Bastogne War Rooms : un nouveau musée pour comprendre la Bataille des Ardennes

Installées dans les anciennes casernes où le Général McAuliffe a prononcé son célèbre « Nuts ! », les Bastogne War Rooms complètent le Bastogne War Museum. Sa scénographie moderne et bien pensée constitue une introduction idéale à la visite des champs de bataille autour de la ville.

Située en périphérie de Bastogne, l’ancienne caserne militaire Heintz ne paie pas de mine : construite dans les années 30, elle affiche une architecture militaire sans âme, ni recherche. Sa banalité architecturale cache pourtant un épisode historique d’importance : c’est dans ses caves qu’en décembre 1944, en pleine bataille des Ardennes, le Général américain McAuliffe, totalement encerclé par l’ennemi, a fait rédiger un laconique « Nuts ! » en réponse à une proposition de reddition suggérée par la Ve Panzer Armee. Un geste de panache et de résistance qui empêchera la Wermacht de s’emparer d’un nœud routier important, indispensable à la bonne marche de son plan d’attaque.

Désormais classés, les lieux abritent depuis février 2024 les Bastogne War Rooms. Loin de faire double-emploi avec le Bastogne War Museum, où sont déjà alignés quantité de véhicules, d’armes et d’équipements, ce nouveau musée s’avère complémentaire à son aîné. « L’objectif n’était pas ici d’exposer un grand nombre d’objets historiques – même si on peut y voir de très belles pièces – mais d’expliquer le pourquoi et le comment de la Bataille de Ardennes », explique Christophe Gaeta, qui a conçu la scénographie du musée. Ce faisant, les Bastogne War Rooms constituent le point d’entrée idéal pour une visite des nombreux musées de la région ou des vestiges du champs de bataille.

Expliquer sans barber

Mais comment résumer et rendre claire une bataille se déroulant après 4 ans de guerre, à un public néophyte ou peu au fait de la stratégie militaire ? Le défi était grand, les Bastogne War Rooms s’en acquittent avec brio. Au moyen de technologies immersives et modernes, les visiteurs sont invités à parcourir quatre salles exposant chacune un volet de la thématique : après une brève introduction sur la Seconde Guerre mondiale et l’histoire de la caserne, le musée attaque le cœur du sujet en s’attardant sur l’offensive allemande de 1944, le siège de Bastogne et les derniers combats, au début de 1945.

Dans chaque salle, les points d’entrée sont nombreux et offrent différents niveaux de lecture : via des objets connectés, des cartes animées ou des photos de reconnaissance aérienne, récupérées dans une carcasse d’avion, les tables centrales brossent à grand traits les principaux tenants et aboutissants. Tout autour, des vitrines, des postes radio à manipuler (autant dire que les enfants adorent y chipoter, c’est voulu !) et des écrans interactifs permettent d’aborder l’une ou l’autre thématique connexe : les massacres de civils, l’équipement en vigueur chez chaque belligérant, les forces en présence…

Mission accomplie : au terme de ce parcours, le visiteur bénéficie d’un survol complet de la bataille des Ardennes, sans pour autant avoir été gavé d’informations, ni assommé de détails trop techniques. Sauf s’il en redemande, auquel cas un complément d’information est généralement disponible… Pour les plus jeunes, plusieurs bornes sont par ailleurs spécifiquement adaptées, permettant d’expliquer certains éléments, parfois par le biais de petits jeux.

Les pièces exposées sont effectivement relativement peu nombreuses, mais toujours pertinemment placées, riches de sens ou de symbolique. Et parfois diablement touchantes, à l’instar de cette robe de mariée confectionnée dans une toile de parachute largué sur la ville, de ces chaussures à semelle de bois avec lesquelles des civils ont fui et parcouru la campagne glacée, de ces casques couverts d’impacts de balles, sans oublier les nombreux témoignages vidéo qui n’ont rien perdu de leur puissance, 80 ans après les faits.

La visite se clôture sous terre, dans les caves de la caserne, restées inchangées depuis la Seconde Guerre mondiale. Un dispositif vidéo immersif, réparti en plusieurs salles, y retrace la journée du 22 décembre 1944, entre la réception de l’ultimatum allemand et la rédaction de la réponse américaine, le fameux « Nuts ! », suggérant « élégamment » au général ennemi d’aller se faire voir ailleurs. Un clin d’œil plus qu’un réel clou du spectacle, qui se laisser cependant regarder sans déplaisir.

Bon à savoir : un ticket unique « full expérience » (de 15 à 27€) permet aux visiteurs de découvrir les Bastogne War Rooms, le Bastogne War Museum et le Bois Jacques (où demeurent de nombreuses traces des combats) en l’espace de 7 jours maximum. Pour les plus « mordus », n’hésitez pas à y ajouter les Bastogne Barracks et le Musée de la 101e Airborne.

Plus d’infos : https://www.bastognewarmuseum.be/bastogne-war-rooms/

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