre revenue à ses enfants. Marc aurait donc touché 40.000 €, Frans 40.000 € et les enfants de Cecilia les 40.000 € restants.

Les assurances, c’est comme l’automobile, une bonne révision s’impose de temps en temps.

Bien plus qu’une police en cas de décès

Souvent, une assurance-vie est encore perçue comme une police d’assurance qui verse un capital en cas de décès de l’assuré. Point à la ligne. Cette vision est beaucoup trop limitée par rapport à toutes les possibilités offertes par une assurance-vie. L’expert interrogé plus bas explique pourquoi il peut s’agir d’un instrument de planification successorale, une manière de transmettre une partie de votre héritage à une personne ou des personnes définies.

Épargner pour sa pension

Les assurances-vie ont plusieurs visages. Une assurance-vie a pour objectif prioritaire de couvrir votre risque-décès, mais elle permet également d’épargner pour une pension complémentaire. De plus, il est possible de souscrire une garantie-invalidité, assurant ainsi une rente en cas d’incapacité de travail. Une autre option complémentaire est l’exonération de prime, où l’assureur prend en charge le paiement des primes si vous vous retrouvez totalement incapable de travailler.

Des cadeaux du fisc

Mais revenons-en au volet «épargner pour sa pension» grâce à l’assurance-vie, soit la constitution d’un capital en cas de vie. Outre le fait d’épargner pour ses vieux jours, l’avantage est aussi de bénéficier d’une déduction fiscale sur les primes payées. Il existe à ce sujet deux grandes manières d’investir: l’épargne-pension et l’épargne à long terme.

  • Tout contribuable belge peut souscrire une épargne-pension pour un maximum 1.020 € et bénéficier d’un avantage fiscal de 30% (306 € maximum) ou verser un maximum de 1.310 € et bénéficier d’un avantage fiscal de 25% (327,5 € maximum).
  • Quant à l’épargne à long terme, elle donne droit à une réduction d’impôts de 30% sur les montants versés avec un plafond de 2.450 € en 2024. Cela représente une économie fiscale maximale de 735 €. Renseignez-vous auprès de votre courtier, il existe diverses conditions pour en bénéficier comme le fait que le contrat doit avoir été conclu avant l’âge de 65 ans. Il vous expliquera aussi les risques que vous pouvez (ou ne pas) prendre avec deux grandes options qui s’offrent à vous, les branches 21 et 23.
    • Dans une assurance-vie de branche 21, votre capital est généralement investi dans des produits d’épargne à faible risque. Les rendements sont souvent garantis, ce qui signifie que vous connaissez à l’avance le taux de rendement minimal que vous percevrez. Les primes versées sont sécurisées et ne sont pas soumises aux fluctuations du marché. Bien que les rendements soient généralement moins élevés que ceux des placements plus risqués, la sécurité et la stabilité sont ses principaux avantages.
    • Dans une assurance-vie de branche 23, votre capital est investi dans des fonds d’investissement, des actions, des obligations, des fonds immobiliers, etc. Contrairement à la branche 21, il n’y a pas de garantie de rendement. Les rendements dépendent des performances des investissements sous-jacents. Les investissements en branche 23 sont soumis aux fluctuations du marché. Cela signifie que vous pouvez potentiellement obtenir des rendements plus élevés, mais vous courez également un risque plus important de perte en capital.

En résumé, la branche 21 offre une sécurité et une stabilité avec des rendements garantis mais plus faibles, tandis que la branche 23 offre des rendements potentiellement plus élevés mais avec un risque de perte en capital.

Il y a des frais et des taxes pour les deux branches et il faut en tenir compte dans le rendement.

Petit glossaire

Bénéficiaire: la personne désignée pour recevoir le capital ou la rente prévue. Bénéficiaire en cas de décès ou bénéficiaire en cas de vie au terme du contrat.
Clause bénéficiaire: Clause d’un contrat d’assurance-vie par laquelle le souscripteur désigne par exemple la personne qui sera bénéficiaire des sommes garanties au moment du décès.
Preneur d’assurance: C’est la personne qui prend les engagements avec la compagnie d’assurance. Il ne faut pas confondre le preneur d’assurance et le bénéficiaire. Le premier est la personne qui souscrit et gère le contrat d’assurance-vie, tandis que le second est la personne qui en reçoit les avantages.

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